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Jeanne-Marie Sauvage-Avit "Cueilleuse de thé"
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Jeanne-Marie Sauvage-Avit "Cueilleuse de thé"

Un article rédigé par Anne-Marie VERGNON - RCF Saint-Étienne, le 10 mars 2018  -  Modifié le 28 février 2024

Au Sri Lanka, Shemlaheila est cueilleuse de thé dans une plantation. Depuis dix ans, elle ploie sous les lourds sacs de feuilles de thé et sous le joug des contremaîtres, mais, à l'aube de ses vingt ans, la jeune femme a d'autres rêves. Elle est bien décidée à partir, à échapper à la condition de celles qui, dans les théiers et dans les maisons, sont au service des hommes. Du Sri Lanka à Londres, elle va découvrir une autre culture, d'autres personnes et d'autres envies. Choisira-t-elle de revenir au pays, ou de se créer une nouvelle vie ?

 

Chronique de Jacques PLAINE publiée dans L’Essor

 
Jeanne-Marie Sauvage-Avit - Cueilleuse de thé - Charleston éditions - 18 €
 
Jeanne-Marie Sauvage-Avit a vécu ses vingt premières années à Saint-Étienne. Lauréate du Prix Claude Fauriel pour « Le Printemps des femmes », du Prix du Lion’s pour « Le vent souffle où il veut » elle vient d’obtenir le Prix du Livre Romantique pour « Cueilleuse de thé ».
 Dans une plantation du Sri Lanka, Shemlaheila est la meilleure cueilleuse de thé. Le fameux Thé de Ceylan. Elle a vingt ans et depuis bientôt dix vit la même galère que sa mère. Un bagne, un vrai, sous le joug de contremaîtres aussi violents que pervers. Ecrasée par cette dépendance servile, elle décide d’arrêter le massacre. Elle veut devenir vendeuse à la boutique et accessoirement servir le thé aux touristes de passage. Sauf que le chef d’exploitation a dit non. Non, parce qu’il ne souhaite pas se séparer de sa meilleure cueilleuse. Non, parce qu’il estime son anglais rédhibitoire.
 Shemlaheila n’est pas fille à abdiquer. Elle a décidé de partir. De partir à Londres pour apprendre l’anglais, la comptabilité et pourquoi pas le secrétariat. Elle se prépare au grand départ. Elle réfléchit, cherche, se documente, réussit à dégoter une cabine sur un cargo « c’est lent mais peu onéreux » et pour se donner un nouveau look se fait offrir un vieux jean par un visiteur complaisant. Arrivée en Angleterre commence un long voyage initiatique, la découverte d’autres cultures, d’autres traditions, d’un autre monde. Têtue, obstinée, mais attentive à tout, elle apprend vite, ne se laisse pas submerger par ses états d’âme et découvre que si en Inde les castes sont toujours là - même si la constitution les a biffées d’un trait de plume - en Europe existent des barrières tout aussi infranchissables pour grimper dans l’échelle sociale et faire sa place au soleil.
 Comme tant d’autres va-t-elle oublier ses belles promesses et refaire sa vie à Londres, ou au contraire retourner au pays ? Au cours de sa saga londonienne elle n’a oublié ni la plantation ni ses consoeurs de malheur qui, là-bas - certaines le lui écrivent - souffrent toujours des délires sensuels des kangani. D’un en particulier. Un qu’elle s’est promis de faire payer au prix fort son demi-siècle d’infamies génitales. Et elle a de la mémoire Shemlaheila.

    

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