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Le bon vieux temps, quel bon vieux temps?
Présentée par Véronique Alzieu UA-41027
La suite de l'Histoire, l'intégrale
dimanche 22 novembre 2020 à 1h00
Durée émission : 55 min

© Wikimédia Commons - L'arracheur de dents de Jan Steen (1651)
Le passé est-il toujours aussi idyllique qu’on l’imagine et notre époque si détestable qu’on le dit ? Non, si l’on se penche sur l’alimentation, l’hygiène, la violence ou la corruption…
Le culte du bon vieux temps. Qui n'a jamais dit "c'était mieux avant ?" Mortalité infantile massive, chasse aux sorcières, puanteur des villes ou hôpitaux de misère composaient le quotidien de nos ancêtres. Ce que rappelle Pierre-Antoine Delhommais, auteur avec Marion Cocquet de l'ouvrage "Au bon vieux temps" (éd. L'Observatoire).
Le paradoxe de Tocqueville : "plus un mal devient rare plus il est jugé insupportable"
On vivait mieux avant : "une énorme fake news !"
"Ces discours déclinistes qui disent qu'on vivait mieux avant sont une énorme fake news !" Pierre-Antoine Delhommais et Marion Cocquet ont voulu dénoncer "le culte du bon vieux temps". Le dénoncer parce que c'est selon eux "un vrai problème de société". Il est en effet "dangereux" car "à l'origine du pessismisme structurel des Français et de leur défiance vis-à-vis du présent".
La paix, une nouveauté !
Plusieurs générations de Français n'ont jamais connu la guerre. "Les Français ont un peu la mémoire courte et ne se rendent pas tout à fait compte du bonheur et du changement énorme que cela constitue !" La violence quotidienne elle aussi a fortement diminué. Un indicateur : le taux d'homicides. Aujourd'hui il est de 1 pour 100.000 habitants ; en 1900 il était de 2 pour 100.000 habitants ; en 1800 de 3 pour 100.000 habitants ; en 1500 de 40 pour 100.000 habitants. C'est même "un déclin spectaculaire", précise Pierre-Antoine Delhommais. Le quotidien de nos ancêtres était marqué par la peur des bagarres, pour les femmes par la peur d'être violées par des soldats en maraude. Et on l'oublie parce qu'on en a une vision parfois idyllique mais des loups enragés ou anthropophages faisaient des centaines de morts chaque année.
le paradoxe de Tocqueville
Si les chiffres sont à ce point flagrants, pourquoi cette impression partagée que la violence aujourd'hui explose ? Cela s'explique par le paradoxe de Tocqueville : "plus un mal devient rare plus il est jugé insupportable". Un paradoxe que le philosophe politique Alexis de Tocqueville (1805-1859) développe dans son ouvrage phare "De la démocratie en Amérique" (1830).
Émission diffusée en décembre 2018
Invités
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Pierre-Antoine Delhommais, journaliste économique, éditorialiste au Point, écrivain
Bibliographie
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