Quel paradoxe que vénérer un instrument de torture ? « Supplice honteux » par excellence, sous l’ère romaine, la croix était réservée aux esclaves et aux bandits d’origine étrangère. C’est pourtant là que le Christ choisit de donner sa vie par Amour pour l’humanité. C’est pour cette raison que les chrétiens vénèrent cette croix, un symbole de mort qui devient celui de la vie éternelle.
Le Vendredi Saint, l’Eglise catholique ne célèbre pas de messe à proprement parler. En lieu et place de la traditionnelle eucharistie, les fidèles peuvent écouter une longue liturgie de la Parole, qui consiste en la lecture de nombreux textes. Avant de retrouver le récit de la Passion, souvent celui rapporté par Saint Jean, lu à plusieurs voix.
Après une homélie et une prière commune, l’assemblée est invitée à vénérer la Croix. Deux formes de vénération sont aujourd’hui proposées par l’Eglise catholique. La première consiste en une croix voilée que l’on dévoile progressivement au cours de la célébration. La seconde implique d’apporter une croix non voilée dans le centre de l’église, après s’être arrêté à trois stations, trois moments clés.
A l’époque du Christ, la croix évoquait une mort lente et douloureuse, une agonie, sans oublier l’humiliation. Sous l’ère romaine, le supplice de la croix était réservé aux esclaves ainsi qu’aux criminels d’origine étrangère. Le principe était simple, et efficace : on accrochait le supplicié sur une croix (pas forcément à l’aide de clous), et l’on attendait qu’il meurt d’asphyxie dans une position qui lui laissait progressivement échapper ses forces.
C’est sur cette croix que le Christ a choisi de donner sa vie pour les hommes. Jésus a en effet choisi le supplice le plus honteux de son époque pour mourir. Il s’est abaissé le plus bas possible pour racheter les péchés de l’humanité. Ce geste d’amour, jusqu’au bout, fait de la croix l’instrument du salut des chrétiens, et donc de vie éternelle. Ainsi, le passage de la mort à la vie trouve son illustration dans cette croix que les chrétiens vénèrent le soir du Vendredi saint.
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