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Saint François de Sales
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Saint François de Sales

Un article rédigé par Jean-Luc Moens - 1RCF Belgique, le 24 janvier 2022  -  Modifié le 24 janvier 2022

Aujourd’hui 24 janvier, nous fêtons saint François de Sales, évêque et docteur de l’Église. Un très grand saint de notre histoire. François de Sales est appelé le saint du laïcat, car il a rendu accessible la vie spirituelle aux personnes vivant dans le monde, en particulier aux personnes mariées.

St François de Sales St François de Sales

Bossuet a dit de lui :

On reléguait dans les cloîtres la vie intérieure et spirituelle... François de Sales a été choisi pour aller la chercher dans sa retraite.

 

On peut considérer que François de Sales a été un des inspirateurs du Concile Vatican II dans son appel universel à la sainteté.
 

François est né le 21 août 1567 au château de Sales près de Thorens-Glières en Savoie, dans une noble famille catholique. Il est l’aîné de la famille, destiné à une brillante carrière juridique. Mais lui très jeune se sent attiré par le sacerdoce. Rappelons qu’à l’époque, la Savoie est indépendante de la France.

 

Le père de François l'envoie étudier à Paris.

Durant ses études, à 19 ans, François découvre la doctrine calviniste de la prédestination qui circule dans les bancs de l’université. Selon cette doctrine développée par Calvin à la suite de saint Augustin et Thomas d’Aquin, Dieu a prédestiné certains à être sauvés. Cela laisse sous-entendre que d’autres sont prédestinés à ne pas être sauvés, et donc à aller en enfer. François de Sales qui a un tempérament scrupuleux, en découvrant la prédestination, acquiert la conviction qu’il est prédestiné à être damné. Il est submergé par le désespoir au point d’en perdre la faim et le sommeil. Il est taraudé par la question : est-il rejeté de Dieu ou aimé de Dieu ?
Il va être libéré de cette angoisse devant la statue de la Vierge dans l’église Notre-Dame des Grès à Paris. Il découvre le Souvenez-vous, la prière à Marie attribuée à saint Bernard de Clairvaux. En la priant, François fait l’expérience de la miséricorde qui va être fondatrice pour toute sa vie et qui le prépare à devenir le docteur de l’amour divin, le témoin privilégié de l’amour infini de Dieu pour tous les hommes. Il en ressort avec une grande dévotion pour la Vierge Marie – il dira son chapelet chaque jour de sa vie. Cette expérience l’ancre aussi dans l’optimisme auquel l’inclinait son tempérament et dans la confiance joyeuse qui sera un des points spécifiques de sa direction spirituelle comme évêque.


Une fois devenu prêtre.

Il est envoyé en 1594 évangéliser la région du Chablais qui était passée au protestantisme. Comme personne ne vient l’écouter, il imprime ses homélies et les placarde dans la ville.

Il est considéré comme l’inventeur de la presse d’évangélisation.

Jamais il n’est agressif dans ses paroles. Il lance des débats contradictoires dans lesquels il montre beaucoup de douceur et de persuasion, sans jamais essayer de blesser ses auditeurs.

Il affirme : 

Je vous assure que jamais je ne me suis servi de répliques piquantes que je ne m'en sois après repenti. Les hommes font plus par amour et charité que sévérité et rigueur.


La méthode douce et la persuasion de l’amour de François font merveille : beaucoup d’habitants du Chablais reviennent au catholicisme en 1597-98. C’est un succès.

En décembre 1602, François de Sales est ordonné évêque de Genève en résidence à Annecy. 


Comme évêque, il décide de visiter toutes les paroisses de son diocèse. Il met 4 ans à le faire. 
Il devient le directeur spirituel de femmes vivant dans le monde et les conseille pour avoir une vie spirituelle dans leur état. Tous ses conseils sont rassemblés dans un petit livre, Introduction à la vie dévote qu’il écrit en 1608. Dans le langage d’aujourd’hui, on traduirait « vie dévote » par « vie spirituelle ». C’est un immense succès de librairie.


