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Laurent Seksik "Romain Gary s'en va t en guerre"
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Laurent Seksik "Romain Gary s'en va t en guerre"

Un article rédigé par Jean-Claude DUVERGER - RCF Saint-Étienne, le 16 septembre 2017  -  Modifié le 28 février 2024

Avant d’inventer Émile Ajar, Romain Gary s’est inventé un père. Bâtissant sa légende, l’écrivain a laissé entendre que ce père imaginaire était Ivan Mosjoukine, l’acteur russe le plus célèbre de son temps. La réalité n’a rien de ce conte de fées. Drame familial balayé par l’Histoire et fable onirique, Romain Gary s’en va-t-en guerre restitue l’enfance de Gary et la figure du père absent.

 

Chronique de Jacques PLAINE publiée dans L’Essor

 
Laurent Seksik - Romain Gary s’en va-t-en guerre - Flammarion - 19 €
 
Laurent Seksik est médecin et écrivain. Ses « Derniers jours de Stefan Zweig » et « Le cas Eduard Einstein » ont été traduits dans le monde entier. Il est aujourd’hui finaliste du Prix Charles Exbrayat 2017 avec « Romain Gary s’en va-t-en guerre ». Prix qui sera remis à la Fête du Livre de Saint-Étienne le vendredi 6 octobre.
 Drôle de citoyen que ce Romain Gary, né Roman Kacew, le 8 mai 1914, à Wilno (aujourd’hui Vilmius). De parents russes devenus polonais, il prendra la nationalité française en 1935, deviendra diplomate, missions en Bulgarie, à Paris, en Suisse, aux Nations unies puis à Londres pour finir consul général de France à Los Angeles.
 Sacré soldat que cet aviateur, miraculé le 15 juin 40, qui rejoindra la France libre cinq jours plus tard pour s’engager dans les Forces aériennes françaises. Là il sera affecté à la destruction des bases de lancement des V 1, les fameuses bombes volantes de la Wehrmacht. Vingt-cinq missions de guerre, Croix de guerre, Médaille de la Résistance, Compagnon de la Libération.
 Drôle de Chrétien aussi que ce petit juif de l’armée des ombres dont les obsèques seront célébrées avec les honneurs militaires en l’Eglise Saint-Louis des Invalides après qu’il se soit suicidé - le 2 décembre 1980 - d’une balle de Smith & Wesson dans la bouche.
 Ecrivain hors normes enfin, il signera une cinquantaine d’œuvres sous sept patronymes différents et se verra attribué deux fois le Goncourt. Une première fois avec « Les Racines du ciel » sous le nom de Romain Gary, une seconde avec « La Vie devant soi » sous le pseudonyme d’Emile Ajar.
 Amant aux multiples maîtresses, marié à Lesley Blanch puis à Jean Seberg, il écrira « La seule chose qui m’intéresse, c’est la femme, je ne dis pas les femmes, attention, je dis la femme, la féminité. »
 Dans « Romain Gary s’en va-t-en guerre » il a onze ans. En une journée il va accomplir une révolution autour du soleil et découvrir l’impensable, ses parents ne s’aiment plus, pire ils se séparent. Au cours de cet enfer de vingt-quatre heures, on lui a menti, on l’a frappé, on a ri de lui, on l’a détroussé, on l’a insulté, on l’a menacé, on a manqué le trucider. Il en est sûr, son destin n’est plus à Wilno. Sa vie est ailleurs. Une vie de caméléon, sa vie d’enchanteur.

  

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