Père Xavier de Verchère, artisan du centre Fontana en Centrafrique, pour faire rayonner l'esprit scout

Le scoutisme, une école de paix depuis 100 ans

Le mouvement des Scouts et Guides de France naît en 1920 et est rattaché au scoutisme catholique. Ouvert à tous, il compte aujourd’hui 97.000 membres. Le projet éducatif est de former des citoyens acteurs de paix. Et cela passe par des initiatives comme le centre Fontana, à Bangui, capitale de la Centrafrique. Ce "centre d’initiation à la paix" a été inauguré en août 2022. Il s’appuie sur l’aspect universel et fédérateur du scoutisme, avec la volonté d’initier à la paix et à la fraternité.

Agir pour la paix en Centrafrique

Quand la guerre civile éclate, fin 2012, les affrontements entre milices chrétienne et musulmane sont violents. "Le pays tombe dans le chaos", explique le Père Xavier de Verchère. La visite du pape, en 2015, donne de l’espoir pour renouer le dialogue entre religions. Le saint Père souligne le rôle des scouts. Alors petit à petit émerge l’idée de créer un centre de scoutisme qui proposerait des stages de formation ou de démobilisation d’enfants soldats. Un centre qui aurait le pouvoir de changer les esprits et les mentalités, en fédérant des jeunes scouts de différentes religions.

Cela passe par différentes actions concrètes. Une fois les démarches financières et administratives abouties et les locaux trouvés, il a fallu faire des travaux. La réhabilitation des locaux s'est faite grâce aux jeunes des différents mouvements scouts. "Tout le monde joue le jeu", témoigne Xavier de Verchère. Une fois le centre prêt, il s’agit de mieux choisir ce qui s’y fera. C'est le lieu de nombreuses formations et le terreau d’une transmission pédagogique importante. Mais c’est surtout un lieu de rencontre et d’échanges, où les tensions qui gangrènent le pays sont mises à part.

Les pouvoirs du scoutisme

L’activité de Fontana s’étend hors les murs puisque ses membres lancent des activités dans les quartiers de Bangui. Surtout, l’idée est d’être scout et citoyen à la fois. "Ce qui est vécu à Fontana est ensuite vécu à l’école ou à la maison", explique l’intervenant. L’objectif est d’enrayer "la spirale infernale dans laquelle les adultes ont mis le pays". Le scoutisme est perçu comme un vrai mouvement d’éducation à la citoyenneté dans le pays.

Malgré les divergences religieuses, les valeurs communes sont la paix, l’unité : "Plus on est et mieux on réussira à relever le pays." Les tensions interethniques et interreligieuses n’ont pas leur place au centre Fontana. Les jeunes "qui ont besoin de se sentir utiles dans un pays en guerre" y trouvent donc toute leur place, grâce aux actions fructueuses proposées. Ceux-ci repartent avec l’espoir de pouvoir insuffler un vent nouveau, à la jeunesse comme au pays.