"Voici vraiment un Israélite : il n’y a pas de ruse en lui." (Jn 1, 45-51)

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean

En ce temps-là,
    Philippe trouve Nathanaël et lui dit :
« Celui dont il est écrit dans la loi de Moïse et chez les Prophètes,
nous l’avons trouvé :
c’est Jésus fils de Joseph,
de Nazareth. »
    Nathanaël répliqua :
« De Nazareth
peut-il sortir quelque chose de bon ? »
Philippe répond :
« Viens, et vois. »
    Lorsque Jésus voit Nathanaël venir à lui,
il déclare à son sujet :
« Voici vraiment un Israélite :
il n’y a pas de ruse en lui. »
    Nathanaël lui demande :
« D’où me connais-tu ? »
Jésus lui répond :
« Avant que Philippe t’appelle,
quand tu étais sous le figuier,
je t’ai vu. »
    Nathanaël lui dit :
« Rabbi, c’est toi le Fils de Dieu !
C’est toi le roi d’Israël ! »
    Jésus reprend :
« Je te dis que je t’ai vu sous le figuier,
et c’est pour cela que tu crois !
Tu verras des choses plus grandes encore. »
    Et il ajoute :
« Amen, amen, je vous le dis :
vous verrez le ciel ouvert,
et les anges de Dieu monter et descendre
au-dessus du Fils de l’homme. »

Source : AELF

Méditation Père Michel Quesnel

C’est aujourd’hui la saint Barthélemy, de sinistre mémoire pour les relations entre catholiques et protestants. La tradition a confondu Nathanaël et Barthélemy, c’est la raison pour laquelle cette page de l’évangile de Jean nous est proposée.

Nathanaël est un sceptique : « De Nazareth peut-il sortir quelque chose de bon ? » Jésus a cependant une bonne opinion de ce garçon ; il la tire d’une observation qu’il a faite : « Quand tu étais sous le figuier, je t’ai vu. » Pour comprendre toute la porte de cette remarque, il faut savoir que, dans le judaïsme du premier siècle, « être sous le figuier » était une expression figurée pour dire que l’on étudiait et méditait la Tora de Moïse. Nathanaël est donc un Juif soucieux de mieux connaître la Loi juive, sans doute dans l’intention de mieux l’observer.

Nathanaël est ravi que Jésus lui ait fait cette observation. Cet homme de Nazareth, un bled obscur de la province de Galilée qui n’est même pas nommé dans les Ecritures juives, n’est donc pas un paysan ou un artisan ordinaire. La confession de foi que prononce Nathanaël dépasse tout ce que l’on pourrait imaginer : « Rabbi, c’est toi le Fils de Dieu ! C’est toi le roi d’Israël ! » Ne donnons pas un sens trop fort à l’expression « Fils de Dieu » car, pour un Juif, le roi d’Israël est Fils de Dieu. Autrement dit, Nathanaël a reconnu en Jésus le Messie.

Nous sommes alors interrogés dans nos scepticismes. Dieu sait passer par-dessus nos doutes. Il est capable de remarquer ce qui, en nous, désire mieux connaître les Ecritures et avancer sur le chemin de la foi. Et il prolongera nos efforts de façon inattendue : Nous verrons « les cieux ouverts » et la beauté du monde céleste.