Philippe Piganeau, du chagrin du deuil à la force de la foi : "J'ai compris ce qu'est la communion des Saints"

D'une foi d'évidence à une foi de confiance

Père de quatre enfants, juge au tribunal de commerce de Rouen, chef d'entreprise, passionné de voile, tout semble sourire à Philippe Piganeau. Pourtant en 2004, il vit un drame que rien ne semble pouvoir réparer : il perd sa jeune épouse, Cécile, d'une récidive de cancer. C'est dans la foi que le jeune veuf va trouver la force de continuer à avancer et élever ses quatre enfants, âgés à l'époque de 2 à 9 ans.

Phillippe Piganeau a baigné dans un milieu catholique pratiquant. Il a adoré ses années de scoutisme, a toujours été à la messe et s'investit dans les équipes Notre-Dame mais au fond de lui s'est toujours posée cette question "C'est quoi l'Amour de Dieu ?". Une souffrance pour Philippe Piganeau, mais une évidence pour sa femme Cécile. "Cécile avait une foi profonde, ancrée en elle, elle priait tous les jours, ce qui n'était pas mon cas et donc on était en décalage et ce décalage me faisait de la peine" se souvient Philippe Piganeau.

"Philippe, je ferai en sorte que tu reçoives la foi"

C'est à l'hôpital, quelques jours avant son décès, que Cécile, au coeur de la souffrance et en pleine prière, exprime un voeu : "Philippe, je ferai en sorte que tu reçoives la foi". Quelques jours après, alors qu'il se recueille dans la chambre d'hôpital de son épouse tout juste décédée, Philippe va comprendre toute la force de cette phrase. "Au bout de quelques secondes de profond chagrin, plus que du chagrin, d'abandon, en fait, j'ai ressenti quelque chose de physique, comme un gilet, un chandail qu'on me met sur les épaules" raconte-t-il. Un apaisement soudain et surprenant qui lui permet de comprendre ce qu'est "la communion des Saints". C'est pour lui une véritable conversion.

La conversion, un chemin d'espérance

Après cette expérience surprenante qu'il qualifie "de grâce incroyable", Philippe se sent plus apaisé. Mieux, grâce à cette foi retrouvée il se sent "heureux dans son coeur", assuré que sa femme Cécile est "bien, là où elle est" et qu'elle veille sur lui et ses quatre enfants. 

Un an après le décès de Cécile, Philippe rencontre Anne, une maman, veuve elle aussi. Un coup de coeur qui entraîne un mariage et une reconstruction familiale "qui n'a pas été simple", notamment pour les sept enfants réunis, mais avec le temps les choses se sont apaisées. "Nous avons construit notre famille, qui reste deux fratries, qui s'entendent bien, mais c'est deux fratries, c'est pas une famille classique, c'est une famille différente" explique Philippe Piganeau. Pour lui une chose est sûre, la mari d'Anne, Damien, décédé d'un accident agricole et Cécile, ont été moteur dans l'union de ce nouveau couple.