Cette grande mystique française du XXe siècle, stigmatisée, a fondé les Foyers de Charité et annoncé une Pentecôte d'amour
Le 6 février 1981, il y a 41 ans aujourd’hui, mourait à Châteauneuf de Galaure une grande mystique française : Marthe Robin. Elle a été déclarée vénérable en 2014 par le pape François. Aujourd’hui, dans ce podcast, je fais une exception car je ne parle pas d’une bienheureuse ou d’une s ainte, mais d’une femme en chemin vers une éventuelle béatification. Ce sera à l’Église de décider.
Je vous rappelle les étapes d’un procès de canonisation en héroïcité des vertus, ce qui est le cas de Marthe Robin :
Marthe Robin est donc vénérable. Elle pourra être béatifiée si l’Église reconnaît un miracle qui lui est attribué.
Marthe Robin est née le 13 mars 1902 dans une famille de paysans à Châteauneuf de Galaure. À l’âge de 16 ans, Marthe tombe malade d’une maladie dont elle ne guérira pas : c’est une encéphalite évolutive. Peu à peu, elle devient paralysée et aveugle. À partir de ce moment, Marthe commence une vie mystique caractérisée par l’offrande d’elle-même au Seigneur. Elle est favorisée de diverses apparitions de la Vierge Marie et de Jésus. Elle est accompagnée par le père Faure, curé de la paroisse. Elle a une grande dévotion pour la petite Thérèse qui vient la visiter trois fois.
À partir de 1930, Marthe ne se nourrit plus que de la communion eucharistique ; à partir 1931, elle commence à vivre la passion du Christ chaque fin de semaine, du vendredi au dimanche. Des stigmates apparaissent aussi, c’est-à-dire des blessures qui reproduisent les blessures du Christ pendant sa passion et sa crucifixion. Chez Marthe, les stigmates sont les blessures de la couronne d’épine qui apparaissent quand elle revit la passion du Christ et disparaissent le dimanche.
En 1934, à son initiative, est créée à Châteauneuf de Galaure une école de filles qui grandit rapidement.
En 1936, Marthe rencontre le père Georges Finet qui va devenir son père spirituel jusqu’à la fin de sa vie.
C’est avec le père Finet que Marthe fonde les Foyers de lumière, de charité et d'amour, en abrégé les Foyers de Charité avec un double objectif : tenir des écoles vraiment chrétiennes et animer des retraites pour soutenir la vie spirituelle des laïcs.
Les Foyers sont un type de communauté tout à fait nouveau dans l’Église de l’époque. Ils rassemblent des laïcs hommes et femmes, célibataires ou mariés, et des prêtres dans une même communauté résidentielle qui se met au service d’un apostolat, en l’occurrence essentiellement le service de retraites spirituelles. C’était révolutionnaire ! Après les Foyers de Charité, de nouvelles communautés multivocationnelles – c’est-à-dire avec tous les états de vie – vont apparaître dans l’Église.
Marthe a eu un rayonnement spirituel énorme de son vivant : plus de 100.000 personnes sont allées la visiter dans sa chambre qu’elle ne quittait jamais. Dans ses conversations, elle était très discrète, jamais intrusive ou directive. Mais beaucoup de personnes se sont senties soutenues par les paroles qu’elles ont reçues de Marthe, en particulier des fondateurs de communautés nouvelles.
Marthe est une vraie disciple de la petite Thérèse. Elle avait un cœur missionnaire. Même si elle n’a jamais quitté sa chambre, elle voulait évangéliser dans le monde entier. Jésus le lui avait demandé :
Je t’ai choisie pour ranimer dans le monde l’amour qui s’éteint.
Marthe a voulu être fidèle à cet appel du Christ. Elle disait :
Je voudrais être partout à la fois pour dire et redire au monde combien le Bon Dieu est bon, combien il aime les hommes, et se montre pour tous tendre et compatissant.
Elle ne prédisait pas des événements extraordinaires. Quand elle parlait de cette Pentecôte, elle disait : « Je la vois comme paisible, comme lente. Je pense qu'elle se fera petit à petit, peu à peu. Je pense même qu'elle a déjà commencé. »
Oui, nous le savons, cette Pentecôte d’amour a déjà commencé. C’est à chacun de nous de nous laisser habiter par l’Esprit Saint pour participer à cette Pentecôte. Comment ne pas faire le lien entre les paroles de Marthe, le Concile Vatican II et la naissance du Renouveau Charismatique Catholique dont les membres font l’expérience d’une nouvelle Pentecôte personnelle ?
Le procès de béatification de Marthe Robin a suscité des oppositions qui ont fait grand bruit. Un théologien a accusé Marthe de fraude. Il ne faut pas que ces accusations nous troublent. L’Église était en possession de toutes les objections mises en avant par ce théologien avant de décider de déclarer Marthe vénérable. Si l’Église a néanmoins déclaré l’héroïcité de ses vertus, nous pouvons lui faire confiance.
Maintenant, il faut la reconnaissance d’un miracle. C’est le moment de recourir à l’intercession de Marthe pour hâter sa béatification !
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