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"J'enquète" Joel Egloff aux éditions Buchet-Chastel
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"J'enquète" Joel Egloff aux éditions Buchet-Chastel

Un article rédigé par Anne-Marie VERGNON - RCF Saint-Étienne, le 24 septembre 2016  -  Modifié le 28 février 2024

Une nuit d’hiver, enneigée et glaciale. Un village endormi. Un détective privé - le narrateur - arrive sur les lieux pour mener une bien étrange enquête. Ce détective est un timide qui n’aime pas déranger son prochain. Il n’a plus d’argent et n’a pas vraiment l’habitude de ce métier. Il ressemble plutôt à un homme qui serait aux abois...

Chronique de Jacques PLAINE publiée dans L’Essor

 
 
Joël Egloff - « J’enquête » - Buchet-Chastel - 16 €
 
Prix Alain-Fournier, Prix du Livre Inter, Grand Prix de l’Humour Noir et de la Société des Gens de Lettres, Joël Egloff est un des trois finalistes du Prix Exbrayat 2016. Charles Exbrayat était le Maître des polars humoristiques, Joël Egolff est le Roi des antipolars hilarants.
 
C’est l’histoire d’un gardien de square reconverti en détective privé. Pas un fin limier mais un limier pas fin aux prises avec sa première enquête. Une virgule dans les Misérables qui se fait passer pour un représentant en roulements à billes et en vins de messe et qui, appelé au secours par un prêtre et un sacristain, se voit chargé de résoudre l’énigme suivante : qu’est devenu le petit Jésus ? Le « gros petit Jésus » - car les personnages de la crèche sont grandeur nature - disparu le 27 décembre. Volé, ou plus exactement enlevé, alors qu’il reposait entre le bœuf et l’âne, Joseph et Marie, dans la mangeoire où - après la messe de minuit - l’avait déposé le sacristain.
 Si Joël Egloff est le roi des antipolars, son détective est le prince des loosers. Tout ce qu’il touche part en vrille, en sucette, en quenouille, tourne au vinaigre, à la catastrophe, au désastre. Privé du plus élémentaire bon sens, il est aussi victime récurrente de la scoumoune, une poisse noire qui lui colle aux bottines. Des bottines fourrées - qui lui détruisent les orteils du pied droit qu’il a plus fort que l’autre - et qu’il vient de s’offrir sans penser qu’il était raide comme un passe - lacets et que l’avance promise par le prêtre n’arriverait pas de si tôt. Ce dernier venant de retourner - vite fait bien fait et sans prévenir - chez sa mère.
 Pour l’heure notre dépendeur d’andouilles n’a qu’un indice qu’il pourlèche et mignonne : Une « bouloche bleue » trouvée entre le bœuf et l’âne et qui devrait lui permettre de confondre son propriètaire - à l’évidence le kidnappeur - pour peu qu’il ait un pull-over de même couleur. Il vient aussi de rater son infarctus - qu’il entrevoyait grandiose - converti par l’urgentiste en simple crise d’aérophagie. Enfin annonçant à sa logeuse que sa femme se régalait de cinéma avec le chauffagiste, il n’a pas compris que la donzelle - conquise par sa coupe de cheveux new-look - rêvait dans ses bras de cinq-à-sept tout aussi crapuleux.
 
Un conseil pour finir : si vous êtes insensible à ce genre d’humour, essayez Roland Barthes en intraveineuse.
 
Vendredi 23 septembre à 18 heures et à la Mairie de Rochetaillée, enregistrement public sur RCF de l’émission « A plus d’un titre » avec Joël Egloff. Après l’enregistrement de l’émission, repas à 19 h 30 suivi d’une lecture aux flambeaux au Château.

 

 

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