« Voici l’Agneau de Dieu, qui enlève le péché du monde » (Jn 1, 29-34)

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean

Le lendemain, voyant Jésus venir vers lui,
Jean le Baptiste déclara :
« Voici l’Agneau de Dieu,
qui enlève le péché du monde ;
c’est de lui que j’ai dit :
L’homme qui vient derrière moi
est passé devant moi,
car avant moi il était.
Et moi, je ne le connaissais pas ;
mais, si je suis venu baptiser dans l’eau,
c’est pour qu’il soit manifesté à Israël. »
Alors Jean rendit ce témoignage :
« J’ai vu l’Esprit
descendre du ciel comme une colombe
et il demeura sur lui.
Et moi, je ne le connaissais pas,
mais celui qui m’a envoyé baptiser dans l’eau m’a dit :
“Celui sur qui tu verras l’Esprit descendre et demeurer,
celui-là baptise dans l’Esprit Saint.”
Moi, j’ai vu, et je rends témoignage :
c’est lui le Fils de Dieu. »

Source : AELF

Méditation    Pasteure Helena Vicario

C’est intéressant ce singulier qu’on répète tous les jours à la messe, sans parfois y prendre garde. « Voici l’agneau de Dieu qui enlève le péché du monde ». On aurait pu imaginer Jean Baptiste disant voici l’agneau de Dieu qui enlève les péchés du monde. Mais ce n’est pas le cas.

Le péché est au singulier car c’est un état qui nous concerne tous, qui que nous soyons, où que nous soyons. Le péché n’est pas à considérer du point de vue strictement moral : ce ne sont pas les actions mauvaises que nous commettons : adultère, vol, mensonges, etc... Ces actes sont des conséquences du péché qui nous habite.

Le péché est cette tendance que nous avons tous à nous passer de Dieu, à être fondamentalement autonomes et indépendants. Au mythe du self made man que revendiquent les grands milliardaires américains comme Jeff Bezos propriétaire d’Amazon, Martin Luther, fondateur du protestantisme opposerait l’homo incurvatus.

L’homo incurvatus est cet homme replié sur lui-même qui pense n’avoir besoin de personne, qui ne voit que son propre intérêt et qui est malheureux au plus profond de soi.

Jésus est en effet venu pour nous réconcilier avec Dieu. Non pas qu’il eut fallu pour apaiser sa colère un sacrifice sur la Croix. Mais en allant jusqu’au bout de son message d’amour, Jésus nous parle d’un Dieu tendresse, qui donnerait tout pour chacun et chacune de nous. Un Dieu qui nous promet l’Esprit Saint, esprit d’ouverture et de communion.

C’est en nous mettant à l’écoute de cet amour, que nous pourrons sortir de nos ilots de solitude, de l’enfermement de notre péché, pour nous ouvrir aux autres et à Dieu. Alors regardons ensemble vers l’agneau de Dieu et marchons sur Ses pas.