Accueil
A plus d'un titre
RCF

A plus d'un titre - page 3

Emission présentée par Jean-Claude DUVERGER, Anne-Marie VERGNON

Magazine littéraire en lien avec l'association de promotion de la lecture "Lire à Saint-Étienne".

Partager
S'abonner

Episodes

  • ©rcf42.fr

    Jean-Marie Quéméner, prix Exbrayat des lycéens

    13 mai 2023
    En partenariat avec Lire à Saint-Etienne

    C'est à une émission "A plus d'un titre" que nous allons vous inviter maintenant puisque l'auteur invité, Jean-Marie Quéméner, vit à quelques 7500 kms de Saint-Etienne. Et c'est en visio qu'il a répondu aux questions de Jacques Plaine et Anne-Marie Vergnon. Jean-Marie Quéméner vit en effet actuellement au Nigéria et n'a pas pu se déplacer lors de l'enregistrement de l'émission pour venir recevoir son prix donné par les lycéens. Nominé en octobre parmi les 3 lauréats du Prix Exbrayat, Jean-Marie Quéméner était alors arrivé en seconde position. Mais pour le prix Exbrayat des lycéens, il été le vainqueur haut la main du choix des jeunes. Nous allons donc évoquer avec lui le livre pour lequel il a obtenu le prix : Sombre éclat paru chez Plon. Et puis sa trilogie autour du pirate malgré lui, Yann Kervadec avec une présentation du premier opus : La République de Pirates, paru également chez Plon.

     

    +

     

  • ©rcf42.fr/Louis Reynard, de "lire à saint étienne"

    "Portraits clandestins" Daniel DE ROULET

    6 mai 2023
    En partenariat avec Lire à Saint-Etienne

     

    Daniel de Roulet
    " Portraits clandestins "
     (La Baconnière)

    Daniel de Roulet a rassemblé vingt-trois portraits d'écrivaines et écrivains des trois derniers siècles puisés dans notre patrimoine littéraire occidental. Clandestins ils le sont parce qu'il s'agit de portraits écrits sans se prévaloir d'aucune autorité. Ces courts essais évoquent des vies dans lesquelles l'écriture a joué un rôle décisif si ce n'est exclusif : de Marcel Proust à Annemarie Schwarzenbach, en passant par Robert Walser, James Baldwin ou encore Agota Kristof.

     

     

     

     

     

  • ©rcf42.fr/Louis Reynard, de "lire à saint étienne"

    "Un puma dans le coeur" Stéphanie DUPAYS

    29 avril 2023
    En partenariat avec Lire à Saint-Etienne

    Stéphanie Dupays
    " Un puma dans le cœur "
     (L'Olivier)

    "Morte de chagrin, le cœur brisé". C'est la légende familiale qui entoure l'arrière-grand-mère de la narratrice ; Anne Décimus aurait suivi son mari dans la mort. L'étrange proximité que Stéphanie Dupays ressent avec son ancêtre la pousse à mener l'enquête. Elle découvre alors un secret qui fait vaciller ses certitudes : Anne a passé la majeure partie de sa vie dans un asile ; elle est décédée quarante ans après la date que tous pensaient officielle. Comment l'existence de cette femme a-t-elle pu être effacée au point que même les siens ignorent tout d'elle ?

    Chronique de Jacques Plaine

    STÉPHANIE DUPAYS Un puma dans le cœur Éditions de l’Olivier Haute fonctionnaire et critique littéraire, Stéphanie Dupays est aussi écrivaine. Son premier roman « Brillante » a reçu le Prix Charles Exbrayat 2016. Elle est la marraine du Concours de Nouvelles organisé en 2020 par « Lire à Saint-Étienne » et la Médiathèque municipale. « C’est une famille restreinte, quelque peu ratatinée, que la mienne. Mes parents, ma grand-mère et moi. C’est tout. » Et puis un beau matin sachant que lors d’un naufrage où il s’était conduit en héros, un lointain ancêtre marin aux Malouines avait été décoré de la Légion d’honneur, la mère de la narratrice décide de se lancer dans la généalogie. « Mieux vaut la généalogie que le parapente » plaisante sa fille avant d’aider sa mère à cheminer dans le dédale informatique de son nouveau hobby. Et à tout hasard tape le nom de son arrière grand-mère – Anne Décimus - sur un moteur de recherche. Pour découvrir quoi ? Que cette femme était morte en 1964 alors que l’histoire de la famille l’enterrait quarante ans plus tôt. La rayait des vivants à la mort de deux de ses fils, l’un victime de la première guerre mondiale où il avait été gazé, l’autre renversé par un tramway, et mort aussi de son mari qu’une crise cardiaque avait alors emporté parachevant ainsi l’hécatombe. « Elle est morte de chagrin, le cœur brisé. » se justifiait sa fille – grand-mère de la narratrice - qui n’avait que huit ans lors de la tragédie et dont l’horizon s’est alors borné aux murs d’un orphelinat de religieuses puis à ceux d’une cuisine de maison bourgeoise de Bordeaux où elle sera placée comme domestique lors de ses dix-huit ans. Qu’a fait Anne Décimus pendant ces quarante ans ? Comment interroger sa fille – quatre vingt quinze ans aujourd’hui - qui une fois adulte a oublié qu’elle avait une mère et n’a jamais cherché sa tombe ? Comment en savoir plus de sa propre mère qui se contente de soupirer que « l’eau a coulé sous les ponts » et de son propre père qui rajoute fataliste que « c’était une autre époque, les gens se posaient moins de questions que maintenant » ? Oui comment faire revivre quarante ans de la vie d’une arrière grand-mère dont il ne reste qu’un médaillon en forme de cœur ?

     

  • ©rcf42.fr/Louis Reynard, de "lire à saint étienne"

    Yves Bichet "La Beauté du geste"

    22 avril 2023
    En partenariat avec Lire à Saint-Etienne

     

    Yves Bichet
    " La beauté du geste "
     (Le Pommier)

    « Seuls quelques gestes démodés suscitent encore l'intérêt du public, ceux du tailleur de pierre par exemple, du stucateur, du cintreur. La main du bâtisseur moderne est ennuyeuse. Sa tâche est rebutante même si son entêtement à la poursuivre quelle que soit la saison, qu'il pleuve ou qu'il vente, mérite le respect ou l'admiration. Le maçon éprouve son savoir-faire jour après jour. Il l'améliore discrètement, en silence. Il affine sa technique sans revenir sur les erreurs du passé. Il se fiche de la beauté. Ce qui est fait est fait. Que dire de plus ?… « Qu'avec les mots, bien sûr, c'est l'exact opposé. Qu'on n'en finit jamais de retravailler les phrases, qu'on rature et corrige indéfiniment et que vouloir concilier ces deux activités est une illusion… »

