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Jeanne-Marie Avit "Céleste, la fille de Perline"
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Jeanne-Marie Avit "Céleste, la fille de Perline"

Un article rédigé par Anne-Marie VERGNON - RCF Saint-Étienne, le 15 février 2020  -  Modifié le 28 février 2024

Jeanne-Marie Avit
" Céleste, la fille de Perline " (Charleston)
À la Libération, Céleste a vingt ans. En quelques heures, sa vie bascule dans l'horreur. Elle abandonne tout, choisissant de vivre loin des siens. Son amour pour Alexander, un soldat américain, l'entraîne à faire des choix qui ne correspondent pas à ce qu'elle est vraiment : une femme libre et responsable. Peut-elle se résoudre à rester l'épouse soumise qu'on attend d'elle ou va-t-elle exiger davantage de la vie ?

Chronique de Jacques PLAINE publiée dans L’Essor

Jeanne-Marie Sauvage - Avit - Céleste, la fille de Perline - Charleston - 18 €
 
Aujourd’hui professeur d’histoire et de géographie en retraite, Jeanne-Marie Sauvage-Avit a vécu ses vingt premières années à Saint-Étienne. Lauréate du Prix Claude Fauriel pour « Le Printemps des femmes » elle a aussi obtenu le Prix du jury Femmes Actuelles.
 
En juin 1945 Céleste - la fille de Perline - s’embarque pour l’Amérique. Avec onze autres jeunes Françaises qui viennent d’épouser des soldats américains. Toutes ont reçu une formation spéciale avant leur départ. « Vous avez la chance d’avoir épousé un fils de l’Amérique et j’ai la mission de faire de vous de bonnes épouses américaines, obéissantes et dévouées à votre nouvelle patrie » leur avait lancé une rondelette à tête de bouledogue chargée de les mettre au parfum. Et tout y était passé : l’hymne américain, le drapeau, la Constitution, les lois, les amendements, le civisme et bien entendu la langue.
                           
Mais Céleste ne traversait pas l’Atlantique avec son mari. Non elle partait seule. Alexander, un GI qui après un séjour à l’Hôpital de la Croix Rousse - où en tant qu’aide soignante elle avait contribué à le sauver de la gangrène - n’en avait pas terminé avec les Jeeps et les GMC. La guerre était finie certes mais les vainqueurs se devaient de camper encore sur les terres des vaincus.
 
Entre ciel et mer, entre deux continents, Céleste ne savait pas trop ce qu’elle allait trouver au pays d’Alexander. Celui-ci avait été fort discret sur ce qui l’attendait sur les rives du Mississipi. A peine savait-elle que ses parents, cultivaient le maïs dans une propriété grande comme la moitié d’un département français. Que sa famille était une sorte de tribu égarée dans ce qu’ailleurs on appelle un kolkhoze et que les caprices du fleuve décidaient de la vie quotidienne de la communauté.  
 
Elle avait aussi cru comprendre que ses beaux-parents étaient des presbytériens calvinistes, que chez eux la bible était le seul livre de chevet, les crucifix la seule décoration murale et les cantiques le seul chant toléré. Elle, dont le père n’était pas le mari de sa mère et dont le mari de sa mère passait plus de temps chez un ami à Birmingham qu’avec son épouse, avait comme un pressentiment - de ceux qui hélas se réalisent toujours et dans la douleur – non, son séjour sur les rives du Mississipi ne serait pas un long fleuve tranquille.
 
Vendredi 14 février à 18 heures et au Campus Tréfilerie Bâtiment M, enregistrement public sur RCF de l’émission « A p lus d’un titre » avec Jeanne-Marie Avit.

 


©clichés Louis Reynard Lire à ST-Etienne/RCF42

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