"Si sept fois par jour ton frère revient à toi en disant : “Je me repens”, tu lui pardonneras"
Méditation de l'évangile (Lc 17, 1-6) par le père Sébastien Antoni
Chnat final: "Celui qui met en Jésus" par Sébastian DEMREY et Jimmy LAHAIE
En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
« Il est inévitable que surviennent des scandales,
des occasions de chute ;
mais malheureux celui par qui cela arrive !
Il vaut mieux qu’on lui attache au cou une meule en pierre
et qu’on le précipite à la mer,
plutôt qu’il ne soit une occasion de chute
pour un seul des petits que voilà.
Prenez garde à vous-mêmes !
Si ton frère a commis un péché,
fais-lui de vifs reproches,
et, s’il se repent, pardonne-lui.
Même si sept fois par jour il commet un péché contre toi,
et que sept fois de suite il revienne à toi
en disant : “Je me repens”,
tu lui pardonneras. »
Les Apôtres dirent au Seigneur :
« Augmente en nous la foi ! »
Le Seigneur répondit :
« Si vous aviez de la foi,
gros comme une graine de moutarde,
vous auriez dit à l’arbre que voici :
“Déracine-toi et va te planter dans la mer”,
et il vous aurait obéi. »
Source : AELF
LE mal a été commis ? Forcément… le mal marque de sa présence le quotidien dans nos existences… Et que faire pour y échapper ? Quel en est l'issue ? Deux pistes dans l’évangile aujourd’hui : Soit la meule, de meunier autour du coup pour en finir une bonne fois pour toute et… mourir dans le mal… soit expérimenter le pardon encore et encore et sans se décourager, mais sans le vider de son sens… Car, entendons-nous bien sur la notion de pardon. Le pardon n’est pas l’excuse, la justification à bon compte. Alors pardonner, oui, mais sans confondre le pardon avec un gadget ou une pirouette irresponsable.. Excuser reviendrait à dire : Tu as fait une faute, mais comme je suis bon, je n’en tiendrai pas compte. Pardonner c’est autre chose, c’est dire « Tu es dans la faute ? Je ne m’en souviens plus. »… Oui, mais voilà… c’est impossible à échelle humaine ! Qui en effet est capable de prendre au sérieux quelqu’un qui fait la même faute sept fois par jours et qui, a chaque fois promet qu’il ne recommencera pas ? Sérieusement ? Personne ! Alors que faire de cet évangile ? Le classer dans les dossiers oubliés ? Non… il y a une autre voie… Le considérer comme une interpellation une invitation soutenue et folle à entrer dans une confiance illimitée envers l’homme la femme, l’enfant connu ou inconnu qui promet de changer d’attitude. Oh j’en ai bien conscience… Il en faut de l’amour pour en arriver là !
On peut aussi, avec un peu de lucidité et de vérité s’identifier à celui qui revient à la charge pour demander pardon… le pécheur que je suis et qui ne renonce jamais à demander pardon. Et, petit à petit, comprendre que même si j’ai chuté 7 fois tout au long d’une même journée, je peux me relever, et changer de cap, de vie, Je peux briser ce qui ressemble à un cercle vicieux qui m’enserre et me détruit. Je peux dépasser les conséquences du mal : Ces moments de honte, de dégoût, de déprime… Je peux me retourner vers Dieu, vers mon frère quand même… que ma démarche soit accueillie ou non, je peux changer ! Dieu est têtu… la vie et l’appel à vivre seront toujours son leitmotiv. Jésus en enseignant le pardon à ses disciples vise d’abord à montrer comment Dieu agit envers nous, comment cet impossible pour nous peut devenir un horizon, avec son aide et sa présence. Reconnaissons-le pardonner sans condition n’est pas humain… enfin pas sans Dieu. Pardonner, vraiment est un élan qui est seulement possible pour ceux qui ont fait entrer Dieu dans leur vie… Alors face au péché qui vous assaille, vous enserre et vous attriste, qu'allez-vous choisir comme solution ? meule de meunier qui vous fait couler à pic dans les flots des contradictions et du mal, ou pardon, qui vous ouvre à la vie ?
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