Le mercredi des Cendres marque l’entrée en Carême pour les chrétiens, une période de 40 jours rappelant la traversée de Jésus au désert. Chaque année, des retraites spirituelles sont organisées pour vivre l’expérience d’une aventure dans le désert. Comment se déroulent ces retraites et pourquoi font-elles tant de bien ?
Un Carême en chemin vers Jérusalem. C'est la proposition que fait RCF cette année, pour accompagner ses auditeurs au long des 40 jours qui précèdent Pâques. Les célébrations de la Semaine sainte seront retransmises en direct de l'École biblique et archéologique française de Jérusalem.
"Le désert est sauvage et aride, il nous fait entrer dans une intériorité différente et nous détache de tout ce qui nous encombre" introduit Eudes Guinant, organisateur des retraites Sinaï. Les retraites spirituelles dans le désert sont souvent organisées dès l’entrée en Carême et dans des lieux propices pour se reconnecter avec soi-même, mais aussi et surtout, avec Dieu. Isabelle Talvande est goumière et organise des Goums (mot qui signifie "groupe" en arabe et "éveille-toi" en hébreu). "Pendant une semaine, nous nous détachons de notre quotidien pour rencontrer Dieu. Les retraites dans le désert sont un véritable éveil de soi" explique Isabelle Talvande.
Tout le monde peut participer à une retraite, mais les organisateurs visent particulièrement des personnes âgées de 20 à 35 ans, avec une certaine maturité et une "soif spirituelle" importante pour adhérer à l'expérience. Les retraites sont organisées dans le désert de Jordanie, au Maroc, en Terre sainte, mais aussi en France, dans les Cévennes, en Corse ou encore dans les Pyrénées-Orientales.
Isabelle Talvande et Eudes Guinant insistent sur les différentes étapes que peuvent connaître les retraitants lors de cette aventure. "La première étape est l’émerveillement, ensuite, nous passons par une phase de remise en question où l’on se demande : mais qu’est-ce que je fais là ? Puis vient la dernière étape où l’on finit pas entendre Dieu en étant détaché de tout ce qui nous empêche de l’écouter", témoigne Eudes Guinant.
Les retraitants sont d’ailleurs invités à se passer de leur téléphone et de leur montre, afin de vivre leur retraite sans se laisser aller à la tentation du numérique et donc, du quotidien. La boussole est cependant la bienvenue ! Les retraitants sont ainsi obligés de sortir de leur confort quotidien, de leur routine, ce qui peut les surprendre au début, mais finit par les combler. Les témoignages des personnes qui ont eu la chance de faire une retraite dans le désert concluent tous au même ressenti : "Le désert, c’est se rendre compte de l’avant et de l’après. Ce dernier nous fait repartir du bon pied et nous fait voir les choses autrement, témoigne Isabelle Talvande, on en sort transformé et durablement."
Pierre, un auditeur de l’émission, a vécu 90 jours à l'armée, dont 60 jours où il s’est retrouvé complètement seul. "Il faut être tonique et avoir une force d’esprit pour vivre avec la solitude", exprime Pierre. En effet, les retraites dans le désert peuvent s’accompagner de moments de solitude. "La force du groupe est très importante pour vivre l’expérience, mais il peut y avoir des moments où l’on peut être seul. C’est vraiment nécessaire car la rencontre avec Dieu, c’est quelque chose de personnel", explique Isabelle Talvande. Pour les retraites Sinaï, la solitude s'exprime par le silence. Les retraitants ont du temps pour eux afin de tirer leur propre expérience et apprivoiser le ressenti de cette aventure. "Il faut se mettre dans une certaine solitude pour apercevoir le seigneur", déclare Eudes Guinant.
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