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Agnés Clancier ''Une trace dans le ciel'' aux éditions Arléa
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Agnés Clancier ''Une trace dans le ciel'' aux éditions Arléa

Un article rédigé par Jean-Claude DUVERGER - RCF Saint-Étienne, le 25 novembre 2017  -  Modifié le 28 février 2024

Arrêtée par la Gestapo en mars 1944, une femme tente, dans la solitude de sa cellule, de surmonter sa peur pour affronter l’épreuve de la détention et des interrogatoires. Aviatrice célèbre pour avoir, dans les années trente, battu de nombreux records internationaux, elle se remémore les moments heureux de son existence et les êtres qu’elle a aimés, puisant dans ce voyage vers le passé la force dont elle a besoin. (Roman inspiré de la vie de Maryse Bastié).

 

Chronique de Jacques PLAINE publiée dans L’Essor
 

 
Agnès Clancier – « Une trace dans le ciel » - Arléa – 20 €
 

Ancienne élève de l’IRA de Bastia et de l’Ecole nationale d’administration, promotion René Char, Agnès Clancier publie avec « Une trace dans le ciel » son septième roman. En 2014 elle avait été finaliste du Prix Charles Exbrayat pour son récit : « Karina Sokolova »
 
Les copains du réseau le lui avaient pourtant bien dit, « pars, file, disparais, ils t’ont à l’oeil ». Elle avait dit non, j’ai tant de choses à faire ici. Mais aujourd’hui 21 mars 1944 la Gestapo est là. Derrière la porte. Et elle ne sait même pas ce qu’elle a fait de sa capsule de cyanure.
 Trois. Ils sont trois. Un lieutenant et deux soldats qui fouillent partout - qui ne trouvent rien - mais qui l’embarquent quand même, elle, Maryse Bastié, une gloire de l’aviation. Record féminin de distance, 1058 km. Record de durée seule en vol, 37 h. 55. Traversée de l’Atlantique Sud, toujours seule et dans son Caudron Simoun.
 De sa cellule minable et minuscule, face à une jeune femme « au visage tuméfié et à l’air farouche » tous ces souvenirs lui reviennent. Ceux-ci et beaucoup d’autres. Elle revoit son enfance quand Louis Blériot traversait la Manche et sa passion naissante pour les avions. « C’est pas pour les filles » avait pourtant prévenu sa mère. Elle se souvient aussi de son premier amour, de son divorce, de Louis, de la Der des Ders, des demi-dieux que sont Nungesser, Guynemer ou l’As des As René Fonck.
 Tonneaux, vrilles, feuilles mortes, elle se souvient de son premier vol avec ce déjanté de Ronserail. Elle se souvient du 29 septembre 1925 jour de son brevet de pilote et aussi une semaine plus tard de son coup de folie : lancer son Caudron sous les câbles du pont transbordeur de Bordeaux, comme jadis, en août 1919, Charles Godefroy avait lancé son Nieuport Bébé sous l’Arc de Triomphe.
 Elle se souvient de ces moments uniques mais aussi de son autre combat. Son combat pour la cause des femmes. « C’est l’idéal féministe…la vertu qui a permis à la femme française de conduire des armées, de triompher dans les arts, la littérature, la science, les finances, la politique…dans chaque page heureuse ou tragique de l’histoire de France, figure l’action prépondérante d’une femme… »
 Du fond du trou, dans le clair-obscur de sa cellule, elle se souvient.

   

                                     

 

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