    Chronique de Jacques Plaine

    YVES BICHET La Beauté du geste Le Pommier Avant d’être romancier, poète et dramaturge, Yves Bichet fut ouvrier agricole pendant neuf ans puis exerça quelques années encore le métier de maçoncouvreur. Aujourd’hui avec ses mots de romancier et de poète – son verbe taillé dans le diamant et son sens du détail qui donne le vertige – Yves Bichet rend hommage au geste. « À l’habileté et à la beauté du geste ». Que ce soient les doigts du chirurgien qui entaillent la peau « avec une précision stupéfiante » ou la main du chef d’orchestre qui « immobilise le temps au bout de sa baguette ». Que ce soit grâce au chef étoilé qui avec une plume d’oie « déleste les groseilles de leurs pépins » pour préparer le fameux caviar de Bar ou que ce soit au cœur de l’arène quand le matador multiplie les passes avant de ployer « le genou pour l’estocade ». De geste en geste, de mot en mot, de récit en récit, Yves Bichet fait revivre le grand-père « réfugié sous la charmille » qui lèche son index chaque fois qu’il tourne la page de son livre, ou s’attarde sur le footballeur qui au début du match « fait un signe de croix en embrassant son ballon ». Il nous offre aussi d’autres moments rares comme celui où un maçon glisse d’un toit, réussit par un incroyable coup de rein un impossible retournement, évite dans sa chute des ferrailles pointues comme des lances, et se retrouve indemne sur le sol. Miraculé, il en oublie son humour de croque-mort et son bégaiement atavique pour se mettre à parler comme vous et moi et à plaisanter comme un carabin. C’est aussi la légende de l’arbre tricentenaire. Un noyer à la plus grosse branche duquel - une ou deux fois par décennie et le lundi matin de préférence - un pendu se balance au bout d’une corde. Reste cette dernière histoire, capitale car elle est celle de plusieurs lectures. L’histoire de l’andaineuse - un vieux râteau mécanique oublié dans une cour de ferme - et que l’auteur va écraser en reculant. Une banale histoire de tracteur mal maîtrisé me direz-vous sauf qu’apprendre à reculer est aujourd’hui le nouvel art de regarder devant soi. Apprendre à regarder derrière pour maîtriser « le grand attelage du progrès qui dérape dans notre dos ».

     

  • © RCF42/cliché Louis Reynard pour Lire à ST-Etienne

    "Coke cerise" (éditions Abatos) : Christian Vérot Georges Baudot

    15 avril 2023
    En partenariat avec Lire à Saint-Etienne

          CHRISTIAN VÉROT & GEORGES BAUDOT
                                                                               ''Coke cerise'' aux éditions Abatos

    Les habitants de la petite commune de Saint-Victor-sur-Loire, les Croque-cerises, vivant si tranquillement à l'ordinaire, voient leur quotidien bouleversé. Voilà que la police ne passe pas un jour sans venir sur les lieux. La plage et le port n’ont jamais été aussi fréquentés durant un mois de mai. Après une jeune femme, trouvée morte, nue sur le sable, sans aucune trace de violence apparente, c’est un SDF qui vient finir ses jours au même endroit et ce n’est pas fini. Les quatre inspecteurs de la brigade de Nicolas Boyer vont mener l’enquête et aller de
    surprise en surprise.

     

     

    La chronique de Jacques Plaine :


    Assis côte à côte dans un même stand à la Fête du livre de Saint-Étienne les deux auteurs Stéphanois Christian Vérot et Georges Baudot avaient déjà écrit à quatre
    mains « Charbon rouge » les voilà partis dans une nouvelle aventure avec « Coke cerise ».
    Christian Vérot et George Baudot ne sont pas les premiers auteurs à tenter l’aventure. Celle d’écrire un livre à deux.
    Erckmann-Chatrian, Boileau-Narcejac, les frères Goncourt et tant d’autres s’y sont essayé bien avant eux, chacun avec ses techniques, ses méthodes, ses recettes.
    L’originalité des sieurs Vérot et Baudot est de s’être lancés dans cette entreprise, l’un comme l’autre avec ses personnages - ceux de ses livres précédents - sans les modifier d’un poil, d’un cheveu ou d’une virgule pour écrire cette nouvelle histoire. Comme si le commissaire Maigret
    débarquant dans un polar d’Exbrayat, fumait une pipe avec Imogène ou s’endormait dans les bras d’une ravissante idiote. Comme si Don Quichotte se lançait à l’assaut des moulins à vent à dada sur le Jolly Jumper de Lucky Luke.
    Mais si dans leur premier polar à deux Vérot et Baudot n’avaient osé faire passer de vie à trépas qu’une seule victime - retrouvée une main en l’air et la tête en bas sur les pentes du crassier de Michon - dans « Coke cerise » ils s’enhardissent furieusement et c’est quatre pèlerins ou pèlerines que l’on va découvrir le ventre en l’air (et rien en bas pour la dame.) On peut même dire que cette dernière - plus Marie Madeleine que Vierge Marie– n’aurait pas hésité à sniffer des herbes à vous déclapoter la cafetière avant d’être retrouvée sur la plage de Saint-Victor.
    Ajoutons que si la plupart des personnages de ce roman n’ont gardé de la parlure stéphanoise que le minimum pour ne pas être confondus avec les jacounâsses des bords du Rhône, il n’en est pas de même du Jean-Marie et de tous ses copains du Bois Monzil. Des bois-sans-soif qui jabiassent comme du temps où les migrants venaient tous de la Haute Loire, un temps où on accumoncelait des mots gagas qui n’ont toujours pas trouvé leur place dans le dictionnaire de l’Académie française et qu’aux dernières nouvelles l’intelligence artificielle n’arrive même pas à mettre en ligne.

  • ©rcf42.fr/Louis Reynard, de "lire à saint étienne"

    " Les amants de l'aqueduc " : Alain FAUCOUP

    8 avril 2023
    En partenariat avec Lire à Saint-Etienne

     

    Alain Faucoup
    " Les amants de l'Aqueduc "
     (Éditions du Mot Passant)

    Au début du II siècle de notre ère, les Romains décident la construction d'un long aqueduc pour alimenter les thermes et les fontaines de Lugdunum (Lyon). Ils trouveront la main-d'œuvre parmi les ouvriers gaulois des villes de la Gaule.
    C'est ainsi que Brennos, jeune tailleur de pierres, devra quitter sa famille pour exercer ses talents sur ce gigantesque chantier. Il y rencontrera Flavia. Tous deux vivront un amour fulgurant, mais impossible.
    Parviendra-t-il à devenir l'homme important qui lui ouvrirait enfin la route vers sa belle ? …

    Chronique de Jacques Plaine

    ALAIN FAUCOUP Les Amants de l’Aqueduc (Éditions du Mot Passant) .

    Après des études littéraires et une carrière commerciale, Alain Faucoup est devenu éditeur et a publié une série de beaux livres régionaux. Aujourd’hui écrivain et après une saga en trois volumes voilà son nouveau roman « Les Amants de l’Aqueduc ». 107 après JC. En ce temps là Brennos et Dagorigis, tailleurs de pierre et copains de toujours – ils ont appris le latin ensemble, Brennos le parle et l’écrit, Dagorigis le baragouine - sont au service de la villa romaine d’Octavius sur le territoire du Forum Ségusiavorum. La ville de Feurs aujourd’hui. En ce début de siècle, l’Empire Romain est à l’apogée de sa gloire et de ses conquêtes. De Syracuse à Carthage, des Carpates à Gibraltar, du haut bout de l’Angleterre à Babylone, Rome trace sa route. La Gaule n’est plus la Gaule. Jules César, Alésia, Vercingétorix c’est du passé. Aujourd’hui l’empereur c’est Trajan avec son goût immodéré de la pierre et des travaux à renverser les montagnes. Plus tout à fait esclaves, pas encore hommes libres, Brennos et Dagorigis ne sont pour l’heure que deux affranchis. Brennos prêt à tout pour les honneurs, la gloire et l’argent. Raser sa moustache, tondre sa tignasse, être le meilleur des tailleurs de pierres de l’Empire et devenir enfin un vrai citoyen romain. Dagorigis est plus modeste. Moins doué mais lucide il sait qu’il sera toujours dans l’ombre de son copain, il sait aussi que pour devenir citoyen romain il lui faudrait collaborer avec l’envahisseur, l’intrus, l’ennemi. En un mot trahir la Gaule. Réquisitionnés mais ensemble - « vous ne pouvez pas refuser, c’est un ordre de Rome » - ils vont partir et participer à la construction. de « l’aquae ductus Jarensis ». L’Aqueduc du Gier. Un formidable honneur, une grande aventure, le bonheur de vivre les exploits des architectes romains. Édifier avec eux les moulins de Barbegal, découvrir le Pont du Gard, les arènes de Nîmes, l’amphithéâtre d’Arles. Au pays, déchirés, ils laisseront la belle Flavia, fille d’un richissime vétéran des légions romaines. Mais que peut espérer un affranchi de la fille d’un centurion ?

