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Denis LABAYLE," Correspondance Châtelet"
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Denis LABAYLE," Correspondance Châtelet"

Un article rédigé par Anne-Marie VERGNON - RCF Saint-Étienne, le 2 juin 2018  -  Modifié le 28 février 2024

Albert Sourniat, écrivain et critique littéraire à la retraite, est hanté par le souvenir de la disparition de son fils Paul, alors âgé de 17 ans. Barbara est une Black américaine qui chante dans le métro depuis cinq ans. Leur rencontre est-elle le fait du hasard ? Derrière le frôlement de leurs solitudes, se cachent des secrets, des blessures qui rapprochent. Leur relation va permettre à chacun de se retrouver autrement.

 

Chronique de Jacques PLAINE publiée dans L’Essor

 
Denis Labayle - Correspondance Châtelet - Editions Glyphe - 16 €
 
En 2006 Denis Labayle a été finaliste du Prix Exbrayat. Auteur de huit romans, de presque autant d’essais et de quatre pièces de théâtre il est aussi médecin. Dans le quotidien le Monde, dans l’émission C dans l’air ou dans la rubrique « Coup de gueule » il donne bien souvent son avis sans langue de bois sur les sujets qui lui sont chers : la fin de vie, l’univers carcéral, l’euthanasie, l’hôpital.
 Critique littéraire dont les chroniques faisaient la pluie et le beau temps il y a peu, Albert Sourniat vient de prendre sa retraite. Et même s’il a un roman sous le coude, sa préoccupation est ailleurs. Dans d’autres lieux, d’autres espaces beaucoup moins médiatiques mais tout aussi encombrés : les souterrains du métro.
  Les souterrains du métro aux heures de fermeture. Aux heures où sortent les rats, les paumés de la terre, les sans-papiers, les sans-logis, les clandestins, les camés. « Des êtres toujours aux aguets, frôlant les murs, planqués dans les lieux abandonnés, là où pénètrent rarement les employés de la RATP ».
 Il y a dix ans, une photo à la main, il y rencontrait les clochards, les chanteurs publics, les dealers, pour leur demander s’ils n’avaient pas vu son fils. Son fils Paul. Paul qui avait pris le large. Le grand large. Le jour de la mort de sa mère. Depuis ? Pas de nouvelles, il sait que  l’oiseau s’est envolé sur des terres d’où l’on revient rarement indemne. Et d’où il n’a d’ailleurs aucune envie de revenir.
 Aujourd’hui, sans espoir, sans illusions, Albert Sourniat continue d’arpenter le Paris underground. Il y retrouve les mêmes paumés de la terre, les mêmes vagabonds, mais aussi les mêmes chanteurs de rues qu’il y a dix ans. Des bons, des moins bons, des excellents. A la station Châtelet il est fasciné par la meilleure de toutes. Une Black qui a débarqué d’Atlanta - allez savoir pourquoi - il y a cinq ans. Une femme à la voix « rauque, forte, originale ». Une chanteuse autour de laquelle les bonnes gens s’agglutinent et oublient qu’une rame de métro les attend au bout du quai.
 Lui, Albert Sourniat, est le premier des subjugués et comme il n’a pas de métro à prendre, « sans trop réfléchir » il lui propose d’aller boire un verre.

      

                                                                                              © cliché Nicole Marcoux

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