Un blogueur influent. Le Père Pierre-Hervé Grosjean est bien connu de la cathosphère. Particulièrement actif et présent sur internet et les réseaux sociaux, ce prêtre du diocèse de Versailles est curé de paroisse à Saint-Cyr-l'École. Fortement mobilisé surles questions d'éthique et de bioéthique, il est aussi le secrétaire général de la commission Éthique et politique du diocèse de Versailles. Il vient de publier "Donner sa vie" (éd. Artège), où il invite ses lecteurs à méditer sur l'engagement et le sens d'une "vie donnée". À cette occasion, il témoigne de son parcours de foi.
En plus du Padreblog qu'il co-anime avec les prêtres Pierre Amar, Gaultier de Chaillé, Antoine Roland-Gosselin et Guillaume Seguin, Pierre-Hervé Grosjean a un compte Twitter, un profil Facebook, on le voit parfois sur les plateaux de télévision, ou régulièrement sur la chaîne Youtube du Padreblog. Parce qu'évangéliser via le numérique c'est toucher des personnes qui n'entrent pas dans des églises. Et que quand il y a "une chaise vide" il faut la prendre : autrement dit quand les grands médias nationaux donnent la parole à un prêtre de l'Église catholique, c'est une opportunité à saisir - toujours avec l'accord de son évêque, précise le Père Grosjean. On se souvient de son intervention en octobre 2017 sur RMC à propos du célibat des prêtres.
Mais tout ça, internet et les médias, c'est "ailleurs", "en plus", "en dehors" de sa paroisse. Car sa "première activité c'est d'abord [sa] paroisse". Et c'est auprès de ses paroissiens qu'il "apprend à être prêtre, à être père même". De "cette paternité spirituelle qui vraiment fait notre joie de prêtre".
"J'ai eu la grâce de naître dans une famille croyante pratiquante, de parents qui m'ont appris ce que veut dire aimer." Pierre-Hervé Grosjean a grandi dans une famille catholique pratiquante à la foi "non pas exubérante mais fidèle". Son passage à l'âge adulte, et surtout à une foi adulte, s'est fait sans "révolte" ni "grande rupture", notamment grâce au scoutisme et aux amis, avec qui il a pu partager la condition de catholique "minoritaire". "Dans mes classes, j'ai souvent été minoritaire parmi les cathos pratiquants un peu minoritaires et du coup j'ai toujours eu le désir de convaincre les autres, de ramener les autres à Jésus, cet aspect de mission m'a toujours tenu fort dans le cœur."
Tenté un temps par l'armée ou la politique, pour répondre à son "désir de servir une grande cause", il s'est tourné vers "plus grand" encore. "J'ai compris la joie qu'il y avait à être prêtre, à donner sa vie pour Dieu et pour les autres." Une vocation de prêtre fortement marquée "par le désir de Jésus de sauver ce monde". "Ce qu'il y a de plus grand à servir c'est d'aider Jésus à sauver ce monde."
"Aujourd'hui nos villes sont des lieux de mission." Le Père Grosjean a grandi à Voisins-le-Bretonneux (Yvelines), il a connu les paroisses de la cathédrale de Versailles, de Houilles et Carrières-sur-Seine et aujourd'hui de Saint-Cyr-l'École... Autant de villes fréquentées par des populations diverses et variées. Auprès des familles pratiquantes, celles "qui ont reçu", "l'enjeu", pour le Père Grosjean, c'est "de les aider à s'approprier leur foi". "Ça m'a toujours là aussi marqué de voir combien des jeunes qui ont tout reçu, qui ont été scouts, qui ont été dans des paroisses, dans des aumôneries, etc., à 25 ans, quand on les retrouve après leurs années étudiantes, ont parfois tout lâché : qu'est-ce qui s'est passé ? Ils ont reçu mais qu'est-ce qui fait qu'aujourd'hui ils ne vont plus à la messe, ils ne pratiquent plus, ils ne se confessent plus, etc. ?"
Ces chrétiens éloignés de l'Église, qui sont les plus "difficiles" à convaincre. "C'est parfois même presque plus difficile d'aller chercher ceux qui pensent qu'ils savent déjà et qui ont déjà tout reçu et qui sont peut-être déçus, ou qui ont un peu lâché, que ceux qui n'ont rien reçu et qui ont parfois plus soif de rencontrer, de découvrir, de connaître. Re-christianiser un peuple chrétien c'est pas simple."
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