Pour cette Semaine sainte, RCF a posé ses micros en plein cœur du Jura, au sein du monastère Sainte-Claire de Poligny. Un monastère de sœurs clarisses, dont sœur Anne-Lise a la charge. Elle est le Grand Invité de la matinale, en ce Jeudi saint.
Le monastère a été fondé en 1415 par Sainte Colette. Cela fait plus de six siècles que les moniales de Poligny l’occupent. "On a une histoire et une tradition qui sont là depuis 600 ans" rappelle sœur Anne-Lise, mère abbesse du monastère Sainte Claire de Poligny. Une histoire séculaire certes, mais un effectif qui comporte beaucoup de jeunes sœurs. A l’image de sa mère abbesse, en place depuis un an seulement. "Nous sommes 17 sœurs âgées de 28 à 93 ans. Avec six sœurs en formation" précise la mère abbesse.
Les chrétiens sont entrés dans ce qu’on appelle le Triduum pascal, trois jours qui les séparent de Pâques et de la Résurrection du Christ. Trois jours au point culminant de l’année liturgique pour les chrétiens, et qui se vivent de manière paisible, ici à Poligny. "On vit cela sereinement, malgré une certaine gravité qui commence à s’installer, avec des silences plus profonds. Le silence grandit de plus en plus. Cela se fait automatiquement par la liturgie. On commence vraiment le Triduum ce soir avec le repas de la Cène, juste avant l’office. Après tout s’enchaîne très vite. On vit au rythme du Christ. Le Christ l’a vécu comme ça" explique sœur Anne-Lise.
"La Semaine sainte est le sommet de l’année liturgique. C’est le moment le plus fort où Dieu nous montre son Amour, par le don de son fils, pour tout homme. C’est un élan pour l’année qui me permet de me recentrer sur ma vocation. Cet Amour-là est donné, et il est donné pour tout homme" précise la mère abbesse du monastère Sainte-Claire de Poligny, dont la vocation s’inscrit dans la spiritualité franciscaine.
Dans la spiritualité franciscaine, la simplicité revêt une partie importante. A l’image du monastère Sainte Claire. "Ici tout est simple, tout est fait de bois et de pierre. On est juste derrière la collégiale. Au cœur de la ville mais un peu au-dehors. Sainte Colette installait toujours ses monastères tout près des petites villes, car on vit de dons. Il faut être proche des gens" lance Sœur Anne-Lise, qui rappelle également la discrétion de ce monastère.
Dans la famille franciscaine, on fait également vœu de pauvreté. "Nous vivons de dons et de la bonté de tous nos bienfaiteurs, qui sont nombreux, que je remercie. C’est un peu le miracle permanent de se dire qu’au 21ème siècle on peut vivre de la bonté des hommes, qui vient du père de la miséricorde. Nous recevons de l’argent, deux pommes de terre, quatre pommes, des œufs. Beaucoup de nourriture. Nous allons en courses une fois par mois. Nous sommes totalement dépendantes. Si on n’a pas les dons en nature et en argent, tout s’arrête très vite" explique la mère abbesse.
La fraternité, la joie et la simplicité prennent également une part importante dans la vie des clarisses. "Le premier terme pour nous appeler n’était pas clarisse mais sœur pauvre. Il y a deux mots pour moi : sœur et pauvre. Tout ce qu’on peut faire ensemble, on le fait ensemble. C’est une vie ensemble. La joie vient de Dieu. C’est un don de Dieu qui nous habite et qui se donne entre nous. Et ça marche, cela fait 600 ans que ça dure !" lance-t-elle également.
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