"Rendez à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu"
Méditation de l'évangile (Mt 22, 15-21) par le père Jean Marie Petitclerc
Chant final: "Dieu seul suffit" par le Chœur du Séminaire Français de Rome"
En ce temps-là,
les pharisiens allèrent tenir conseil
pour prendre Jésus au piège
en le faisant parler.
Ils lui envoient leurs disciples,
accompagnés des partisans d’Hérode :
« Maître, lui disent-ils, nous le savons :
tu es toujours vrai
et tu enseignes le chemin de Dieu en vérité ;
tu ne te laisses influencer par personne,
car ce n’est pas selon l’apparence que tu considères les gens.
Alors, donne-nous ton avis :
Est-il permis, oui ou non,
de payer l’impôt à César, l’empereur ? »
Connaissant leur perversité, Jésus dit :
« Hypocrites !
pourquoi voulez-vous me mettre à l’épreuve ?
Montrez-moi la monnaie de l’impôt. »
Ils lui présentèrent une pièce d’un denier.
Il leur dit :
« Cette effigie et cette inscription,
de qui sont-elles ? »
Ils répondirent :
« De César. »
Alors il leur dit :
« Rendez donc à César ce qui est à César,
et à Dieu ce qui est à Dieu. »
Source : AELF
« Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu ! » C’est par cette parole limpide que Jésus conclut l’entretien avec ses interlocuteurs partisans d’Hérode, qui cherchaient à l’embarrasser.
Il est intéressant de noter que Jésus est en quelque sorte l’initiateur du processus qu’aujourd’hui nous qualifierions de « sécularisation », et qui a donné lieu dans notre pays à la promulgation de la loi de 1905, prônant la séparation de l’Église et de l’État. Il aura donc fallu vingt siècles aux chrétiens pour saisir la pertinence de ce verset évangélique. Car rappelons que durant une longue période, certains ont cru que l’avancée du Royaume de Dieu sur la terre passait par le sacre de rois chrétiens aux quatre coins de l’univers.
Il est bon de rappeler aujourd’hui que la séparation du politique et du religieux a été souhaité par Jésus lui-même et il est intéressant de noter que tel est le fondement des lois qui régissent la laïcité qui caractérise notre pays. Il s’agit d’un état qui ne soit affilié à aucune religion, mais qui soit garant de la liberté d’expression et de pratique religieuse. Telle est la véritable conception républicaine de la laïcité, que certains ont parfois tendance à confondre avec ce que je qualifierai de « laïcisme », qui caractériserait un état interdisant dans le domaine public toute expression religieuse.
« Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu ! » Il est demandé aux chrétiens de s’engager dans le domaine politique, mais non de fonder un parti chrétien. Don Bosco aimait dire : Notre politique, c’est celle du Notre Père, autrement dit la contribution à la venue d’un Royaume de justice et de paix. Et les chrétiens sont invités à une pratique chrétienne de la politique, fondée sur le respect de l’adversaire quelle que soit l’intensité du combat contre certaines de ses idées si elles paraissent dangereuses. Puissions-nous être sur les pas du Christ, dans ce monde si dur, des artisans de justice et de paix !
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