On en parle beaucoup moins que les abus sexuels car ils sont difficiles à déceler mais les abus spirituels existent. On les reconnaît grâce à l’emprise qui est exercée sur la personne abusée. L’association Chemins de Dialogue à Marseille a sorti un cahier sur “l’emprise spirituelle”, qui fait suite à une série de conférences menées par l’Institut Catholique de la Méditerranée.
Les abus spirituels se produisent la plupart du temps lors d’un accompagnement spirituel. La personne accompagnée perd peu à peu sa liberté sans en avoir conscience, elle est prise dans un filet.
Pour Véronique Ballu, le point clé est le consentement. La personne accompagnée pense l’avoir donné car elle est sous le charme de l’abuseur, qui insiste sur leur relation très privilégiée et qui doit rester secrète. Petit à petit, la victime est coupée de son entourage, l’accompagnant utilise son ascendant pour détourner le désir de l’autre à son profit.
Sortir de l’emprise est un processus long, car la personne est aveuglée et justifie sa situation.
L’entourage doit être patient et laisser la personne cheminer jusqu’à ce qu’un déclic se fasse.
La personne réalise à ce moment-là qu’elle a perdu sa liberté et que son consentement n’était pas libre et éclairé. Une expérience dont elle sortira profondément marquée et blessée et qui nécessitera temps et disponibilité de la part de l’entourage pour se reconstruire petit à petit.
Parler de l’emprise permet d’alerter sur ce sujet mais ne doit pas occulter que la plupart des accompagnements spirituels portent de beaux fruits. Le tout est de bien s’assurer qu’'accompagnant et accompagné entament une relation basée sur la confiance.
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