     

  • ©rcf42.fr/Louis Reynard, de "lire à saint étienne"

    "La solitude Des Bois Noirs" Maria P. MISTICHELLI

    1 avril 2023
    En partenariat avec Lire à Saint-Etienne

    Chronique de Jacques Plaine

    MARIE P. MISCHITELLI La solitude des Bois Noirs Éditions du Caïman Née en Italie, arrivée en France à six mois, Maria Mischitelli a fait ses études universitaires à SaintÉtienne. CAPES d’Italien, professeur au lycée Claude Fauriel, elle est aussi traductrice, des romans de Jean Paul Delfino en particulier. Dans les montagnes du soir, entre le col de Béal et le doux Lignon, voilà le village dans lequel débarque de sa vieille Fiat 500 le lieutenant Walid Louatah. Un appel anonyme vient en effet d’informer la police que « les parents de Ganymède Chassagne ne sont pas morts en mer. » Ganymède, un enfant de Guinée ou du Ghana – allez savoir, on n’est pas trop géographe dans les Hautes Chaumes – un gamin de huit ans adopté par les Chassagne, lui, neurochirurgien au CHU, elle, femme au foyer plus portée sur le Whisky que sur les vins du Forez. Au village pas de curé à l’horizon mais un joli petit monde à confesser : un charpentier mal marié plus à l’aise au fond des bois que sur la place du marché, une institutrice rousse comme personne et qui ouvre plus volontiers ses cuisses que le Bescherelle, une femme abandonnée par un mari qui n’en pouvait plus de leur fille autiste niveau 3, une épicière pas plus spécialiste que vous et moi des poireaux et de la limonade mais fana de taxidermie et dont certains croient apercevoir le mari derrière le rideau de leur premier étage alors que d’autres le disent mort. Il y a aussi le patron du bar « la fontaine ». La fontaine sans majuscule mais au demeurant un type plus branché loup qu’agneau, sans parler de « la manageuse » de l’hôtel où Walid vient de descendre. Une détraquée de la libido, qui pour s’assurer « qu’il en a dans le pantalon » lui explore illico la braguette. Et voilà que Ganymède disparaît. À Walid de le rechercher. Il est là pour ça, lui né à Montreynaud mais originaire du grand Sud, lui qui parle quatre langues dont l’arabe et le kabyle, lui qui a l’oreille absolue et ça va lui servir. Lui, enfin, frapadingue des rousses comme des pizzas, sauf que pour les pizzas c’est raté vu qu’il n’y a pas de pizzaïolo au pays. Et puis notre homme déterre deux fémurs au bord du Lignon là où jadis Céladon fut sauvé par les nymphes. Mais Céladon c’était avant, bien avant.

     

  • ©rcf42.fr/Louis Reynard, de "lire à saint étienne"

    "Le miroir aux mirages" Philippe Lemaire

    25 mars 2023
    En partenariat avec Lire à Saint-Etienne

     

    Philippe Lemaire
    " Le miroir aux mirages "
     (De Borée)

    Afin que Louis XIV puisse se refléter dans des miroirs qui seraient enfin français, François est envoyé à Venise sur ordre de Colbert qui entend créer la Manufacture royale des glaces de miroir.
    Sa mission ? Dérober aux Vénitiens les secrets de fabrication des grands miroirs qu'ignoraient alors les artisans français.
    Mais il lui faut aussi convaincre quelques grands maîtres verriers de venir à Paris pour y transmettre leur savoir. Le pont d'or qu'il est prêt à leur faire sera-t-il suffisant ?

    chronique de Jacques Plaine

    PHILIPPE LEMAIRE Le Miroir aux mirages Éditions de Borée Philippe Lemaire est grand reporter à France 3, auteur de chansons et réalisateur de films documentaires. En 1664 Versailles n’est pas encore Versailles et Venise n’est plus tout à fait Venise. À Versailles, Louis XIV - jeune roi de France - s’est mis en tête de faire du pavillon de chasse de son père un château où glaces et miroirs feraient tourner la tête aux plus belles femmes du royaume. Mais pour cela, les meilleurs verriers vénitiens - ceux qui connaissant tout des secrets de fabrication des grands miroirs - devront abandonner Venise, Murano, leur femme et la lagune pour venir exercer leurs talents à Paris. À Venise, les bals, les masques et les carnavals ne peuvent faire oublier le souffle de la décadence, la perte de Constantinople puis l’épidémie de peste qui en 1630 a tué le tiers des habitants des 119 îles de la lagune. Et si la République de Venise va tout faire - et même plus - pour conserver le meilleur de ses verriers, elle sait qu’elle n’a aucun intérêt à déplaire à la France. Mais pour l’heure, envoyé par un des hommes de confiance de Colbert, François Guilbert de Soulac - un jeunot de tout juste vingt ans - débarque de sa gondole sur le grand canal. Avec une mission taillée au carré : convaincre un des maîtres de Murano - à n’importe quel prix ou presque – de larguer les amarres et de monter à Paris. Son choix ? Barrolomeo Guardi. Un génie de la fabrication des grands miroirs mais un vieux cochon qui vient d’engrosser sa servante. Une ragazza de seize ans qui a l’âge de sa fille. Sa fille Lucia qui est, le jour, modèle d’un peintre et la nuit sa maîtresse. Situation un peu compliquée certes, d’autant que François Guilbert n’est pas insensible aux charmes de la belle Lucia. Que rien n’est simple du côté de la lagune et que pour communiquer avec l’homme de confiance de Colbert il ne peut utiliser que l’encre sympathique. Une encre faite de fiel de pigeon, invisible à froid, et qu’il utilise entre les lignes d’une vraie fausse lettre d’amour adressée à une bien aimée fantôme… qui n’est en réalité que son honorable correspondant. Une histoire vécue à Versailles et Venise par Louis XIV, Colbert et les grands verriers et à laquelle Philippe Lemaire a rajouté quelques épices pour pimenter la sauce.

     

  • ©rcf42.fr/Louis Reynard, de "lire à saint étienne"

    "Norine la vie en soi" de Gérard Georges

    18 mars 2023
    En partenariat avec Lire à Saint-Etienne

    Gérard Georges
    " Norine, la vie en soi "
     (Aedis)

    Norine est handicapée de la parole et ne peut émettre que quelques sons incompréhensibles… Mais elle sait penser avec le cœur.
    Elle se promène dans ce village auvergnat des années 1960, et se rend sur la place près de l'école pour observer les enfants. Certains lui jouent de sales tours et se moquent d'elle. Le gros Robert fils du boucher est le pire de tous avec sa Mobylette… !
    Et puis il y a Bébert l'épileptique, récupérateur de vieux pneus, vieux postes de radio… qui un jour va la sauver de la noyade.

