Il arrivent que des parents croyants se désespèrent de voir leurs enfants délaisser la foi et la pratique. Il n'y a pas de réponse simple à la transmission de la foi. Et si on regardait du côté du judaïsme ? Dans cette religion, on connaît l'importance des rites et des fêtes, par lesquelles se transmet la tradition. Mais la rabbin Daniela Touati, responsable de la communauté juive libérale de Lyon, insiste sur l'importance de l'étude et de l'enseignement.
"La transmission commence avant la naissance de l’enfant, selon Daniela Touati, c’est une décision des parents : qu’est-ce qu’on veut transmettre à cet enfant ? Qu’est-ce qui est important pour le couple qui va avoir cet enfant ?" De quelles valeurs et croyances veulent-ils "imbiber" l’enfant ? Après la naissance, le premier rituel c’est la brit milah, la circoncision. "Pour les filles dans la tradition il n’y a pas grand-chose mais in va quand même la présenter à la communauté et on va la nommer."
Plus tard les parents peuvent décider d’inscrire leur enfant au Talmud Torah. Une formation religieuse, l’équivalent du catéchisme. C’est là que l’on prépare la bar-mitzvah ou la bat-mitsvah pour les filles. "S’ils les inscrivent au dernier moment avant Brit Milah, cela donne une idée sur leur rapport à la religion, s’ils veulent marquer cette étape on voit bien que ce n’est pas leur priorité." Il faut plus d’un an pour préparer ce rituel car il est nécessaire de savoir lire l’hébreu. Suffisamment pouvoir "diriger un office et lire dans la torah, le jour J."
En famille, la transmission se fait souvent autour des cérémonies et fêtes religieuses : comme le shabbat, le repas du vendredi soir, où l’on allume les bougies, ou lors des grandes fêtes comme Yom Kippour ou Pessa’h, où toutes les générations sont réunies.
"Le fait d’enseigner et étudier, ça fait partie de la base et c’est considéré même un peu comme la voûte du judaïsme", explique Daniela Touati. Dans le judaïsme, on considère en effet que "le monde est imparfait et que c’est à chacun de le réparer". Ainsi, il s’agit d’étudier dans le but d’agir sur le monde, de le réparer.
Lors de la bar ou de la bat-mitsvah, vers 12 ou 13 ans, le jeune obtient sa majorité religieuse : "il devient responsable de ses actes religieux". Ils peut aussi enseigner à son tour. À la synagogue Keren Or, il n’est pas rare que l’on propose aux jeunes de 15 à 17 ans, voire plus, de venir enseigner au sein du talmud torah. "Et ça, c’est vraiment un acte très fort parce que du coup ils sont responsables, ils se responsabilisent, ça leur donne beaucoup de maturité et une autonomie qui est très importante." Mais cela concerne une minorité de jeunes. La plupart fréquentent à nouveau la synagogue une fois adultes, lorsqu'ils ont eux-mêmes des enfants.
On a parfois l’image du judaïsme comme étant très attachés aux rituels et aux nombreuses règles qui régissent la vie quotidienne. Dans la communauté juive libérale, à laquelle appartient la rabbin Daniela Touati, "on va être probablement plus ancrés sur les valeurs éthiques et les relations des uns avec les autres, que sur les aspects rituels de cacherout, la loi en général. Même si c’est important, on l’explique différemment..."
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