En ce 1er mai, fête du travail, l'Église fête saint Joseph artisan. Il est pour les catholiques l'image du père discret et travailleur qui subvient aux besoins de sa famille. L'écrivain et philosophe Fabrice Hadjadj, lui-même père de famille, nous propose une méditation sur le caractère de saint Joseph mais aussi sur sa foi, sa relation avec Marie et son rôle de père.
Le 1er mai de chaque année, l'Église fête depuis 1955 saint Joseph artisan. Il est pour les catholiques l'image du père discret et travailleur qui subvient aux besoins de sa famille. Auteur du livre "Être père avec saint Joseph - Petit guide de l'aventurier des temps postmodernes" (éd. Magnificat, 2021), l'écrivain et philosophe Fabrice Hadjadj, lui-même père de famille, nous propose une méditation sur le caractère de saint Joseph mais aussi sur sa foi, sa relation avec Marie et son rôle de père.
Joseph n'apparaît que dans deux évangiles, ceux de Matthieu et Luc. S'il est peu présent dans les textes, il fait la jonction entre l'Ancien et le Nouveau Testament. Il est le personnage charnière inaugural du Nouveau Testament. Souvent on dit de Joseph qu'il reste très discret dans les évangiles. Un effacement que l'on peut interpréter d'un point de vue spirituel et aussi psychologique. "Le rôle du père, souligne Fabrice Hadjadj, est de faire place au fils."
Dans l'expérience de la paternité, il y a quelque chose qui nous dépasse, convient Fabrice Hadjadj. La vie que l'on communique, en un sens on ne la comprend pas. "C'est le cas de Joseph face au fils du Dieu ! C'est le père le plus dépassé, le plus excédé, celui qui n'y arrive pas, qui est par définition incompétent." Être père c'est aussi se sentir "héritier de toute une histoire". Ce pourquoi "il y a un lien très fort entre paternité et filiation", décrit le philosophe.
Né dans les années 70 le mouvement child free, "sans enfant par choix", fait émerger la parole d'individus, hommes ou femmes, affirmant leur désir de ne pas avoir d'enfant. Aujourd'hui parmi ceux qui se disent "child free" beaucoup invoquent la crise écologique. "Nous sommes dans une époque profondément marquée par la collapsologie, par une forme de déclinisme, observe Fabrice Hadjadj, nous voyons se profiler l'extinction ou la mutation de l'espèce humaine."
"Pourquoi donner la vie alors même que l'on est au seuil du déluge ?" Père de neuf enfants, comment Fabrice Hadjadj considère-t-il ce phénomène ? Pour lui, "l'enjeu est d'accepter d'être père dans un monde où il n'y a plus de repère". Selon le philosophe, Joseph nous inspire parce qu'il dit "oui à la vie". "À cette vie qui le dépasse, pour ouvrir l'avenir. Il fait confiance à Dieu alors même qu'il entre dans une aventure où il sait très bien qu'il va être dépassé."
Dans le souci de s’adresser au plus grand nombre et avec curiosité, Pauline de Torsiac sollicite théologiens et biblistes pour un échange enthousiaste sur les fondamentaux de la foi chrétienne.
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