Emmanuel Albuquerque est curé de la nouvelle paroisse Saint-Pierre-Saint-Paul, près d’un quartier populaire de Grenoble. De son Brésil natal, il a gardé un léger accent et une profonde confiance dans la vie. Cette confiance, il la retrouve dans la célébration de Noël, sa fête préférée.
En portugais, son nom signifie "le chêne blanc". Emmanuel Albuquerque est prêtre du diocèse de Grenoble-Vienne et curé de la paroisse Saint-Pierre-Saint-Paul à Grenoble. Il s’agit de la plus jeune paroisse du diocèse, érigée le 1er septembre 2021. "Nous apprenons à devenir une une paroisse, à se connaître, à s'accueillir et à nous déployer", explique le père Emmanuel. Située tout près du quartier Mistral, elle regroupe à la fois des cités populaires et des pavillons résidentiels. "Il y a beaucoup de collèges et d’écoles dans ce quartier, précise le père Emmanuel ce qui veut dire un gros potentiel pour la pastorale des ados."
Il a beau se sentir brésilien jusqu’au bout des ongles, le père Emmanuel rappelle qu’il est incardiné dans le diocèse de Grenoble-Vienne, c’est-à-dire qu’il a été ordonné prêtre dans le diocèse et pour le diocèse. "Je ne suis pas un prêtre brésilien envoyé pour prêter main forte à l’Église de France, insiste-t-il. J’aime dire que j’appartiens à ce diocèse."
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À cause de la douceur naturelle qui s’en dégage, Noël est le temps liturgique préféré d’Emmanuel Albuquerque. "Noël, dit-il, c’est la célébration où Dieu fait irruption dans notre vie, humblement, comme un petit enfant." Pour lui, si Dieu se manifeste dans la nuit, c’est pour nous dire qu’il est aussi présent dans nos nuits. "Ces moments de doute que nous traversons, précise-t-il, les moments de solitude, ceux où l’on se dit : Y a-t-il quelque part quelqu’un qui m’aime ? Est-ce que je manquerais à quelqu’un si je n’étais plus là ? Dans ces nuits-là, il y a Jésus qui nous aime et qui tient à nous."
Des paroles qui sentent le vécu. "Je n’idéalise pas ma vie, dit le père Emmanuel. Il y a des matins où je n’ai pas envie de me lever et des jours où j’aimerais être ailleurs !" Et quand on demande au jeune curé de 40 ans s’il lui arrive de se sentir seul, la réponse fuse : "Oui ! Mais le pire c’est le sentiment d’isolement. Quand je suis arrivé à Grenoble, je ne connaissais personne et je n’avais personne avec qui aller simplement boire un café." La pauvreté qu’il a connue au Brésil dans sa jeunesse a donné à Emmanuel Albuquerque une force, celle d’accepter la vie telle qu’elle est et non comme il la rêve. "J’ai appris que tout passe", dit-il dans un sourire.
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"Et si l’on essayait de prendre la vie de manière plus légère, plus calme ?" Voilà le vœu d’Emmanuel. "Il y a d’innombrables problèmes, écologiques, sociétaux, internationaux, économiques… Mais la vie est là. Faisons en sorte de la déployer avec celles et ceux qui sont à côté de moi et de poser sur eux un regard qui relève et qui redonne de l’espérance. Essayons de moins chercher à avoir, à savoir ou à comprendre. N’oublions pas de vivre", conclut-il.
Chaque semaine, un chrétien témoigne de sa foi. Qu’il la vive dans des circonstances très particulières ou en toute simplicité, qu’il ait vécu des choses extraordinaires ou pas, il raconte pourquoi la rencontre avec le Christ a changé sa vie. Une dizaine de producteurs du réseau RCF réalisent à tour de rôle cette émission.
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