"Pensez-vous que je sois venu mettre la paix sur la terre ? ..."(Lc 12, 49-53)

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
    « Je suis venu apporter un feu sur la terre,
et comme je voudrais qu’il soit déjà allumé !
    Je dois recevoir un baptême,
et quelle angoisse est la mienne jusqu’à ce qu’il soit accompli !
    Pensez-vous que je sois venu
mettre la paix sur la terre ?
Non, je vous le dis,
mais bien plutôt la division.
    Car désormais cinq personnes de la même famille seront divisées :
trois contre deux et deux contre trois ;
    ils se diviseront :
le père contre le fils
et le fils contre le père,
la mère contre la fille
et la fille contre la mère,
la belle-mère contre la belle-fille
et la belle-fille contre la belle-mère. »

Source : AELF

Méditation Pasteure Helena Vicario

Jusqu’où sommes-nous disposés à aller pour éviter les confrontations y compris familiales ? Je suis en train de lire un livre intitulé « ces mères qui ne savent pas aimer » de Susan Forward, sur les limites du lien mère/fille et je suis surprise par le nombre de femmes qui courbent la tête face à des mères manipulatrices, possessives, narcissiques pour tenter de préserver le lien au milieu du naufrage. Pour le Christ il n’en est pas question. Il y a quelque chose qui est plus précieux qu’un lien familial bancal : le feu. Quel est ce feu ? Le feu est ce qui réchauffe dans le froid de l’hiver, lorsque nos cœurs blessés hibernent. Il est aussi celui qui éclaire, qui permet de voir les choses telles qu’elles sont, oui certaines relations sont stériles voire asservissante même au sein d’une famille. Le feu est aussi celui qui peut briser les chaînes. Car la parole de Jésus est libératrice si on la prend au sérieux. Elle fonde l’égalité de tous les êtres humains sur la terre. Elle fonde leur égale dignité. Elle refuse les liens de domination : le premier d’entre tous est celui qui se fait serviteur.

Cette parole peut être difficile à entendre dans certains cercles familiaux. Mais le Christ nous accompagne dans notre cheminement : il reçoit le baptême c’est-à-dire qu’il passe de la Croix à la résurrection. Il nous précède. Voici que nous sommes appelés à traverser les souffrances, les deuils parfois, qui président à un changement de paradigme dans nos relations, pour entrer dans la puissance de la résurrection. La paix est autre chose que le silence des armes. La véritable paix, la vie en plénitude, peut passer parfois par une période de division, pour que les cartes soient rebattues et que la vie, la vraie, s’engouffre