Faire des efforts de Carême, comme se priver de chocolat ou de réseaux sociaux, ce n'est pas pour se prouver que l'on est capable de le faire. Mais pour sentir que l'on est fragile. Et laisser le Christ nous aider. C'est en cela que le Carême est un chemin de conversion.
Cette année, pour vous accompagner durant le Carême, RCF vous propose un parcours spirituel sur le thème : "Choisir la vie", d'après un verset du Livre du Deutéronome (Dt 30, 19). Pour comprendre ce verset, "la clé, c’est le Christ, c’est Jésus", selon le Père Lionel Dewavrin, prêtre du diocèse de Lille, curé de paroisse, bibliste et enseignant à la faculté de théologie de Lille. Et les paroles de Jésus dans l’Évangile du mercredi des Cendres (Mt 6,1-6.16-18). Un passage où il est question de l’aumône, de la prière et du jeûne : les trois piliers du Carême. "Chaque année, c’est la même chose mais il y a toujours une façon différente de la vivre selon chaque personne."
Ses paroissiens sollicitent souvent le Père Dewavrin en début de Carême : Quels conseils a-t-il pour vivre le Carême ? Ce à quoi le curé de paroisse répond qu’il n’a pas de conseil à donner. "Le Carême, explique-t-il, c’est un chemin qui vous concerne vous, c’est un choix entre vous et l’Esprit saint, et le Seigneur."
Si l’on veut savoir quel effort de Carême choisir, le bibliste suggère de commencer par prier. "Et vous demandez à l’Esprit saint de vous éclairer : Qu’est-ce que l’Esprit saint attend de vous ? Qu’est-ce qu’il veut que vous viviez ? Ça, c’est un premier temps de discernement dans ce cœur à cœur avec le Seigneur."
Dans le choix d’un effort de Carême, "il faut partir de ce que ce nous sommes et non pas de ce que nous aimerions être", recommande le prêtre. "Il vaut mieux une fidélité à une petite résolution, à une petite décision, qu’un chemin chaotique sur une grande résolution." Ainsi, à chacun de voir s’il peut ne pas utiliser son smartphone deux heures par jour - "un exemple de résolution que tout le monde devrait prendre", selon le curé de paroisse.
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À quoi ça sert de choisir un effort de Carême ? Non pas à se prouver que l’on est fort mais à se découvrir faible. "Quand on prend une résolution de Carême, on se retrouve dans un état de fragilité : on renonce à quelque chose auquel on tenait."
Si l’on "consent" à cette situation de fragilité, cela "va permettre à l’Esprit saint, à Dieu, de venir habiter cette fragilité et de nous donner la force intérieure pour tenir cette résolution". C’est là toute la finalité de ce temps particulier : faire grandir en nous la présence de Dieu. "Faire mourir le vieil homme qui est en nous et faire grandir l’homme nouveau qui est Jésus."
Normalement, dans une communauté chrétienne qui est saine, il y a toujours des convertis : ils nous interpellent
C’est en cela que l’on dit que le Carême est un temps de conversion, un temps pour "choisir la vie", comme le propose le parcours de Carême de RCF. "On voit bien que chez les convertis il y a des choix plus radicaux qui se font, c’est assez surprenant, décrit le Père Dewavrin. Choisir la vie, ils le font vraiment, ils renoncent à certaines pratiques de leur vie passée, ils le font avec une force intérieure qui est étonnante."
Le curé de paroisse observe que "normalement, dans une communauté chrétienne qui est saine, il y a toujours des convertis : ils nous interpellent, ça veut dire qu’on doit s’interpeller aussi les uns les autres. Il faut pouvoir partager ce qui a transformé notre vie."
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