C’est aussi en 1608 que le projet de fondation de l’ordre de la Visitation prend forme avec sainte Jeanne de Chantal. Mais cette dernière, veuve, doit d’abord achever l’éducation de ses enfants. Ce n’est qu’en 1610 que le premier couvent de la Visitation est fondé à Annecy par François de Sales et Jeanne de Chantal. Les religieuses ont pour vocation d’imiter la Vierge Marie. De même que Marie est allée visiter sa cousine Élisabeth, ainsi les Visitandines vont visiter les pauvres. Je vous ai raconté dans une autre émission comment cet aspect de leur vocation s’est arrêté avec la fondation d’un couvent à Lyon.

Pour ses Visitandines, François de Sales écrit en 1615 un second chef d’œuvre : le Traité de l’amour de Dieu. Sa renommée de sainteté grandit. 

François de Sales meurt au cours d’un voyage à Lyon en décembre 1622 après avoir pu rencontrer une dernière fois Jeanne de Chantal.

Il est canonisé en 1665 par le pape Alexandre VII et déclaré docteur de l’Église en 1877. Il est appelé le docteur de l’amour.


 

Que nous dit le Seigneur à travers la vie de saint François de Sales ?
 

François de Sales a eu un immense rayonnement dans l’Église. Sa spiritualité a nourri des personnes très diverses. De son vivant, il a touché des rois comme Henri IV ou Louis XIII, des hommes d’Église comme le cardinal de Bérulle ou saint Vincent de Paul. Mais sa postérité est aussi extraordinaire. Les Visitandines vivent de sa spiritualité, mais aussi un saint don Bosco s’est inspiré de lui pour fonder sa congrégation qu’il a appelé la société de saint François de Sales. On doit aussi mentionner le fait que Louis et Zélie Martin ont vécu de la spiritualité de saint François de Sales qui a donc marqué profondément la petite Thérèse.

 

Quel message Dieu nous adresse-t-il à travers la vie de saint François de Sales ?

 

Suite à la crise de ses 19 ans, François de Sales découvre l’amour de Dieu et sa miséricorde. À son époque, les prédicateurs insistaient plutôt sur la justice de Dieu, sa colère devant le péché, ses punitions pour les pécheurs. On essayait de convertir par la peur de la punition.
François de Sales prend le contrepied de cette pédagogie : il parle de la bonté, de la miséricorde et de l’amour de Dieu. Il propose une relation avec Dieu basée sur la confiance et non sur la peur. Il proclame un Dieu d’amour et non pas un Dieu vengeur ; un Dieu de miséricorde qui pardonne et pas un Dieu qui cherche à punir.
Ce n’est certainement pas par hasard que c’est à une Visitandine, sainte Marguerite-Marie, que Jésus révèle son Cœur et sa miséricorde. C’était déjà présent dans l’ADN que François de Sales avait laissé à ses filles. 

 

À travers la vie de François de Sales, Dieu nous montre aussi l’importance de la douceur.

Heureux les doux, ils possèderont la terre (Mt 5, 4).
 

François de Sales était tellement doux qu’on le lui a reproché.

Voici sa réponse :


Ah ! Il vaut mieux avoir à rendre compte de trop de douceur que de trop de sévérité. Dieu n’est-il pas tout amour ? Dieu le père est le père des miséricordes ; Dieu le fils se nomme un agneau, Dieu le Saint Esprit se montre sous la forme d’une colombe, qui est la douceur même. Si il y avait quelque chose de meilleur que la bénignité, Jésus-Christ nous l’aurait dit, et cependant il ne nous donne que deux leçons à apprendre de lui : la douceur et l’humilité de cœur. Voulez-vous donc m’empêcher d’apprendre la leçon que Dieu m’a donnée, êtes-vous plus savant que Dieu ?


Demandons au Seigneur de nous donner cette douceur qui est le signe de sa présence dans nos âmes.
 

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©RCF
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
A l'école des Saints

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