    Chronique de Jacques Plaine

    GÉRARD GEORGES Norine la vie en soi Éditions AEDIS Né à Montbrison Gérard Georges qui dans une autre vie fut professeur de lettres puis principal de collège est aujourd’hui journaliste de radio et romancier. Non, tous les villages de France ne sont pas Clochemerle, mais tous ont une mairie et une église. Avec des maires parfois plus proches de leur secrétaire qu’il ne convient et des curés dont les bonnes ont passé l’âge de faire jaser. À Saint-Basile-des-Monts – en plein cœur du Massif Central et au siècle dernier – c’est ainsi que s’alignent les planètes… et que la vie va devant soi. Certes le maire Ernest Caboche est très proche de sa secrétaire. Certes lui, veuf et sa chère Marinette, divorcée leurs ébats bien que crapuleux n’en conservent pas moins une légitimité relative et de bon aloi. Certes le curé - le curé Fargette - vient d’être expédié à l’autre bout du département par l’évêque au motif qu’il confessait un peu trop fréquemment cette Marie-couche-toilà de Simone, la mère d’une certaine Sucette que certains disent la bien nommée. Certes aussi cette mise à l’écart pour excès de zèle a fait les affaires du père Gautier exmissionnaire aux Afriques qui - ici comme là-bas dans la brousse et avant de célébrer la Sainte Eucharistie - se tape deux ou trois œufs sur le plat arrosés d’un Bourbon de derrière les bambous. Certes enfin le commandant de la brigade de gendarmerie fume comme un pompier, le sénateur Albert Remy est un vrai faux-cul et le Bébert aux pantalons trop courts un authentique patère, mais l’âme de Saint-Basile-des-Monts c’est Norine. Norine, toujours là en première ligne que ce soit dans les rues, à la messe, devant l’école à l’heure des récréations ou sur le garde-fou rouillé du bief de l’écluse. Norine une fille qui n’aurait jamais dû venir au monde si à leur âge – un âge que beaucoup consacrent à la lecture, au tricot ou à la pétanque - ses parents avaient eu la bonne idée de maîtriser leur libido. Une fille qui n’aurait jamais dû voir le jour « tout le monde autour de moi aurait aimé que je sois morte. » Une fille intelligente mais incapable de prononcer le moindre mot vu qu’à sa naissance les forceps lui avaient fait la tête comme une calebasse. Norine la plus bizarre des filles étranges. Norine la plus mutique des cabossés de la vie.

     

  • ©rcf42.fr/Louis Reynard, de "lire à saint étienne"

    "Les mots dits en sol mineur" de Jean-luc Epallle et Jacques Prudhomme

    11 mars 2023
    En partenariat avec Lire à Saint-Etienne

    Jeanluc Épallle et Jacques Prudhomme
    " Les mots dits en sol mineur "
     (Actes Graphiques)

    Jeanluc Épallle livre ici un florilège de ses textes de scène et chroniques qui ont trait avec l'industrie minière, si chère à la culture stéphanoise et à sa propre histoire familiale.
    Jacques Prud'homme, graphiste de formation et photographe par passion, adepte du sténopé depuis 2004, a capté des scènes urbaines et des lieux de la mine qui lui tiennent à cœur.

    chronique de Jacques Plaine

    JEANLUC EPALLLE & JACQUES PRUD’HOMME Les mots dits en sol mineurs Actes graphiques Jeanluc Epallle, comédien, chanteur, chroniqueur radio et auteur de la plupart de ses spectacles. Jacques Prud’Homme, graphiste de formation et photographe par passion, adepte du sténopé depuis 2004. Cette chronique est-elle la 1499ème la 1500ème ou la 1501ème ? Elle est avant tout celle dédiée à l’ami Jeanluc. Pour lui je ne compte pas sur mes doigts, cette chronique sera la 1500ème point barre. La 1500ème en souvenir de quinze années de Fêtes du livre au cours desquelles nous avons eu si souvent l’occasion de travailler avec pour oriflamme et leitmotiv la devise « bienheureux les fêlés ils laissent passer la lumière ». En ce temps-là Jeanluc ne savait pas que le sculpteur Albert Chanut - alors Grand Maître des cafés littéraires de la Fête - était de sa famille et les hasards de la vie ne nous avaient pas encore fait petits cousins « par ricochet ». Dans ce livre Il met en musique ses souvenirs d’hier et d’avant-hier en hommage à ses grands-pères, tous deux mineurs de fond et dont l’un d’eux est remonté au jour en deux morceaux. Des textes illustrés d’étonnants sténopés de Jacques Prud’homme. Un sténopé n’étant pas une malformation du pylore mais une photo réalisée avec une simple boite – qui peut être de conserve - sans objectif, ni viseur mais équipée d’une plaque sensible. Un magnifique ouvrage dans lequel il nous donne à lire quelques-uns des textes qui font sa gloire et celle de « L’Autre Lieu » son théâtre de la Ricamarie. Des textes écrits dans la langue de par ici, le gaga. Oui le gaga mais pas celui que parlaient jadis les pagnots de Chavanelle, les lavandières de la rue des Gauds ou les clapeuses de Couriot. Non, le gaga d’aujourd’hui avec des mots d’autrefois certes, mais des mots proposés avec parcimonie et non pas accumoncelés et jetés à la gratapille dans une diarrhée vernaculaire de pacotille. Des bijoux de mots présentés en majesté dans des textes qui pourraient être de Molière, Audiard ou San Antonio. Des mots qui illuminent les pages de Jeanluc comme les épices et condiments sélectionnés par nos Trois Étoiles du Michelin immortalisent leurs meilleures sauces.

     

  • ©rcf42.fr/Louis Reynard, de "lire à saint étienne"

    "L'alchimiste de Saint Vicens" d'Hélène Legrais

    4 mars 2023
    En partenariat avec Lire à Saint-Etienne

    Hélène Legrais
    " L'alchimiste de Sant Vicens "
     (Calmann-Lévy)

    Dans les années 50, l'atelier de céramique de Sant Vicens à Perpignan devient un haut lieu de la création artistique. La céramique est en vogue et les plus grands maîtres, tels Jean Lurçat ou Pablo Picasso, y réalisent leurs œuvres.
    Cette effervescence n'est pas du goût d'André Escande, qui a l'art moderne en horreur. Sa femme Suzanne, au contraire, est éblouie par l'ambiance de l'atelier.
    À l'insu de son mari, elle le fréquente assidûment et s'initie même à l'alchimie de la terre et du feu et elle va trouver dans une petite fille autiste du voisinage une alliée inattendue…

     

  • ©rcf42.fr/Louis Reynard, de "lire à saint étienne"

    "Willy Ronis en reportage à Saint-Etienne" J-M Steiner J-C Monneret

    25 février 2023
    En partenariat avec Lire à Saint-Etienne

    Jean-Michel Steiner, Jean-Claude Monneret
    " Willy Ronis en reportage à Saint-Étienne "
     (Publications de l'Université de Saint-Étienne)

    En octobre 1948, à un moment décisif de la grande grève des mineurs, Willy Ronis est envoyé par Life en reportage à Saint-Étienne. Son témoignage photographique offre des informations et des perspectives neuves sur cet important mouvement social.
    À partir des 130 images conservées à la Médiathèque du patrimoine et de la photographie, l'ouvrage analyse le processus créatif de Willy Ronis.
    Il révèle, à travers sa biographie intellectuelle, l'originalité et la singularité de ses engagements, sa volonté de tracer une voie personnelle par rapport aux esthétiques photographiques de l'époque

