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L'Edit de Nantes
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L'Edit de Nantes

RCF, le 19 mai 2018  -  Modifié le 1 février 2024
L’Edit de Nantes constitue un tournant dans l’histoire de France. Il met fin à 40 ans de guerre entre protestants et catholiques et jette les fondements de la laïcité.
Henri IV Henri IV

Signé en avril 1598 par le roi de France Henri IV, l'Édit de Nantes marque la fin des guerres de religion entre catholiques et protestants. Doté d'une double portée, à la fois réelle et symbolique, il est considéré comme un véritable tournant historique. L'historien Bernard Cotteret commente et analyse cet acte.

Entre 1562 et 1598, les guerres de religions divisent le royaume. Les protestants s'en prennent aux biens d'Église, aux vitraux, aux objets sacrés... Les catholiques ripostent en tuant, en exécutant, dans une logique de l'exécration et du massacre. 

Il faut donc commencer par effacer le souvenir des affrontements. C'est une pédagogie de la mémoire : effacer ce qui sépare, ce qui divise. De plus, le texte concerne l'ensemble du pays, pas seulement la minorité protestante.

L'affirmation du pouvoir royal

Ce texte marque en quelque sorte l'affirmation de la monarchie absolue. Il constitue une équation entre la volonté du roi et un ordre divin : on divinise donc la volonté royale. La volonté qu'impose le roi est la volonté de Dieu.

La monarchie absolue, aux 16e et 17e siècle, permet également l'affirmation nationale à l'intérieur du pays. L'intérêt national transcende les clivages, on défend les intérêts en tant que Français. Aussi, l'avis du Pape ne pèse nullement dans l'Édit de Nantes.

Des dispositions limitées pour les protestants

Les protestants peuvent exercer leur culte, mais avec des restrictions. Ils ne peuvent pas s'installer n'importe où. Pour ce qui est de Paris, le culte sera à 5 lieues du centre de la ville : les huguenots doivent alors, chaque dimanche, remonter la vallée de la Seine...

La communauté protestante n'est pas financée par le roi. Les communautés paient les pasteurs, aussi on remarque, constamment, des problèmes d'argent. Des places de sûreté sont accordées aux protestants, mais certains endroits affectés au culte catholique doivent être restitués.   
 



Permettre la coexistence religieuse

Henri IV cherche avant tout à éviter les troubles à l'ordre public. C'est là, presque, l'amorce d'une première idée de laïcité. Cette relative paix entraîne une effervescence intellectuelle, une émulation entre les confessions.

La paix civile et religieuse est également bénéfique sur le plan économique. Le contrat, globalement, a été convenablement respecté. La population était épuisée de la guerre, de l'insécurité et des conflits.

Alors qu'en Angleterre, les protestants se soulèvent contre la royauté (1649), en France, les protestants ont conscience d'avoir besoin de la protection royale. Ce qui garantit la survie de la volonté d'Henri IV dans l'Édit de Nantes, c'est le fait que catholiques et protestants soutiennent et prient pour le roi. 

La révocation de l'édit

L'Édit de Nantes est présenté comme "perpétuel et irrévocable". Cela ne signifie pas pour autant "éternel" : simplement qu'il pourra être révoqué... par un nouvel édit.
 



Ce sera donc l'Édit de Fontainebleau, signé par Louis XIV en 1685. Les pasteurs doivent partir, de nombreux protestants s'exilent. Pour autant, les communautés ne disparaissent pas... Mais alors, les protestants se tournent du côté républicain. 

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