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Ajoie, de Jean-Claude Pirotte
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Ajoie, de Jean-Claude Pirotte

RCF,  -  Modifié le 22 février 2018
Aujourd'hui, on va parler poésie… avec "Ajoie", le livre de Jean-Claude Pirotte.

Je sais, la poésie n’est pas toujours bien vue. Elle est soit affaire de spécialistes, poéteux d’un petit cercle fermé, soit dénigrée comme un genre mineur, obscur, et pour tout dire incompréhensible. Non non non : la poésie n’est rien de tout cela : elle est un concentré d’écriture et d’existence. La poésie, c’est un peu l’homéopathie, des produits actifs en petite quantité, difficilement identifiables dans ces granules blanches dont on a bien du mal à saisir les effets et pourtant ; ça vous bouleverse, ca vous renverse, ça vous touche mystérieusement. La poésie, c’est une rencontre. Et je vous invite à la rencontre de Jean-Claude Pirotte, l’auteur de Ajoie… recueil de poésie dont nous parlons ce matin !

Jean-Claude Pirotte, écrivain, poète belge, né à Namur en 1939, qui s’éteint dans sa ville natale en 2014, après bien des pérégrinations et même des années de cavale. Il commença en effet sa vie professionnelle comme avocat et fut un temps poursuivi pour avoir facilité l’évasion d’un de ses clients : on n’a jamais su le fin mot de l’histoire, mais l’écriture fut sans conteste l’évasion salutaire de Pirotte auteur d’une cinquantaine de livres, romans, récits, recueils de poésie. Ajoie, c’est le nom d’une région du Jura suisse. Parce que la poésie de Pirotte est toujours enracinée, concrète, pétrie de quotidien et d’émerveillements fugaces. « Le paysage ici me garde en vie », écrit-il. « Ce que je vois de ma fenêtre / c’est un pan d’éternité / trois chevaux en liberté / qui sont là depuis des siècles… » C’est pas de la poésie ça ? 
 
Autre extrait : « La musique la peinture/ la poésie la nature/ la soif la faim la froidure/ on n’en finirait pas/ c’est le bonheur insolent/ qui permet d’avancer à /Cloche-pied sur les bordures/au grand dam des vieilles dames »… Il y a toujours un peu d’humour, de dérision, chez Pirotte : « Un poème ne rime à rien/ deux poèmes c’est moins que rien/ Chaque jour s’occuper de rien/ je l’admets ce n’est pas malin… » Je ne sais pas ce que vous en pensez, mais moi, ça me fait du bien, un poète qui se moque de lui-même, ce qui ne l’empêche pas de quelques vers condensés, fulgurants : « ma vie est dans le livre que je n’écrirai pas » ou encore « Nous ne sommes pas délivrés de la terre / quand nous allons à la rencontre du ciel ». Vous en reprendrez bien quelques granules ?

Un dernier extrait : « N’ayez donc pas peur des rimes/ qui n’ont jamais mordu personne/ l’enfant crie l’angélus sonne/au loin le tonnerre tonne/ à chaque heure suffit sa rime »…

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