Alors que le pape François est en visite en Belgique du 26 au 29 septembre, quels sont les liens qui relient l'Église et la société belge ? Et quel regard porter sur le financement partiel de l'Église par l'État ? Mgr Jean-Pierre Delville, évêque de Liège, répond à ces interrogations.
Entre ce jeudi 26 septembre et ce dimanche 29 septembre, le souverain pontife est en Belgique pour une visite de quatre jours. Un moment historique, le Pape visitant rarement des pays européens. Au cours de ce séjour dans notre plat pays, il est prévu, pour François, d'aborder de nombreuses thématiques sociales et sociétales telles que le climat, les racines philosophiques des crises sociales et environnementales, les inégalités sociales, la place des femmes et le rôle de l’austérité et de la solidarité.
En Belgique, Église et État sont encore financièrement liés, contrairement à la France ou au Luxembourg. Chaque année, le culte catholique bénéficie d'un financement direct d'un peu plus de 211 millions d'euros. Un avantage non négligeable pour Jean-Pierre Delville, évêque de Liège : "Ce budget permet d'avoir une certaine sécurité dans le traitement des prêtres et des autres acteurs pastoraux. Il donne aussi des possibilités de restaurations et d'entretiens des édifices puisque les communes subviennent au déficit des églises paroissiales. Cela permet aussi d'avoir des personnes compétentes engagées par les diocèses pour des services que les prêtres ne peuvent pas rendre comme, par exemple, des assistantes sociales, des économes ou des intendants. Enfin, cet argent aide aussi dans l'animation pastorale".
Un belge sur deux se considère comme catholique, selon le rapport annuel de l'église en 2023. Les valeurs chrétiennes sont, elles aussi, très répandues, que ce soit dans l'enseignement, les hôpitaux, les syndicats, les mutuelles, les médias ou encore en politique. Des attaches chrétiennes datant du 19ᵉ s.
Jean-Pierre Delville recontextualise : "À cette époque, il y a eu beaucoup d'engagement des chrétiens dans la fondation d'écoles libres catholiques. Il y a aussi eu l'engagement des chrétiens dans la fondation des syndicats chrétiens à la fin du 19ᵉ siècle. Et ces organismes regroupent presque la moitié des organismes analogues dans le pays. Bien sûr, ce ne sont pas des organismes d'église, ce sont des organismes indépendants qui ont une inspiration chrétienne et qui ont une charte en lien quelque part avec l'Évangile".
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