"Pourquoi faites-vous ce qui n’est pas permis le jour du sabbat ? "
Méditation de l'évangile (Lc 6, 1-5) par le père Michel Quesnel
Chant final: "Maître du sabbat" par Claude BERNARD et Michel WACKENHEIM
Un jour de sabbat, Jésus traversait des champs ;
ses disciples arrachaient des épis et les mangeaient,
après les avoir froissés dans leurs mains.
Quelques pharisiens dirent alors :
« Pourquoi faites-vous
ce qui n’est pas permis le jour du sabbat ? »
Jésus leur répondit :
« N’avez-vous pas lu ce que fit David
un jour qu’il eut faim,
lui-même et ceux qui l’accompagnaient ?
Il entra dans la maison de Dieu,
prit les pains de l’offrande, en mangea
et en donna à ceux qui l’accompagnaient,
alors que les prêtres seulement ont le droit d’en manger. »
Il leur disait encore :
« Le Fils de l’homme est maître du sabbat. »
Source : AELF
Faut-il manger en respectant des règles préétablies ou manger quand on a faim ? Apparemment les pharisiens présents dans cette scène sont du premier avis, et Jésus est du second.
C’est un jour de sabbat. La liste des choses interdites le jour du sabbat au temps de Jésus est impressionnante. Faire la moisson est un travail, et les pharisiens de l’époque avaient associé à la moisson plusieurs activités qui n’avaient rien à voir avec une récolte : glaner, par exemple. Ainsi, arracher des épis pour se nourrir est une sorte de mini-moisson, et les pharisiens estiment que ce n’est pas permis.
Jésus prend la défense de ses disciples en avançant deux arguments. Le premier, il le tire de l’Ecriture juive elle-même. Un prêtre du sanctuaire de Nob, un millénaire avant notre ère, avait donné des pains réservés aux prêtres, au jeune David qui était en fuite devant Saül et qui n’était pas prêtre. Il avait ainsi franchi un interdit, et David en avait fait autant. Nourrir celui a faim n’est-il pas une exigence fondamentale ?
Le deuxième argument est sans doute moins convaincant pour les pharisiens : « Le Fils de l’homme est maître du sabbat. » Là, Jésus affirme pour lui-même une autorité qui le met, ainsi que ses disciples, au-dessus des lois. C’est conforme à la façon dont il se situe par rapport à Moïse : les commandements de l’amour de Dieu et de l’amour du prochain conduisent à réinterpréter toutes les lois.
Les deux arguments valent encore aujourd’hui. Quand une personne a faim, l’exigence de la nourrir est première, y compris si elle n’est pas dans les règles. La morale chrétienne authentique consiste à pratiquer une charité inventive ; les lois sont au service de l’agapè, l’amour-charité.
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