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"Un million de minutes" de Wolf Küper, pour prendre la vie du bon côté
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"Un million de minutes" de Wolf Küper, pour prendre la vie du bon côté

RCF,  -  Modifié le 29 juin 2018
"Plus on est lent, plus on a le temps" écrit Wolf Küper. Et si on mettait cet adage à profit durant l'été? Christophe Henning recommande le livre "Un million de minutes" (éd. Actes Sud).
DR - Christophe Henning propose chaque jeudi sa chronique L'Actualité littéraire sur RCF DR - Christophe Henning propose chaque jeudi sa chronique L'Actualité littéraire sur RCF

Ne vous est-il jamais arrivé de monnayer votre temps avec vos proches ou vos enfants ? L’auteur allemand de ce récit, Wolf Küper, a toutes les raisons de préserver son emploi du temps, vous pensez : il est un des négociateurs de la COP8 de Curitiba, au Brésil, ces conférences pour le climat qui concerne l’avenir de la planète, rien de moins. Oui, mais quand sa fille de quatre ans lui demande de lire une histoire, et qu’il veut bien lui accorder dix minutes, Nina explose : "Papa, je voudrais avoir un million de minutes avec toi. Rien que pour les jolies choses." ... Vous avez une idée de ce que ça représente, un million de minutes ?
 

 "La vie devient du temps, qui devient un emploi, qui devient de l’argent, qui devient des objets… Là où ça coince, c’est quand on veut vivre enfin sa vie, sa vie à soi"

 

Un million de minutes, cela correspond pas tout à fait à deux années. Et face à la demande de sa fille aux aspirations millionnaires, Wolf Küper craque : "Le masque que je portais tout au long des 1440 minutes que duraient mes journées s’est fendillé" raconte-t-il dans ce récit très littéraire, drôle et plein de fantaisies. "J’étais soigneusement emballé dans les costumes sur mesure stérilisés, et plus j’avais de succès, plus j’étais intouchable – non : plus j’étais insensible." Le père abandonne son job, et toute la famille voyage et finit par s’installer sur la côte nord de l’Australie occidentale.

"Plus on est lent, plus on a le temps", remarque l’homme pressé sorti du cercle infernal, je cite : "La vie devient du temps, qui devient un emploi, qui devient de l’argent, qui devient des objets… Là où ça coince, c’est quand on veut vivre enfin sa vie, sa vie à soi." Vous l’avez compris : le négociateur international est un peu poète, et il apprend vite, loin de tout, au contact de la nature : "Un voyage est un rêve qui est une aventure qui est la vie qui est un voyage." Imaginez un peu… Deux ans à vivre sans montre ni contrainte !
 
Ça donne envie, mais à plus petite échelle, chacun pourra mettre les vacances à profit : suivre les aventures de l’écrivain allemand peut nous donner des idées et nous inviter à prendre la vie du bon côté car, comme il le souligne, "vivre, c’est comme faire un dessin sans gomme". Jouer avec les enfants, discuter avec les gens du pays, fabriquer des briques avec la terre meuble, se retrouver autour d’un feu de camp… il n’a rien inventé, mais il l’a vécu simplement, et le raconte avec beaucoup d’humour. C’est sûr, on a tous envie, un jour, de vivre un peu bohème, sans agenda ni rendez-vous. Plus tard, me direz-vous. Suivez les conseils de Wolf Küper : "Plus tard, c’est maintenant."

 

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