    La chronique de Jacques Plaine

    JEAN-CLAUDE MONNERET ET JEAN-MICHEL STEINER Willy Ronis en reportage à Saint-Étienne Presses universitaires de Saint-Étienne Jean-Claude Monneret fut professeur d’italien et de cinéma dans l’enseignement secondaire puis de cinéma à l’université Jean Monnet. Jean-Michel Steiner, agrégé, est docteur en histoire. Le 4 octobre 1948, 300 000 mineurs, dont 22 000 dans le bassin de Saint-Étienne s’engagent dans une grève de 24 heures qui dès le lendemain deviendra un conflit illimité. Le 17, la CGT suspend les opérations de sécurité notamment celles de pompage. Devant le risque d’inondation des puits les forces de l’ordre ripostent. De façon massive et brutale. Le conflit durera deux mois, fera cinq morts, dont Antonin Barbier à Firminy. C’est pour l’enterrement de Barbier que Willy Ronis est à Saint-Étienne. Arrivé à Châteaucreux le 25 octobre au matin, retour à Paris le 26 au soir. Deux jours, 130 photos. Avec quoi ? : Un Rolleiflex argentique sans cellule intégrée et un seul objectif (pour tout voir, pour être au cœur de l’action - pas de téléobjectif – une seule solution, y aller, pedibus) Et il ira. Partout. À la Bourse du Travail, à Beaubrun, au Panassa, à Tarentaize. Il sera à Firminy aux obsèques d’Antonin Barbier. Il fera des photos à Couriot, au Palais du Justice avec le procureur, les avocats, les témoins, les futurs condamnés lors de l’audience des ouvriers du Puits Villier. On le verra sur le chemin des crassiers de Michon, chez des mineurs, de nouveau à Couriot, la nuit, avec un piquet de grève et au passage à niveau de la Pareille. Un drôle de citoyen que ce Willy Ronis, reporter pour deux magazines aux visions idéologiques radicalement opposées. Life un hebdomadaire américain qui défend le capitalisme libéral, Regards l’hebdomadaire communiste national. Et pendant ces deux jours il trouvera sur sa route et parfois dans son viseur (ce sera réciproque) un autre photographe - Léon Leponce - qui lui travaille pour un quotidien Stéphanois Le Patriote, et ce pour le plus grand bonheur de nos deux auteurs qui, avec Maurice Bedoin et Corinne Porte, ont déjà publié sur cet artiste.

  • ©rcf42.fr/Louis Reynard, de "lire à saint étienne"

    Les tourments du passé de Jacqueline Lefort (éditions du Mot Passant)

    18 février 2023
    En partenariat avec Lire à Saint-Etienne

    Jacqueline Lefort
    " Les tourments du passé "
     (Éditions du Mot Passant)

    Seule et sans ressources, Céline, jeune veuve, doit faire le douloureux choix de se séparer momentanément de ses deux enfants pour accepter un poste de préceptrice auprès de Louis, un petit garçon traumatisé par la disparition de sa mère. Cette décision va faire ressurgir un passé qu'elle croyait à jamais révolu.
    Méprisée par sa patronne, Céline subit la rébellion de son fils aîné Pierre-Auguste pour qui la séparation n'est qu'une forme déguisée de l'abandon.
    Autour des protagonistes se noue une intrigue où les agissements d'un corbeau assoiffé de vengeance vont permettre de faire toute la lumière sur une vieille affaire jamais élucidée.

    La chronique de Jacques Plaine

    JACQUELINE LEFORT Les Tourments du passé Éditions du Mot Passant Jacqueline Lefort, stéphanoise, ancienne élève du lycée Claude Fauriel, vit en Haute-Loire. Après vingt cinq ans au ministère de la Défense elle s’est souvenue avoir toujours eu la passion de l’écriture. « Les Tourments du Passé » est son cinquième roman. « Votre comportement est indigne de la fonction que vous exercez » s’était emporté l’inspecteur d’Académie avant de sévir et de muter Céline dans une école à classe unique perdue au cœur de la Margeride. Ce « comportement indigne » aux yeux de l’inspecteur était ni plus ni moins que Céline - institutrice dans l’enseignement public – s’était autorisée à donner des leçons particulières - le soir après la classe – à devinez qui je vous le donne en mille ? À une élève des curés. On est en 1897 et en ce temps-là dans la laïque on ne rigole pas avec la calotte. Après être allée voir « le trou » - « un trou » perché à mille mètres d’altitude ça existe – où le Rectorat avait décidé de lui faire payer son crime - et après s’être persuadée qu’elle et ses deux enfants y vivraient l’enfer – Céline avait pris une décision radicale : tirer un trait sur l’enseignement et s’engager comme préceptrice dans une famille bourgeoise. Nouveau départ, nouvelle vie. Nouvelle histoire aussi, mais pas de tout repos bien que vécue dans le monde feutré de la bonne société d’entre Saône et Rhône. Gouvernante dans une belle maison de Brignais elle est considérée comme une « intrigante de caniveau » par la propriétaire des lieux, une mère Mac’Miche pire que la vraie, pas très tendre avec son petit fils et encore plus sévère avec son propre fils, un jeune veuf en attente d’avenir à deux. Une révolutionnaire – dixit la mégère - dont la présence sous son toit va déchaîner, c’est sûr, les rumeurs malveillantes de toutes les vieilles peaux du canton. Et encore ignore-t-elle que Céline - veuve, avec deux enfants sur les bras - n’est jamais passée ni devant le maire et encore moins devant monsieur le curé. Une nouvelle vie minée par la désespérance de son fils aîné incapable de faire le deuil de son père et où un richissime barbon, époux de sa meilleure amie, n’est peut-être pas pour rien dans la mort d’une innocente petite bonne écrasée par un fiacre.

     

  • ©rcf42.fr/Louis Reynard, de "lire à saint étienne"

    "Dessous la dure écorce" de Louise Pommeret

    10 février 2023
    En partenariat avec Lire à Saint-Etienne

    Louise Pommeret
    " Dessous la dure écorce "
     (L'Aube)

    Aux premiers jours du printemps, Camille apprend que son père est atteint d'un cancer : la tumeur essaime à toute vitesse. Au même moment, les autorités donnent leur aval à un immense chantier qui va détruire le massif du Meygal et le vivant qui s'y niche.
    Dessous la dure écorce est l'histoire d'une double lutte : la scène publique, où un monde militant s'acharne à faire vivre des solidarités abîmées ; la scène privée, qui réunit père et fille dans le combat contre la maladie.
    La résistance de Camille, prise entre deux fronts, ouvre peut-être une chance de renaître au pays des sucs volcaniques.

