"Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle
Méditation de l'évangile (Jn 6, 60-69) par le père Sébastien Antoni
Chant final: "Seigneur à quel autre" par Dan Luiten
En ce temps-là,
Jésus avait donné un enseignement
dans la synagogue de Capharnaüm.
Beaucoup de ses disciples, qui avaient entendu, déclarèrent :
« Cette parole est rude !
Qui peut l’entendre ? »
Jésus savait en lui-même
que ses disciples récriminaient à son sujet.
Il leur dit :
« Cela vous scandalise ?
Et quand vous verrez le Fils de l’homme
monter là où il était auparavant !…
C’est l’esprit qui fait vivre,
la chair n’est capable de rien.
Les paroles que je vous ai dites sont esprit
et elles sont vie.
Mais il y en a parmi vous qui ne croient pas. »
Jésus savait en effet depuis le commencement
quels étaient ceux qui ne croyaient pas,
et qui était celui qui le livrerait.
Il ajouta :
« Voilà pourquoi je vous ai dit
que personne ne peut venir à moi
si cela ne lui est pas donné par le Père. »
À partir de ce moment, beaucoup de ses disciples s’en retournèrent
et cessèrent de l’accompagner.
Alors Jésus dit aux Douze :
« Voulez-vous partir, vous aussi ? »
Simon-Pierre lui répondit :
« Seigneur, à qui irions-nous ?
Tu as les paroles de la vie éternelle.
Quant à nous, nous croyons,
et nous savons que tu es le Saint de Dieu. »
Source : AELF
Jésus est triste et déçu car de nombreux disciples s'en vont. Il demande à ses plus proches : "Vous aussi, vous allez partir ?" On sent un pincement au cœur, un sentiment d'échec, mais en même temps une détermination. Il est clair que Jésus ne cherche pas à plaire mais à faire vivre. Et pour cela, il doit parler en disant la vérité. Pour cela, il doit chercher à éveiller le meilleur chez les personnes qu'il rencontre et non flatter leur penchant naturel. Il doit les réveiller, pas les endormir. Il ne cherche pas à les distraire. Au contraire, il essaye de les faire se sentir concernés. Jésus ne cherche pas à les captiver, mais au contraire à les rendre géniaux et actifs. Alors oui, ça en fatigue plus d'un. Il en reste quand même quelques-uns pour lui faire confiance, dont Pierre qui explique pourquoi avec ce cri du cœur : "Seigneur, à qui d'autre irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle !" Ces mots laissent supposer que l'idée de partir lui est venue à l'esprit, comme aux autres. Il ne dit pas à Jésus : "C'est hors de question de te quitter, nous n'y avons jamais pensé une seconde !" Mais Pierre donne une raison négative de ne pas abandonner Jésus : on n'a pas trouvé mieux. Mais en réalité, la réponse de Pierre n'est pas si négative que ça : il a au moins compris que l'on ne peut pas vivre sans foi. Il faut poursuivre un idéal, il faut croire en quelque chose, c'est vital. Et donc finalement, même si cela ne l'amuse pas beaucoup, Pierre va continuer avec Jésus. Est-ce que ma façon de vivre et d'espérer me rend plus vivant ? C'est la vraie question. Dans un sens, c'était déjà de la foi, un début de foi, que d'essayer un peu d'écouter ce que Jésus racontait. Juste pour voir. Mais dès que l'on commence à expérimenter l'Évangile, que dans ces paroles, quand elles sont mangées, il y a non seulement la vie, mais une source de vie qui jaillit en nous. Alors là, nous dit Pierre, est vraiment née sa foi, sa confiance en Jésus. De l'expérience naît une confiance. Pierre ensuite réfléchit, analyse. Une telle impulsion de vie, et même une telle source de vie en lui ne vient pas seulement de la chair. Cela le dépasse, cela dépasse l'humain. De cette expérience, de cette confiance naît une connaissance. Jésus est un envoyé de Dieu. Il est même le Christ. Ce n'est pas seulement à moi que Dieu veut ce bien fou. C'est à chacune et à chacun. Nous partageons cette expérience, cette foi, et cette connaissance.
RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !