Le 15 octobre, l’Église fête une très grande sainte, docteur de l’Église : sainte Thérèse d’Avila, réformatrice du carmel et docteur de la vie mystique.
Thérèse est née le 28 mars 1515 à Avila. Enfant, elle a déjà le désir de « voir Dieu ». Elle entraîne son frère aîné, Rodrigo, à partir vers les maures pour être martyrisée car il faut mourir pour voir Dieu. Heureusement, on les rattrape !
À 18 ans, elle sent l’appel à être religieuse. Son père refuse. Elle fait une nouvelle fugue et rentre au carmel de l’Incarnation à Avila. Mais ce carmel n’est pas un couvent cloîtré : les religieuses peuvent sortir et recevoir des visites, bref mener une certaine vie mondaine, tenir salon dans les parloirs…
Elle tombe malade et commence l’expérience de l’oraison qui l’aide à surmonter les effroyables souffrances que lui cause sa maladie. Elle guérit par l’intervention de saint Joseph pour lequel elle aura toujours une grande dévotion : « Je ne me souviens pas de lui avoir jamais rien demandé, jusqu'à ce jour, qu'il ne me l'ait accordé. »
En 1555 à l’âge de 40 ans : elle voit une statuette de Jésus souffrant et elle est bouleversée. C’est la conversion définitive. Elle confie : « C’était une représentation si vive de ce que Notre-Seigneur endura pour nous, qu’en voyant le divin Maître dans cet état, je me sentis profondément bouleversée. Au souvenir de l’ingratitude dont j’avais payé tant d’amour, je fus saisie d’une si grande douleur qu’il me semblait sentir mon cœur se fendre. » Elle se lance à nouveau dans l’oraison, soutenue par la lecture des Confessions de saint Augustin. Elle commence à recevoir des grâces mystiques en 1556.
En 1562, Thérèse fonde à Avila le premier couvent de carmélites réformées (déchaussées car elles ont abandonné leurs chaussures pour des sandales) : le carmel Saint Joseph. Elle emmène avec elles quelques sœurs du couvent de l’Incarnation. Elles veulent vivre dans la pauvreté, la solitude et le silence et revenir à la règle initiale du Carmel tel qu’elle a été approuvée en 1248 par le pape Innocent IV. Parmi les points importants, 2 heures d’oraison quotidienne, le silence, le jeûne, les visites réglementées et limitées au parloir derrière des grilles… C’est très différent de la souplesse de la vie au carmel de l’Incarnation.
Thérèse rencontre des oppositions mais elle a aussi des soutiens, dont celui de saint Jean de la Croix. Entre 1567 et jusqu’à la fin de sa vie en 1582, Thérèse fonde 17 couvents réformés dans toute l’Espagne. Elle est souvent sur les routes. Un jour qu’elle traverse un gué, son charriot se retourne et elle se casse le bras. Elle s’adresse à Jésus : « Au secours, Seigneur ! » Jésus lui répond : « C’est comme cela que je traite mes amis… » Thérèse lui rétorque : « Cela ne m’étonne pas que vous en ayez si peu ! » Thérèse a de l’humour… et de la répartie !
Thérèse est une maîtresse de vie spirituelle. Elle a été déclarée Docteur de l’Église par saint Paul VI. Elle a écrit différents livres qui sont très importants dans l’histoire de la spiritualité : son autobiographie, l’histoire de fondations et son chef d’œuvre, le château intérieur où elle décrit les étapes de la vie mystique en 7 étapes qu’elle appelle des « demeures ».
Thérèse nous montre l’importance du désir dans la vie spirituelle, le rôle essentiel de l’oraison. Elle nous met en garde contre les dangers de la mondanité qui nous écarte de Dieu. Pour elle, l’humanité de Jésus est la porte d’entrée de l’oraison qui peut nous conduire à l’union à Dieu. Femme d’action, elle est aussi maîtresse de vie contemplative : en elle, action et contemplation se complètent harmonieusement.
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