    La chronique de Jacques Plaine

    LOUISE POMMERET Dessous la dure écorce Éditions de l’aube Louise Pommeret agrégée d’Italien a étudié à Paris et à Rome avant de partir vivre à Madrid. Elle enseigne aujourd’hui en Haute-Loire. « Dessous la dure écorce » est son premier roman. « C’est un cancer, un cancer qui tue » avait diagnostiqué le docteur Paisant avant d’ajouter conscient que les mots sont parfois plus assassins que le mal : « je veux dire un cancer qui "peut" tuer ». K. O. debout Camille avait encaissé pendant que l’oncologue meublait le silence de mots à lui : protocole, chimio, perfusion, cathéter, pompe à morphine. Éducatrice au centre d’accueil pour demandeurs d’asile du Puy, Camille a deux hommes dans sa vie. Léo son fils, huit ans et Gilbert son père, quarante-neuf. Et c’est pour son père justement que le docteur vient d’annoncer la nouvelle. Un crabe dans le buffet rien de moins. Gilbert, un ouvrier du BTP qui, sa vie durant, a étalé du bitume et des goudrons chauds bouillants sur toutes les routes et chemins du canton. Un brave type qui - il y a peu encore - emmenait sa fille ou son petit fils, ou les deux à la fois, sur des ronds-points où il refaisait le monde. Mais le passé c’est le passé. Les ronds-points, les gilets machin c’était avant. Aujourd’hui la priorité pour Camille c’est le cancer, celui de son père, un mal qui trace sa route un peu plus profond chaque jour dans un corps malade qui a trop tardé à se défendre. Mais aujourd’hui il y a un autre combat, un autre combat qui résonne dans les montagnes du Velay et pour lequel Camille s’est aussi investie corps et âme, et cela bien avant le diagnostic sans appel du docteur Paisant. Ce combat c’est celui des inconditionnels du Meygal, des enragés du pays des sucs, des ennemis jurés de la RN 88 et de son projet de contournement du Pertuis et de Saint-Hostien. Au début - tout au début - Gilbert avait avoué à sa fille qu’il ne croyait pas trop en sa victoire et en celle de ses amis, mais aujourd’hui alors que ses espoirs de guérison à lui sont au plus bas et que le combat des paysans pour sauver leur montagne semble tout aussi désespéré le voilà, lui le condamné à mort des hydrocarbures, affichant un sourire qui intrigue. Ou qui dérange. Curieux non ?

     

  • ©rcf42.fr/Louis Reynard, de "lire à saint étienne"

    "L'horloger de Jaroux" de Maurice Chalayer

    4 février 2023
    En partenariat avec Lire à Saint-Etienne

     

    Maurice Chalayer
    " L'horloger de Jaroux "
     (De Borée)

    Depuis sa plus tendre enfance, Yves Jacquot, passe son temps libre auprès de son grand père « paysan horloger » À ses côtés, il apprend tous les secrets de l'horlogerie artisanale. Doué et passionné, il n'envisage pas d'autre métier que celui de dessiner, monter et démonter des montres.
    Un avenir parfaitement inconcevable pour son père, car les Jacquot sont scieurs de père en fils. Pour Yves, la perspective de rentrer un jour chez Lip est loin d'être acquise Et pourtant…

    La chronique de Jacques Plaine

    MAURICE CHALAYER L’horloger de Jaroux Éditions de Borée Maurice Chalayer, président fondateur de l’observatoire des métiers de la scierie a passé sa jeunesse au Bessat. Il consacre aujourd’hui son temps au journalisme professionnel et à l’écriture. Il a reçu le prix Arverne en 2021 pour « Le Porteur de joie » et le prix Lucien Gachon 2020 pour « Les Neiges du mont Argental ». À Jaroux, un village du Jura que vous ne trouverez ni sur une carte Michelin ni sur une carte d’État Major, pas plus que sur Google Maps d’ailleurs, Yves Jacquot, un gamin de huit ans, fait le bonheur de son grand père et le désespoir de son père. Le bonheur de son grand père - un horloger paysan qui fabrique des comtoises « de la caisse en bois au montage du mécanisme ». Installé à côté de lui dans son atelier – et depuis l’âge de cinq ans - il le ravit chaque jour par sa dextérité à désosser les montres gousset et à claironner, fier de lui après à les avoir remontées les yeux fermés ou presque : « Ma boîte fait tic-tac ». Le désespoir de son père – patron de la scierie du village, entreprise qu’il gère à coups de gueule et de pieds aux culs et devant qui il manifeste un désintérêt total pour les scies sauteuses ou à ruban et tout autant pour le bois, qu’il soit en bûches ou en palettes, en grumes ou en planches, en billes ou en fagots. Une indifférence assumée, doublée d’une nullité scolaire - royale et solaire - confirmée par son instituteur : « ses dictées sont un désastre, ses lecture inaudibles, son écriture illisible ». Un gamin qui passe la semaine dans la ferme de pépé et mémé et le dimanche chez papa et maman jusqu’au un jour où tout bascule. le jour où avec son art tout à lui de gérer les conflits papa décidera de reprendre les choses en main. Des années difficiles pour ne pas dire terribles qui nous promèneront dans la France du Général puis celle de Pompidou, dans celle de la guerre d’Algérie et de Mai 68, celle aussi du Tour de France mis en musique par l’accordéon d’Yvette Horner et celle des records du monde de Michel Jazy. Et puis comme nous sommes aux portes de Besançon la capitale de l’horlogerie, Yves se retrouvera au cœur de Lip, de « l’Affaire Lip ». Mais çà c’était couru d’avance.

     

  • ©rcf42.fr/Louis Reynard, de "lire à saint étienne"

    "La roche au loup" de Françoise Bourdon

    28 janvier 2023
    En partenariat avec Lire à Saint-Etienne

    Françoise Bourdon
    " La Roche au Loup "
     (Presses de la Cité)

    De 1888 à 1914, le destin d'Alexandrine. Corsetée entre son quotidien familial et le métier de passementière, Alexandrine aspire à une autre vie.
    Sa rencontre avec Marin, fils d'aubergiste, lui laisse entrevoir cet espoir. Aux Bois Noirs, table renommée dans le massif du Pilat, Alexandrine apprend secrets culinaires et tours de main grâce à la grand-mère de Marin qu'elle épouse.
    Mais indépendante, elle souffre d'être mal aimée. Son couple se délite… jusqu'au drame. De retour à Saint-Étienne, terre minière qui a endeuillé les siens, Alexandrine doit tout recommencer.

    Les chroniques de Jacques Plaine

    FRANÇOISE BOURDON La Roche au Loup Presses de la Cité Françoise Bourdon professeure de droit et d’économie décide en l’an 2000 - et après dix-sept ans d’enseignement - de se consacrer exclusivement à l’écriture. Elle se souvient aujourd’hui qu’elle est un peu Stéphanoise. Saint-Étienne au temps des diligences, des clapeuses et des bistanclaques. Saint-Étienne au temps des premières automobiles et de la catastrophe du puits Verpilleux. En ce temps là Alexandrine – dix sept ans – se désespérait au « Perroquet vert » un bistrot posé au pied du Puits Malakoff. Un estaminet de « boit-sans-soif » tenu par Damien le nouvel homme de sa mère. Un « bras cassé » que Laurette avait épousé après le décès de son premier mari emporté par le grisou. Damien, un sale type, la main aussi vicieuse que leste, incapable d’amour ou de compassion et dont le fond du pantalon voulait faire passer la gamine à la casserole. Petite main chez un passementier bougon du Crêt de Roc, Alexandrine ne trouvait pas plus de félicité et de goût de vivre là-haut sur la colline qu’en bas chez son beau-père. Et puis un beau dimanche de vogue - et entre deux manèges de chevaux de bois où elle avait emmené son petit frère tirer la queue du singe - Alexandrine fera la connaissance de Marin. Marin le petit fils de l’Auberge des Bois Noirs. Une auberge réputée sur la route de Planfoy. Un Marin empressé qui lui offre un cornet de marrons chauds, une poupée de porcelaine gagnée à la baraque foraine, tombe fou amoureux et la demande en mariage à la vogue suivante. Une histoire qui avait tout pour être belle si Alexandrine elle aussi avait été amoureuse. Une histoire qui n’en aurait pas été une si Alexandrine avait eu la bonne idée de dire non. Mais une histoire qui sera le début d’une vie compliquée. Un mariage bâclé, une nuit de noces à la ramasse, une belle mère qui la déteste comme elle-même déteste Damien, mais une vieille dame qui l’adore et qui lui fera découvrir la Grande Cuisine, celle des futures Mères étoilées. Une histoire qui malgré tout aurait pu être sans histoire – allez savoir ! - si un matin, un matin comme tous les matins, un certain Augustin n’était venu à l’Auberge des Bois Noirs avec dans sa charrette trois caisses de Côtes Rôties.

