« Si quelqu’un me sert, mon Père l’honorera » (Jn 12, 24-26)

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean

En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
    « Amen, amen, je vous le dis :
si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas,
il reste seul ;
mais s’il meurt,
il porte beaucoup de fruit.
    Qui aime sa vie
la perd ;
qui s’en détache en ce monde
la gardera pour la vie éternelle.
    Si quelqu’un veut me servir,
qu’il me suive ;
et là où moi je suis,
là aussi sera mon serviteur.
Si quelqu’un me sert,
mon Père l’honorera. »

Source : AELF

Méditation   Sœur Catherine de Coster

Hier, l’Evangile nous invitait à renoncer à nous-mêmes … et à perdre notre vie pour la gagner. Aujourd’hui, nous restons dans la même thématique, mais Jean nous introduit dans le monde de la nature et de la germination.

Ce grain de blé qui tombe en terre, c’est Jésus qui meurt … pour que jaillisse la vie éternelle !

Pourquoi la mémoire de Saint Laurent, diacre et serviteur que nous fêtons aujourd’hui, a-t-elle surpassé celle de son maître le Pape Sixte II qui fut exécuté quelques jours avant lui à Rome ?

Est-ce la forme extraordinaire de son martyre qui a traversé l’histoire de l’Eglise, lui qui fut brûlé au grill ?  Ou bien est-ce plutôt son geste prophétique de serviteur des pauvres qui lui valut une telle gloire ?

Alors que le pape Sixte II était emmené pour être exécuté, le préfet de Rome demanda à Laurent tous les trésors de l’Eglise dont il avait la garde. Laurent parcourut toute la ville durant trois jours pour chercher les pauvres. Il les réunit tous et les montra au préfet en lui disant : Voilà tous les trésors de l’Eglise !

Le grain de blé tombé en terre s’il ne meurt pas, reste seul.

L’histoire de ce grain de blé tombé en terre est l’histoire d’une vie donnée dont le seul motif était l’amour, l’amour des pauvres. Seul l’oubli de soi, l’enfouissement de notre « moi » et le laborieux travail de l’éveil du désir d’aimer inconditionnellement peuvent faire germer la vie !

Détaché de l’esprit du monde, de la quête de richesse et de gloire, ce grain germe et c’est l’amour sans mesure qui s’épanouit, l’amour qui se donne jusqu’à en mourir, pour que l’homme trouve la vie en Dieu.

Le serviteur n’est pas plus grand que le maître. Comme Jésus enfoui dans le tombeau, laissons mourir tout retour sur nous-mêmes et laissons germer le désir d’aimer et de donner la vie en abondance.