"Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle"
Méditation de l'évangile (Jn 6, 60-69) par le père Nicolas de Boccard
Chant final: "A qui irions-nous, Seigneur Jésus" par le choeur des moines de l'abbaye de 'MONDAYE
En ce temps-là,
Jésus avait donné un enseignement
dans la synagogue de Capharnaüm.
Beaucoup de ses disciples, qui avaient entendu, déclarèrent :
« Cette parole est rude !
Qui peut l’entendre ? »
Jésus savait en lui-même
que ses disciples récriminaient à son sujet.
Il leur dit :
« Cela vous scandalise ?
Et quand vous verrez le Fils de l’homme
monter là où il était auparavant !...
C’est l’esprit qui fait vivre,
la chair n’est capable de rien.
Les paroles que je vous ai dites sont esprit
et elles sont vie.
Mais il y en a parmi vous qui ne croient pas. »
Jésus savait en effet depuis le commencement
quels étaient ceux qui ne croyaient pas,
et qui était celui qui le livrerait.
Il ajouta :
« Voilà pourquoi je vous ai dit
que personne ne peut venir à moi
si cela ne lui est pas donné par le Père. »
À partir de ce moment, beaucoup de ses disciples s’en retournèrent
et cessèrent de l’accompagner.
Alors Jésus dit aux Douze :
« Voulez-vous partir, vous aussi ? »
Simon-Pierre lui répondit :
« Seigneur, à qui irions-nous ?
Tu as les paroles de la vie éternelle.
Quant à nous, nous croyons,
et nous savons que tu es le Saint de Dieu. »
Source : AELF
Jésus vient de multiplier les pains dans l’évangile de Jean. Les disciples le suivent, non pas en raison de son discours, mais parce qu’il avait fait ce miracle et que l’on s’attache facilement à ceux qui qui distribuent gratuitement du pain ! « Vous me cherchez, dira-t-il, parce que vous avez mangé du pain et avez été rassasiés ». Ils veulent le faire roi, aussi Jésus s’en va et leur échappe. Lorsqu’il proclamera qu’il est lui-même le Pain de vie, et qu’il faut manger ce pain pour entrer dans la vie, les disciples ne suivent plus. Aussi le discours de Jésus se fait plus incisif : « c’est l’esprit qui fait vivre, la chair n’est capable de rien ».
Oui, Jésus ne veut pas que l’on s’attache à lui en raison des miracles et de l’intérêt que l’on peut trouver à le suivre. Il veut au contraire que l’on se détache des biens matériels, pour s’attacher aux réalités spirituelles. Seulement on ne possède jamais les biens spirituels, on les reçoit, comme un cadeau. Il veut que nous entrions librement et dépouillé, afin de Le recevoir lui-même. Oui : « tout ce que l’on n’a pas donné nous possède » – et pour recevoir Dieu et entrer dans son mystère, il nous faut nous laisser dépouiller de ce que l’on a, mais aussi de soi-même pour se laisser revêtir du Christ.
C’est l’alchimie de l’amour, qu’un François d’Assise avait si bien synthétisé : « c’est en donnant que l’on reçoit, en s’oubliant que l’on se trouve, en mourant que l’on ressuscite à la vie éternelle ». Elle suscite l’indignation d’un certain nombre de ses disciples : « cette parole est rude, qui peut l’entendre ! » - et plus loin dans cet évangile « beaucoup s’en retournèrent et cessèrent de l’accompagner ». Jésus provoque ce discernement : « Voulez-vous partir vous aussi ? ». La réponse des disciples est l’une des plus belles professions de foi : « A qui irions-nous, Seigneur ? Tu as les paroles de la vie éternelle ». Lorsque nous doutons, que sommes découragés, fatigués, ou révoltés par l’institution ecclésiale, revenons à notre tour cette parole de vie : « vers qui irions-nous, tu as les paroles de la vie éternelle ! ».
Chaque matin, un prêtre, diacre ou membre d'une église chrétienne du Diocèse d'Angers vous commente le texte du jour.
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