"Vous ne pouvez pas servir à la fois Dieu et l’argent"
Méditation de l'évangile (Lc 16, 1-13) par la pasteur Nicole Fabre
Chant final: "Tu es mon Dieu" par le groupe Glorious
En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
« Un homme riche avait un gérant
qui lui fut dénoncé comme dilapidant ses biens.
Il le convoqua et lui dit :
‘Qu’est-ce que j’apprends à ton sujet ?
Rends-moi les comptes de ta gestion,
car tu ne peux plus être mon gérant.’
Le gérant se dit en lui-même :
‘Que vais-je faire,
puisque mon maître me retire la gestion ?
Travailler la terre ? Je n’en ai pas la force.
Mendier ? J’aurais honte.
Je sais ce que je vais faire,
pour qu’une fois renvoyé de ma gérance,
des gens m’accueillent chez eux.’
Il fit alors venir, un par un,
ceux qui avaient des dettes envers son maître.
Il demanda au premier :
‘Combien dois-tu à mon maître ?’
Il répondit :
‘Cent barils d’huile.’
Le gérant lui dit :
‘Voici ton reçu ;
vite, assieds-toi et écris cinquante.’
Puis il demanda à un autre :
‘Et toi, combien dois-tu ?’
Il répondit :
‘Cent sacs de blé.’
Le gérant lui dit :
‘Voici ton reçu, écris 80’.
Le maître fit l’éloge de ce gérant malhonnête
car il avait agi avec habileté ;
en effet, les fils de ce monde sont plus habiles entre eux
que les fils de la lumière.
Eh bien moi, je vous le dis :
Faites-vous des amis avec l’argent malhonnête,
afin que, le jour où il ne sera plus là,
ces amis vous accueillent dans les demeures éternelles.
Celui qui est digne de confiance dans la moindre chose
est digne de confiance aussi dans une grande.
Celui qui est malhonnête dans la moindre chose
est malhonnête aussi dans une grande.
Si donc vous n’avez pas été dignes de confiance pour l’argent malhonnête,
qui vous confiera le bien véritable ?
Et si, pour ce qui est à autrui, vous n’avez pas été dignes de confiance,
ce qui vous revient, qui vous le donnera ?
Aucun domestique ne peut servir deux maîtres :
ou bien il haïra l’un et aimera l’autre,
ou bien il s’attachera à l’un et méprisera l’autre.
Vous ne pouvez pas servir à la fois Dieu et l’argent.
Source : AELF
Avez-vous remarqué le chemin complet de présentation du maître entre le début et la fin de la parabole ? Le premier maître, présenté au début, n’est soucieux que de son bien. Sur simple allégation de certains, sans prendre le temps de vérifier leurs paroles, il convoque son gérant et lui signifie son renvoi. Regardons maintenant le maître, tel qu’il est décrit à la fin de la parabole. Il fait l’éloge de ce gérant, qui cette fois-ci l’a surement volé en falsifiant les notes de dettes. Tout en reconnaissant sa malhonnête, il le déclare habile. Deux visages à l’opposé pour cet homme riche qui a délégué ses biens à un gérant. Ils nous font travailler notre propre regard sur Dieu. Correspond-il plus au premier ou second maître ? Si c’est au premier, alors nous sommes invités à laisser notre regard, notre soi-disant connaissance être bouleversé par le maître tel qu’il se présente à la fin. Dieu n’est pas soucieux de son bien. Il est par contre soucieux des relations d’accueil et d’amitié que nous sommes capables de tisser – quitte à se qu’il soit lui-même léser. N’est-ce pas l’un des aspects de cette parabole. Nous pouvons y entendre la façon dont Dieu nous confie, à chacun, mais aussi tous ensemble la vie, la création. Nous ne serons jamais à la hauteur de cette gérance. L’actualité ne cesse de nous le dire. Alors, ne visons pas une perfection inatteignable. Que notre axe soit celui du partage, de la miséricorde, de l’attention à l’autre, y compris de l’attention à la création. Nul ne peut servir deux maîtres, celui qui exige, le comptable du début, Mamon, ou celui que Jésus nous révèle, ce Dieu dont la justice est le pardon, le renouvellement de notre être ?
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