Chaque vendredi de Carême, les Lillois sont invités à vénérer les reliques de la Passion dans la cathédrale Notre Dame de la Treille, sous la protection des Chevaliers de l’Ordre du Saint Sépulcre.
C’est un temps de prière un peu particulier qui marque le temps du déjeuner, chaque vendredi de Carême dans la cathédrale lilloise. Dans la chapelle dédiée à Notre Dame de la Treille, une procession s’avance accompagnée du chant “Lauda Jerusalem Dominum”. Un célébrant entouré de laïcs vêtus de longs manteaux blanc cassé et ornés de croix de Jérusalem présente à la vénération des fidèles un reliquaire en forme de croix. Les Chevaliers de l’Ordre Equestre du Saint Sépulcre de Jérusalem rappellent à l’assemblée que les reliques en question ne sont pas celles d’un saint, mais bien en lien avec le Christ lui-même : “pour nourrir notre prière tout au long du temps de Carême, nous sont présentés ici deux reliques portées par un unique reliquaire, deux morceaux de la vraie croix et un fragment de la couronne d’épines” annonce Alain Cardinaux, chevalier de l’ordre du Saint Sépulcre.
Offertes à la cathédrale de Lille au moment de la création du diocèse et de la construction de sa cathédrale, les reliques ont connu une longue histoire. La tradition rapporte que sainte Hélène, mère de l’empereur Constantin aurait retrouvé la croix du Christ, enterrée au Golgotha au IVe siècle. Restée à Jérusalem, la croix aurait quitté la Terre Sainte pour l’Angleterre où Richard Coeur de Lion l’aurait conservée pendant plusieurs siècles. Quelques fragments de la croix auraient ensuite transité par Gand, avant d’être offerts au diocèse lillois naissant. “En ce qui concerne les fragments que nous avons à Lille, tout cet itinéraire est tracé et documenté depuis la découverte par sainte Hélène. Nous pouvons donc raisonnablement les considérer comme authentiques” explique Alain Cardinaux.
Quant à l’épine, elle a été offerte au diocèse de Lille par le diocèse de Paris, lui-même gardien de la couronne d’épines rapportée de Terre Sainte par saint Louis. “Là encore, la traçabilité est relativement fiable” affirme le Chevalier de l’Ordre du Saint Sépulcre.
Si la vénération d’objets peut interroger certains, elle a pourtant un sens: “finalement, en tant que croyant, ce n’est pas tant la réalité de la chose qui nous importe que la fenêtre que ça nous ouvre sur le ciel et ses mystères. Vénérer des reliques, c’est un peu comparable à l’attachement que l’on peut porter aux objets ayant appartenu à des êtres chers. Les reliques sont là pour nous rappeler la réalité de l’existence et l’exemple montré par les saints. Et en ce qui concerne celles du Christ, elles nous rappellent la réalité de ce qu’à vécu le Christ, que ce soit son couronnement ou sa crucifixion et toutes les épreuves de sa Passion. Elles sont comme une icône qui nous projette vers les réalités du ciel” explique Alain Cardinaux.
Proposée tous les vendredis de Carême de 12h30 à 13h, ce temps de prière au milieu du jour est un “cadeau” pour les Lillois : “c’est l’occasion de venir se présenter littéralement au pied de la croix du Christ, c’est très concret!” insiste le chevalier de l’ordre du Saint Sépulcre. “C’est aussi l’occasion de prier en communion avec les Chrétiens de Terre Sainte, d’où notre présence” rappelle-t-il. Un temps fort de prière pour accompagner la marche des Lillois vers Pâques.
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