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"Harpo" un hommage à un clown plus que sympathique
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"Harpo" un hommage à un clown plus que sympathique

RCF,  -  Modifié le 27 février 2020
On parle littérature dans la Matinale, Christophe Henning nous présente "Harpo" de Fabio Viscogliosi, chez Actes Sud
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Dans la famille Marx, je demande Harpo. Rien à voir avec Marx, Karl Marx, même si il y a quelques mois, Sébastien Spitzer racontait dans son dernier roman – Le cœur battant du monde – le destin du fils illégitime du penseur du communisme. Non, celui dont je veux vous parler aujourd’hui, c’est Harpo, un des Marx brothers, ces frères comédiens, comiques déjantés, qui ont marqué l’histoire du cinéma du XXe siècle. Ils sont cinq, Groucho, Harpo, Chico, Gummo et Zeppo. Voilà pour les présentations. Pourquoi s’intéresser plus particulièrement à Harpo ? Tout d’abord, parce qu’il est le plus mystérieux, ne parlant jamais à l’écran, s’exprimant par ses mimiques et avec sa harpe. Et puis, c’est  tout simplement le héros de Fabio Viscogliosi, dans un roman tendre, touchant et drôle.
 

Alors que raconte ce livre ?

 
L’auteur part d’un fait réel : en 1933, Harpo s’est rendu à Moscou pour une tournée. Sur le chemin du retour, il traverse l’Europe en train, arrive au Havre pour embarquer vers les Etats Unis, mais – et c’est là que commence la fiction – il disparaît. Achetant une voiture – « une Citroën 5 CV carrossée en Torpédo bleu pâle », Harpo serait parti à la découverte de la France, mais aurait été victime d’un accident, et frappé d’amnésie. S’ensuit un vagabondage au gré des chemins et des rencontres, une road movie cocasse : « pour tout dire, s’il ignore où il est, il ignore également qui il est. Harpo n’est plus Harpo. Harpo n’est personne. »

C’est tellement lui ! Vous allez me dire que ce n’est pas drôle, mais c’est aussi une expérience étrange, ce vide, ce temps suspendu, cette absence de repère et d’identité. Heureusement, des détectives sont lancés à ses trousses. Car « l’absence de passé, empêche, en quelque sorte, toute possibilité de futur. »
 
Et il a fini par rentrer aux Etats Unis, puisqu’il apparaît dans d’autres films...
 
N’oubliez pas que tout cela est inventé, mais colle tellement au personnage : « La perruque de travers, le chapeau claque en accordéon, Harpo joue son personnage, ne prononçant pas un mot, pour répondre uniquement par mimiques et expressions. » Un personnage rêvé pour un romancier pour qui tout devient possible. Et surtout à un vibrant hommage aux Marx brothers trop souvent pris pour des clowns sympathiques mais sans envergure. Et si leurs farces n’étaient qu’une manière de suggérer, de rappeler que la vie vaut la peine d’être vécue avec légèreté et humour. « Il me semble que nous aurons passé notre temps à cela, à nous perdre et nous retrouver, gesticulant sans cesse, pour finir par tomber dans les bras les uns des autres. La réalité n’est peut-être rien d’autre : une succession de disparitions et de retrouvailles, Qui sait ? »
 

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