     

  • ©rcf42.fr/Louis Reynard, de "lire à saint étienne"

    Christine et Pascal Chambon- Saaint -Etienne , histoire et patrimoine

    21 janvier 2023
    En partenariat avec Lire à Saint-Etienne

    Christine et Pascal Chambon
    " Saint-Étienne, histoire et patrimoine "
     (Nouvelles Éditions Sutton)

    Christine et Pascal Chambon vous invitent à flâner dans les quartiers stéphanois à la découverte d'une histoire multiséculaire, plus ancienne, souvent, que le XIXe siècle auquel on associe spontanément la ville.
    Du village de Saint-Étienne-de-Furan, sorti de l'ombre aux tournants des XIIe et XIIIe siècles, jusqu'à la capitale du design ancrée dans le XXIe siècle, que d'étapes dont les rues, places et murs conservent la mémoire ! Réputée pour ses mines, la « Manu », Manufrance ou son célèbre club de foot, des pans de son passé et des éléments patrimoniaux moins connus valent pourtant le détour.
    Agrémentée de magnifiques photographies, cette balade historique est l'occasion de découvrir le patrimoine bâti, végétal ou culturel et de s'attarder dans cette cité au charme insoupçonné

    La chronique de Jacques Plaine

    CHRISTINE ET PASCAL CHAMBON Saint-Étienne histoire et Patrimoine Sutton Christine et Pascal Chambon, professeurs de Lettres et d’Histoire enseignent tous deux au lycée Saint-Paul en Forez de Montbrison. Passionnés par l’histoire et les beautés de la Loire, ils résident dans le Haut-Forez. Ils ont publié une douzaine d’ouvrages sur notre département. Avec ses deux cent photos, voici « Saint-Étienne, histoire et patrimoine ». Un Beau Livre parmi les Beaux Livres dans lequel les Stéphanois vont découvrir leur quartier, la rue où ils se promenaient hier, la terrasse de bistrot où ils ont rendez-vous demain et peut-être la maison où ils habitent. Je m’y suis trouvé moi-même, assis à mon bureau, c’est vous dire ! Un livre dans lequel « les estrangers » - c'est-à-dire les amis qui nous viennent d’ailleurs - vont faire leurs premiers pas en Stéphanie, apprécier le parfum de notre histoire, mettre un pied – voire les deux - au cœur de nos sept collines et y découvrir ce qui en fait le charme, l’originalité, la différence, la grandeur. Par exemple qu’au début du XIXe siècle Saint-Étienne fut la plus grande ville industrielle française et qu’aujourd’hui elle arrive en vingtième position des 500 villes où « il fait bon vivre » ; qu’elle est la seule ville française à ne pas avoir abandonné son tramway ; que le Furan dans lequel nos ancêtres trempaient l’acier des sabres et des épées « pour les rendre plus durs et plus flexibles » fournit aujourd’hui la moitié de l’eau de la ville ; qu’en 1950 on comptait sur la commune 17 000 jardins ouvriers ; que le quartier de Bizillon abrite deux maisons uniques au monde dites « les maisons sans escaliers » ; enfin que SaintÉtienne est la seule ville française du « réseau UNESCO des villes créatives de design ». Ils y apprendront aussi que le bombardement du 26 mai 1944 fit plus de mille morts. Ils découvriront au fil des pages qu’un « babet » est une pomme de pin, « un baraban » un pissenlit, un « gandou » un éboueur, que « les poteaux carrés » ne sont pas les jambes de la voisine du dessous, qu’un «baveux » ne bave pas plus que vous et moi, bref que ce livre est aussi important que la Bible ou le Talmud.

     

  • ©rcf42.fr/Louis Reynard, de "lire à saint étienne"

    "La Russie et son destin" de Christian Faure

    14 janvier 2023
    En partenariat avec Lire à Saint-Etienne

     

    Christian Faure
    " La Russie et son destin "
     (Transition)

    Depuis des siècles, la Russie se pose en empire destiné à influer sur le cours de événements en Europe et dans le monde. Les mutations de l'histoire, de l'Empire tsariste à l'Union soviétique puis la Fédération de Russie n'impliquent aucun renoncement à une ambition impérialiste justifiée par des prétentions messianiques.
    L'analyse ici fournie prend en compte la dimension eschatologique des actions entreprises par le pouvoir russe. La guerre déclenchée par le pouvoir poutinien s'inscrit dans la perspective de la Fin des Temps.

    La chronique de Jacques Plaine

    CHRISTIAN FAURE La Russie et son destin Transition Stéphanois, agrégé de Lettres modernes, Christian Faure a enseigné en France et en Pologne, il a aussi servi au ministère des Affaires Étrangères en Pologne puis fut cinq ans attaché culturel à Saint-Pétersbourg. La Russie c’est une douzaine de noms qui chantent, ponctuent et résument son histoire. Depuis Kiev, un mot en quatre lettres qui en 862 ouvre le bal avec « La Rus’ de Kiev » et qui dix siècles plus tard n’est toujours pas prêt de le refermer. Des noms qui sonnent et résonnent comme la Grande Catherine ou Pierre le Grand, et avec lui SaintPétersbourg qui ouvre « une fenêtre sur l’Europe ». D’autres qui dramatisent, gonflent le trait ou poussent au crime comme les Mongoles de la désolation, Ivan le Terrible, les Bolcheviks, Lénine, Trotski ou Staline. D’autres enfin qui interrogent, Mikhaïl Gorbatchev, Boris Eltsine. Et le tout dernier - ancien lieutenant-colonel du KGB et ceinture noire de judo - Vladimir Poutine. Poutine, qu’en 2016 le magazine Forbes désigne comme l’homme le plus puissant de la planète et qui le 24 février 2022 franchit le Rubicon, envahit l’Ukraine - trouve devant lui une résistance inattendue et enthousiaste - et menace la terre entière du feu nucléaire. Un chantage, que l’on n’avait pas connu depuis 1962, année paroxystique de la guerre froide. Année des missiles de Cuba. « La Russie depuis longtemps fascine, déroute et inquiète ». La vie de tous les jours y témoigne d’une violence permanente, d’une cupidité sans borne, du règne absolu du mensonge. Trois traits majeurs que Christian Faure développe et illustre de nombreux exemples auxquels s’ajoute un recours sournois à l’occultisme. Un chamanisme mâtiné de magie noire. Appelant à l’aide les grands noms de la littérature, d’Alexandre Pouchkine à Fiodor Dostoïevski en passant par Pasternak, Tourgueniev ou Tolstoï, Christian Faure s’interroge sur « l’âme russe » : « On ne comprend pas la Russie avec la raison ; on ne la mesure pas avec le mètre commun ; elle a pour soi seule un mètre à sa taille » et constatant que rien n’a fonctionné comme le maître du Kremlin l’avait prévu, pose la question de l’Apocalypse. « La marche inéluctable vers la fin des Temps ».

    photos    23.01.12.émission "à plus d'un titre". R.C.F. 42 et "Lire à Saint Étienne "enregistrement au Lycée Claude Fauriel  à Saint Etienne.

