"Vous avez reçu gratuitement : donnez gratuitement"
Méditation de l'évangile (Mt 10, 7-15) par Mgr Emmanuel Gobilliard
Chant final: "Allez, Dieu vous envoie" par la communauté de l'Emmanuel
En ce temps-là,
Jésus disait à ses Apôtres :
« Sur votre route, proclamez
que le royaume des Cieux est tout proche.
Guérissez les malades, ressuscitez les morts,
purifiez les lépreux, expulsez les démons.
Vous avez reçu gratuitement :
donnez gratuitement.
Ne vous procurez ni or ni argent, ni monnaie de cuivre
à mettre dans vos ceintures,
ni sac pour la route,
ni tunique de rechange,
ni sandales, ni bâton.
L’ouvrier, en effet, mérite sa nourriture.
Dans chaque ville ou village où vous entrerez,
informez-vous pour savoir qui est digne de vous accueillir,
et restez là jusqu’à votre départ.
En entrant dans la maison,
saluez ceux qui l’habitent.
Si cette maison en est digne,
que votre paix vienne sur elle.
Si elle n’en est pas digne,
que votre paix retourne vers vous.
Si l’on ne vous accueille pas
et si l’on n’écoute pas vos paroles,
sortez de cette maison ou de cette ville,
et secouez la poussière de vos pieds.
Amen, je vous le dis :
au jour du Jugement,
le pays de Sodome et de Gomorrhe
sera traité moins sévèrement que cette ville. »
Source : AELF
Envoi en mission des disciples : n’emportez rien
Certains d’entre vous sont sur le point de partir en vacances, en cette veille de la fête nationale française, et j’imagine que vous êtes peut être en train de préparer les bagages, d’essayer de les faire tenir dans la voiture qui est déjà presque pleine, et qu’au dernier moment, comme moi, vous vous dites : « Mince j’ai oublié ceci et cela, et vous prenez un dernier sac dans le placard où vous entassez à la va vite ces derniers objets, ces derniers vêtements que vous n’utiliserez d’ailleurs probablement pas. Nous sommes tous pareils. Pourtant dans l’Évangile, vous l’avez entendu comme moi, Jésus nous invite à ne rien emporter. Oui vous m’avez bien entendu : RIEN ! « Ne vous procurez ni or, ni argent, ni monnaie de cuivre à mettre dans vos ceintures, ni sac pour la route, ni tunique de rechange, ni sandales, ni bâton. Donc effectivement rien. J’aime cette radicalité évangélique, j’aime cette dimension excessive à laquelle Jésus nous invite, et qui est vécue concrètement par les religieux qui l’ont choisie, que d’autres vivent parce que malheureusement ils le subissent et c’est très douloureux pour eux. Mais j’aimerais discerner avec vous le sens de cette pauvreté à laquelle Jésus nous invite. Si nous n’avons rien, c’est donc que nous avons besoin de tout. Et c’est cela qui porte du fruit. En ayant besoin de tout, nous sommes obligés de compter sur les autres, sur leur générosité, nous sommes obligés d’entrer en contact avec eux, en relation avec eux, nous sommes obligés de faire confiance et de nous tourner vers les autres. C’est la meilleure façon de ne pas nous replier sur nous-mêmes. Ce n’est pas seulement la définition de la pauvreté évangélique, c’est aussi la définition de la sainteté. La sainteté, qui s’oppose au péché, c’est de faire comme Dieu, de nous tourner vers les autres, vers l’Autre avec un grand A, c’est de sortir de nos petites perspectives et de nos idées réductrices, c’est de faire confiance et de croire que les autres ont des capacités que nous n’avons pas, des choses à nous apporter, qu’ils doivent être partenaires de la mission. En cette période où nous préparons le synode sur la synodalité, méditons cet évangile dans ce sens. Jésus vous que nous nous dépouillions comme lui-même s’est dépouillé, pour que nous ayons besoin des autres. C’est une urgence, une urgence évangélique et c’est très efficace. Si je compte uniquement sur moi et sur mes petites forces, alors je n’ai que moi-même, si j’ouvre les yeux et si je considère combien les autres peuvent m’aider, me soutenir, m’apporter, alors je décuple mes forces, et je vais à l’essentiel. Même Jésus l’a fait, l’écriture nous le rappelle dans l’épitre aux Philippiens. Lui qui avait tout, lui qui avait la condition de Dieu, il s’est anéanti, s’est abaissé, s’est dépouillé. Alors n’ayons pas peur, nous ne sommes pas seul, et nous avons besoin de compter sur les autres, d’avancer avec eux. C’est le seul but de cette synodalité que le pape François veut nous faire vivre.
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