SOS Calvaire & le Pape François : le souci de la piété populaire

C’est le grand jour ! Ce mercredi 4 novembre, une cargaison un peu spéciale va partir du Lion-d’Angers. Chargée dans un camion, elle va sillonner la France en direction de la Corse. Tout un mobilier liturgique : une croix de six mètres de haut, un siège papal, un autel, un ambon, du matériel fabriqué par l’association SOS Calvaire qui servira lors de la venue du Pape François les 14 et 15 décembre prochain sur l’île de beauté. Le Saint Père doit s’y rendre pour un colloque sur la religion et la piété populaire. Un véritable défi pour l’association angevine qui a eu moins de deux mois pour accomplir cette mission.

 

Une commande née quasiment par hasard

Cela fait désormais trente-cinq ans qu’SOS Calvaire restaure le petit patrimoine religieux. Fort de cette expérience et ayant vent d’une grande campagne de restauration du patrimoine lancée en Corse, l’association contacte un certain nombre de couvents et de paroisses sur place et prévoit de se rendre en Corse en avril 2025. Suite à ce premier pas, SOS Calvaire reçoit un appel du vicaire général du diocèse d'Ajaccio qui va changer la donne comme nous l’a confié Alexandre Caillé, directeur général d’SOS Calvaire.

 

Le vicaire général m’a dit « Votre projet est très bien mais j'ai quelque chose à vous proposer avant avril ». Au début il nous a demandé de réaliser cette grande croix en forme d'ancre, puis du mobilier liturgique et on a compris au fil des discussions que ça servirait pour la venue d'un invité de marque.

 

En moins de deux mois, il faut donc fabriquer cette croix de six mètres, croix pesant près de 500 kilos. Il y a aussi le siège qui servira au pape lors de sa visite en Corse. Un fauteuil d’un blanc immaculé. Sur le dossier, des vagues, avec une inscription tout en haut : « Spes », qui signifie « espérance » en latin.

Pour tenir le calendrier, sans impacter l’activité habituelle de restauration de calvaire, un appel a été lancé à toutes les antennes de l’association. Appel fructueux. Le travail a donc été réparti entre artisans angevins, mais aussi d'autres bonnes volontés basées à Bordeaux, Lyon ou dans le Berry. Un mobilier liturgique qui sera visible lors de la messe de clôture du colloque à Ajaccio.

 

Un écho tout spirituel à cette commande

 

« C’est une sorte d’adoubement » reconnaît Alexandre Caillé qui assure travailler à faire vivre la piété populaire (thème du colloque organisé pour la venue du Pape). Pour l'angevin, ces restaurations de calvaires permettraient à cette piété populaire d’exister. Alexandre Caillé y voit « l'expression des gens qui n'ont pas forcément la foi, mais qui pour une raison inexplicable, à un moment donné, lèvent les yeux vers cette croix qui est dressée à la croisée des chemins ».

Plus significatif encore pour le directeur général : sur les six artisans qui ont travaillé sur le mobilier liturgique, la moitié sont des convertis. L’un deux « a même failli se foutre en l'air parce qu'il était au comble du désespoir dans sa vie. Et aujourd'hui, il fabrique le fauteuil sur lequel le successeur de Pierre va s'asseoir. Ça c'est très émouvant. C’est un beau signe d'espoir. »

 

L’espérance, un mot à la mode dans l’Eglise catholique en ce moment. Un thème choisi par François pour le jubilé 2025.

Pour SOS Calvaire, cette mission restera exceptionnelle dans tous les sens du terme. L’association ne compte pas renouveler ce genre d'opération qui sortent du cadre de son cœur de métier, c’est-à-dire, poser des croix un peu partout en France et rassembler les gens autour des calvaires. SOS Calvaire compte désormais plus de 90 antennes départementales, 4000 bénévoles et restaure plus d’un calvaire par jour.