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Les passagères du 221, de Catherine Béchaux
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Les passagères du 221, de Catherine Béchaux

RCF,  -  Modifié le 15 février 2018
« Les passagères du 221 » le livre de Catherine Béchaux, est publié aux éditions Liana Levi.

J’aurais dû vous parler de ce livre il y a trois mois, quand il arrivait sur la table des libraires, mais nous n’avions pas encore ce rendez-vous hebdomadaire autour de la littérature. J’aurai pu aussi vous en parler il y a trois semaines quand ça chauffait dans les prisons, mais ce n’est pas directement des détenus dont il est question ici : le livre évoque celles qui sont « enfermées dehors » comme dit l’une d’elles. C’est un roman, mais un roman qui tient du récit, nourri de l’expérience de l’auteur qui, pendant six années, a accueilli bénévolement les familles de prisonniers aux portes d’un établissement pénitentiaire. A partir de l’histoire de ces nombreuses femmes rencontrées, elle imagine cinq personnages que l’on va suivre petit à petit, pendant leur trajet parce que tout ce passe où ? Dans le bus 221, bien sûr !
 
Huis clos dans le bus 221 qui mène ces passagères "aux portes du pénitencier" aurait chanté Johnny. De ce qui se passe derrière les murs de la prison d’en face (titre d’une chanson, cette fois-ci, d’Yves Duteil), on ne sait pas grand-chose. Mais le temps d’un trajet en bus, on découvre ce que peut vivre la mère d’un taulard, ce qu’une grand-mère peut cogiter en pensant à son petit-fils derrière les barreaux, ou encore l’épouse d’un homme un peu trop violent, adepte du couteau de cuisine, mais dont elle reste follement amoureuse… Pas facile pour ces femmes condamnées à la solitude, qui portent sur leur visage et dans le gros sac de linge la culpabilité d’avoir un fils, un mari, un père en prison… Alors on fait tout pour sauver les apparences. D’ailleurs, c’est un peu ça la vie, je cite : « Une immense tapisserie, propre et nette à l’endroit, pleine d’accrocs à l’envers »…
 
N’oubliez pas que c’est un roman, et dans ce bus qui transporte des personnes qui s’ignorent mais vont toutes au même endroit, eh bien, il va se passer quelque chose… Oh rien d’extraordinaire – je ne dirai rien ! – mais un événement qui va faire que les passagères du 221 vont se reconnaître dans une même galère et peut-être gagner un peu de liberté, elles qui sont prisonnières de leur histoire. Le temps d’un trajet en bus, voilà que l’horizon s’éclaircit. Pas inutile, quand on s’apprête à voir un proche dans un parloir pendant seulement quelques minutes. Histoire de lui raconter avec le sourire les petites choses du quotidien. Le trajet en bus, par exemple, sur la ligne 221.
 

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