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"Ton Père qui voit dans le secret te le rendra" (Mt 6,1-6.16-18)

Un article rédigé par Jean-Marie Petitclerc (50913) - RCF, le 2 mars 2022 - Modifié le 2 mars 2022
Prière du matin"Ton Père qui voit dans le secret te le rendra" (Mt 6,1-6.16-18)

"Ton Père qui voit dans le secret te le rendra"

Méditation de l'évangile (Mt 6,1-6.16-18) par le père Jean Marie Petitclerc

Chant final: "Revenez à moi de tout votre coeur" par le Choeur Saint-Ambroise

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Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
« Ce que vous faites pour devenir des justes,
évitez de l’accomplir devant les hommes
pour vous faire remarquer.
Sinon, il n’y a pas de récompense pour vous
auprès de votre Père qui est aux cieux.

Ainsi, quand tu fais l’aumône,
ne fais pas sonner la trompette devant toi,
comme les hypocrites qui se donnent en spectacle
dans les synagogues et dans les rues,
pour obtenir la gloire qui vient des hommes.
Amen, je vous le déclare : ceux-là ont reçu leur récompense.
Mais toi, quand tu fais l’aumône,
que ta main gauche ignore ce que fait ta main droite,
afin que ton aumône reste dans le secret ;
ton Père qui voit dans le secret
te le rendra.

Et quand vous priez,
ne soyez pas comme les hypocrites :
ils aiment à se tenir debout
dans les synagogues et aux carrefours
pour bien se montrer aux hommes
quand ils prient.
Amen, je vous le déclare : ceux-là ont reçu leur récompense.
Mais toi, quand tu pries,
retire-toi dans ta pièce la plus retirée,
ferme la porte,
et prie ton Père qui est présent dans le secret ;
ton Père qui voit dans le secret
te le rendra.

Et quand vous jeûnez,
ne prenez pas un air abattu,
comme les hypocrites :
ils prennent une mine défaite
pour bien montrer aux hommes qu’ils jeûnent.
Amen, je vous le déclare : ceux-là ont reçu leur récompense.
Mais toi, quand tu jeûnes,
parfume-toi la tête et lave-toi le visage ;
ainsi, ton jeûne ne sera pas connu des hommes,
mais seulement de ton Père qui est présent au plus secret ;
ton Père qui voit au plus secret
te le rendra. »

Source : AELF

Méditation Père Jean-Marie Petitclerc   

            Voici qu’aujourd’hui s’ouvre le temps du carême. « Ce que je ne comprends pas – me disait un jeune musulman – c’est que chez vous, les chrétiens, on ne voit pas que vous faites le carême. Nous, quand on fait le ramadan, cela se voit ! »

            C’est effectivement une différence considérable de point de vue. Il est vrai que nous vivons dans une société de l’image. Les chaines d’info continues ne cessent de mettre en image l’actualité. La télévision ne nous épargne rien. On ne sait plus quoi inventer pour attirer l’œil du téléspectateur, et c’est tout aussi vrai sur les réseaux sociaux. Tout est sur la place publique, tout est donné à l’œil en pâture, la plus scandaleuse des liaisons ou le plus sordide des faits divers. On ne cesse de franchir le mur du respect et de violer l’espace d’intimité. Il n’y a plus d’invisible. Tout est étalé face caméra.

            Combien est percutante pour notre société d’aujourd’hui, pour notre église d’aujourd’hui, cette parole du Christ qui réhabilite l’intime en le protégeant du regard extérieur. L’important n’est plus dans le paraître. Ton Père voit dans le secret. Que tu fasses l’aumône, que tu pries, que tu jeunes, en ce temps de carême, l’important n’est pas que ça se voit, que ça se sache. Parfois des jeunes m’interpellent : « Jean Marie, on ne voit pas à ton habit que tu es prêtre ! » Il est vrai que je ne porte aucun signe distinctif. J’aime leur répondre : « Tu sais, là n’est vraiment pas l’essentiel. »

            Puissions-nous, au démarrage de cette route qui nous mène vers Pâques, nous dégager de cette soif de paraître, cette volonté de reconnaissance, pour vivre, en suivant le conseil du Christ, dans l’intime de notre cœur, la rencontre avec notre Père du ciel ! Et n’oublions pas, comme le dit saint Grégoire, qu’en associant le jeûne à l’aumône, Dieu nous invite à donner à l’autre ce dont nous nous privons. Le sens de la privation réside dans le don !

            Voici qu’aujourd’hui s’ouvre le temps du carême. « Ce que je ne comprends pas – me disait un jeune musulman – c’est que chez vous, les chrétiens, on ne voit pas que vous faites le carême. Nous, quand on fait le ramadan, cela se voit ! »

            C’est effectivement une différence considérable de point de vue. Il est vrai que nous vivons dans une société de l’image. Les chaines d’info continues ne cessent de mettre en image l’actualité. La télévision ne nous épargne rien. On ne sait plus quoi inventer pour attirer l’œil du téléspectateur, et c’est tout aussi vrai sur les réseaux sociaux. Tout est sur la place publique, tout est donné à l’œil en pâture, la plus scandaleuse des liaisons ou le plus sordide des faits divers. On ne cesse de franchir le mur du respect et de violer l’espace d’intimité. Il n’y a plus d’invisible. Tout est étalé face caméra.

            Combien est percutante pour notre société d’aujourd’hui, pour notre église d’aujourd’hui, cette parole du Christ qui réhabilite l’intime en le protégeant du regard extérieur. L’important n’est plus dans le paraître. Ton Père voit dans le secret. Que tu fasses l’aumône, que tu pries, que tu jeunes, en ce temps de carême, l’important n’est pas que ça se voit, que ça se sache. Parfois des jeunes m’interpellent : « Jean Marie, on ne voit pas à ton habit que tu es prêtre ! » Il est vrai que je ne porte aucun signe distinctif. J’aime leur répondre : « Tu sais, là n’est vraiment pas l’essentiel. »

            Puissions-nous, au démarrage de cette route qui nous mène vers Pâques, nous dégager de cette soif de paraître, cette volonté de reconnaissance, pour vivre, en suivant le conseil du Christ, dans l’intime de notre cœur, la rencontre avec notre Père du ciel ! Et n’oublions pas, comme le dit saint Grégoire, qu’en associant le jeûne à l’aumône, Dieu nous invite à donner à l’autre ce dont nous nous privons. Le sens de la privation réside dans le don !

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