Marseille
Jésus n'a pas été scout. Mais il a dit "Je suis la lumière du monde" (Jn 8, 12) et scout en anglais signifie "éclaireur" : il n'en fallait pas plus au Père Xavier de Verchère pour publier un ouvrage sous le titre "Jésus, le premier scout" (éd. Cerf, 2018). Mais "il y a beaucoup de de choses dans la vie de Jésus, la simplicité la pauvreté, qui sont assez proches de l'expérience scoute, sa manière de vie nous inspire", nous dit l'aumônier national des Scouts et guides de France (SGDF). Le scoutisme est une expérience de vie, d'amitié et de foi qui continue de marquer des millions de jeunes dans le monde.
Faire des construction en bois, chanter autour du feu... Le scoutisme c'est bien plus que cela ! "C'est une expérience spirituelle." En France c'est le Père Jacques Sevin, fondateur des Scouts de France en 1920, qui a proposé une lecture scoute de l'Évangile. Mais dès le début, dans l'esprit de Baden-Powell (1857-1941), "la religion ne rentre pas dans le scoutisme, elle est déjà là, elle est au cœur de l'esprit scout". Pour le Père de Verchère, "si ce n'était pas une spiritualité je pense que le scoutisme n'existerait pas aujourd'hui".
"Scoutisme", on l'a dit, le terme vient du mot anglais qui signifie "éclaireur" ; pour les jeunes filles on parle généralement de "guidisme". Lumière et mouvement : les deux axes de la spiritualité scoute. Dans la Bible, "Que la lumière soit" (Gn 1, 3) c'est la première parole de Dieu, rappelle le prêtre. Le scout est invité à se demander : "Comment je peux être lumière y compris dans les ténèbres ?" Cette symbolique de la lumière est importante chez les scouts chrétiens, qui chaque année durant l'Avent organisent l'événement "Lumière de la Paix de Bethléem". Allumée dans la grotte de la nativité à Bethléem, la lumière est rapportée à Vienne, puis transmise de main en main partout en Europe.
La promesse d'être lumière dans un monde de ténèbres a pris une dimension très forte après le drame survenu à Marseille le 1er octobre 2017. L'une des deux victimes de l'attentat terroriste faisait partie des Scouts et Guides de France. Le mouvement avait publié sur sa page Facebook un message fort de solidarité et de soutien, où il rappelait aussi le sens de la loi scoute. "Nous nous rappelons la loi scoute : nous affrontons les difficultés avec optimisme et nous construisons un monde de justice et de paix."
En 1907 Robert Baden-Powell, militaire à la retraite, organise son premier camp pour des jeunes issus de milieux défavorisés des faubourgs de Londres. Rapidement, il comprend qu'il va devoir mettre en place une méthode d'éducation et de formation pour ces jeunes. "Baden-Powell s'est rendu compte que les jeunes avaient cette grande aspiration, cette grande soif qui n'était pas uniquement une vie spirituelle un peu décalée du réel ou cloisonnée dans la paroisse ou dans la vie privée, mais qu'elle intégrait toutes les composantes de la vie, et une vie qui est une vie de fraternité, une vie d'engagement, une vie qui essaie d'être en prise et au contact avec les défis du monde."
La vie scoute au fond, c'est assez simple. "Il suffit de mettre un foulard : quand je le mets j'appartiens à une grande fraternité qui rassemble des jeunes et des adultes qui essaient d'être des citoyens heureux, utiles, actifs, artisans de paix... Je pense que ça, ça parle à tout le monde et à toutes les confessions." Au sein du mouvement scout, de nombreuses sensibilités sont représentées, y compris l'athéisme.
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