    Accueil par M. Robert KARULAK, proviseur-adjoint au Lycée Fauriel.

     

     

     

     

  • ©rcf42.fr/Louis Reynard, de "lire à saint etienne"

    "Le Grand Incendie" d'Antonin Sabot

    7 janvier 2023
    En partenariat avec Lire à Saint-Etienne

     

    Antonin Sabot
    " Le Grand Incendie "
     (Presses De La Cité)

    Durant un été où le ciel du monde entier s'est couvert de rouge feu, Virginia, Ianov, Asna et Olan deviennent des naufragés du feu, face à la nature, face à ce que nous lui avons fait et à ce qu'elle nous fait en retour. Ils vont traverser la planète et se retrouver à New York, où leur destin les attend…
    En Californie, Virginia, éleveuse de chevaux, rescapée du premier mégafeu à avoir rasé une ville entière, celle de Paradise, quinze ans plus tôt, est à la recherche de son père dans un État aujourd'hui ravagé. Au cœur de la Sibérie, Ianov, ancien soldat parti s'isoler dans une ferme que les flammes viennent de détruire, emmène sa jument blessée pour un dernier voyage, dans lequel le rejoignent des animaux sauvages. Au Kurdistan, Asna et Olan combattent la politique de la terre brûlée des terroristes et quand leur dernier champ de blé disparaît, ils finissent par fuir.
    Tous vont traverser la planète pour se retrouver là où leur destin les attend.

      

    La chronique de Jacques Plaine

    ANTONIN SABOT Le Grand Incendie Presses de la Cité Antonin Sabot a été journaliste au Monde, reporter en France et à l’étranger. Aujourd’hui libraire en HauteLoire il est aussi écrivain et lauréat 2020 du prix Jean Anglade du premier roman pour « Nous sommes les chardons ». Le feu. Le feu. Le feu. En Californie, en Sibérie, au Kurdistan, partout le feu. Les maisons brûlent, la forêt brûle. Des villages en cendres, des vies effacées. Des brasiers gigantesques ravagent la planète. « Elles montaient à dix ou vingt mètres au dessus de la cime des arbres comme si ceux-ci n’étaient qu’une mer arrosée de pétrole qui flambait ». En Californie. Il y a quinze ans - Virginia dresseuse de chevaux avait déjà abandonné sa maison ravagée par le megafeu de Paradise. Aujourd’hui devant ce nouvel incendie - pire que le premier - elle n’a que le temps de sauter dans son pick-up. Dans sa fuite elle rencontrera d’abord Stan avec qui elle fera un bout de chemin, puis Harvey qui acceptera de la suivre. Direction ? Plein Sud. Pour quoi faire ? Braver la fournaise et retrouver son père qui l’a abandonnée. En Sibérie orientale - pour un feu parti de Moscou – Ianov n’a lui aussi que le temps de bondir dans sa camionnette, il roulera six jours – « temps estimé à la longueur de sa barbe » - puis reviendra à son point de départ. Là il retrouvera sa jument, la mettra à la longe et tirera droit devant, avec derrière lui les animaux de la ferme auxquels vont s’ajouter un blaireau, un cerf, un couple de lièvres et un écureuil. Une arche de Noé d’infortune qui le suivra comme les rats le joueur de flûte de Hamelin. Dans un village du Kurdistan enfin « les champs brûlaient et toutes les personnes valides du village se précipitaient pour essayer de sauver ce qui pouvait encore l’être ». Au plus fort de l’incendie Asna trébuchera sur « un corps si petit qu’il ne pouvait être que celui d’un enfant » et ne devra son salut qu’à Olan, son amant et sa main salvatrice. Ensuite, ensuite, longtemps ensuite, Asna dira à Olan « emmène-moi là-bas ». Là-bas, oui là-bas, se retrouveront les réfugiés du feu, les paumés de la terre brûlée, les naufragés de la vie d’avant. Virginia, Ianov, Asna, Olan seront du voyage, seront parmi ces clandestins du monde, ces migrants immigrés. Oui mais « comment grandir, une fois les rêves envolés dans les flammes ? ».

  • ©rcf42.fr/Louis Reynard, de "lire à saint étienne"

    "Grand manuel de zoothérapie" de François Beiger

    24 décembre 2022
    En partenariat avec Lire à Saint-Etienne

     

     

    FRANÇOIS BEIGER Grand manuel de zoothérapie Dunod Petit cousin du docteur Albert Schweitzer, François Beiger rencontre à huit ans Paul-Émile Victor et découvre tout à la fois les Inuits et les chiens polaires. Fondateur de l’Institut Français de Zoothérapie en 2003 il en est toujours président aujourd’hui. Au XVIIIe siècle et dans un asile d’aliénés du nord de l’Angleterre, William Tuke, outré des conditions de vie infligées aux malades mentaux, décide pour réduire au maximum leurs angoisses de confier de petits animaux à ses patients. En 1964, deux siècles plus tard, le pédopsychiatre américain Boris Levinson - dont le chien était ce jour-là, et par le plus grand des hasards, dans son cabinet - eut la surprise de voir le jeune autiste qu’il recevait et qui refusait tout contact se mettre non seulement à caresser l’animal mais aussi à lui parler. L’idée d’utiliser des animaux comme médiateurs dans le traitement de désordres psychologiques était en marche. En 1975 François Beiger – passionné de Grand Nord, de chiens Sibérien-Husky, de sports de traîneau (il sera médaillé de bronze aux championnats d’Europe 88 et 89) et lui-même père d’un enfant trisomique - crée son propre élevage de chiens polaires puis en 1999 emmène au Groenland quatre handicapés mentaux de l’association Perce-Neige, opération qu’il renouvelle en 2003 avec cinq jeunes de l’ADAPEI Loire rencontrés à la Fête du Livre de Saint-Étienne. C’est cette année aussi qu’il crée l’Institut Français de Zoothérapie dans l’Isère. Aujourd’hui vingt ans ont passé et François Beiger, entouré de 13 anciens stagiaires de l’Institut, raconte le meilleur de leurs médiations et comment grâce à la présence d’un chien, d’un âne, d’un poney, d’un chat, d’un cochon d’Inde, d’un cheval ou d’un lapin - pourvu que l’animal « soit soigneusement sélectionné, entraîné et encadré par un professionnel spécialisé » - on peut venir en aide à des personnes jeunes ou moins jeunes, les aider à vaincre leur stress, leur mal être, leurs troubles mentaux, physiques ou sociaux, que ce soit à l’Institut, en cabinet libéral, à l’école, en Ehpad, en maison de retraite, à l’hôpital - militaire ou non - voire même derrière les barreaux d’une prison.

Vous avez parcouru 20 épisodes sur 150

Afficher plus
Une émission en partenariat avec Lire à Saint-Etienne

Lire à Saint-Étienne est une association de promotion du livre et de la lecture. Rencontres avec des auteurs, thés littéraires, concours de nouvelles et lectures tout au long de l'année.

en savoir plus

RCF vit grâce à vos dons

RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation  de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !

  • Ce don ne me coûte que 0.00 € après déduction fiscale

  • 80

    Ce don ne me coûte que 27.20 € après déduction fiscale

  • 100

    Ce don ne me coûte que 34.00 € après déduction fiscale

Faire un don