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Un récit fantasque de Daniel Pennac
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Un récit fantasque de Daniel Pennac

RCF,  -  Modifié le 13 février 2020
On parle littérature avec Christophe Henning qui nous présente "La loi du rêveur" de Daniel Pennac, paru chez Gallimard.

Ca commence avec une histoire de gosse, quand le narrateur censé être aussi l’auteur, Daniel Pennac en personne, donc… Quand ce gamin de dix ans papote dans le noir, avec son copain Louis, avant qu’ils ne s’endorment tous les deux. Sauf… Qu’il y a une petite veilleuse qui brille, une ampoule qui dégouline de lumière, que la télé explose et se répand dans le salon et que tout s’enchaîne.

Bref : ceux qui connaissent Pennac ne sont pas étonnés de cette imagination foisonnante. Pennac s’amuse, tisse le vraisemblable avec l’imaginaire, mélange le réel avec le rêve. Il nous balade, nous mystifie, nous raconte des histoires pour mieux se dédouaner : « Un écrivain, même bourré d’imagination, confesse-t-il, ça n’invente pas grand-chose. La plupart de mes trouvailles sont des souvenirs qui font des histoires ». Et c’est tant mieux, c’est ça la littérature : des histoires !
 

Et que raconte ce nouveau livre de Daniel Pennac ?

 
N’essayez pas de démêler le vrai du faux… Il faut suivre le romancier fantasque, qui alimente ses histoires de folles dérives en partant de souvenirs tout simples comme cette « megarando » en montagne, un lac sous lequel est englouti un village, une leçon de plongée, parce que « le ciel pèserait moins lourd sur tes épaules si tu vivais sous l’eau », fait remarquer Louis, le petit camarade, qui est un peu le double de Kamo, pour ceux qui ont grandi avec le héros des livres jeunesse de Pennac.

Tout se mêle dans ce grand bain de littérature : « Comment m’épater davantage qu’en me plongeant tout lucide dans le décor réel d’un rêve que j’avais fait pendant notre enfance ? », fait remarquer le narrateur. Le rêve : c’est le cœur du livre, c’est aussi la leçon de Fellini, le réalisateur italien Federico Fellini qui, chaque matin, notait dans un carnet ses rêves de la nuit…
 
Fellini qui disait : « Le spectacle commençait dès que je fermais les yeux »…
 
Oui, parce que « Le rêve, c’est la vie ! », écrit encore Pennac qui parle aussi de l’âge, du temps qui passe. De la réalité, il fait un récit rêvé, lui qui invitait ses élèves à transcrire leurs rêves pour qu’ils s’inscrivent dans la réalité, lui qui a donné naissance à la tribu Malaussène, plus vraie que nature. Sorti du coma après une vraie chute idiote, l’écrivain se voit écrire, se raconte dans cet aller-retour entre le réel et le rêve. Les histoires, la littérature, c’est comme un grand plongeon auquel on ne résiste pas : « Je ne me suis pas demandé jusqu’à quelle profondeur mon vieil ami m’entraînerait ni si, en remontant, je saurais encore respecter les paliers de décompression. J’ai plongé comme s’il n’y avait plus ni fond ni surface. »

Alors, plongez : nous ne pouvons pas tous devenir romanciers, mais tout le monde peut rêver. Quelle chance !
 
C’est « La loi du rêveur », de Daniel Pennac, aux éditions Gallimard. Et ce soir, au pied de la lettre, de quoi parle-t-on ?
 
Ce soir, 21 heures, nous évoquons « l’héritage des guerres », avec Grégoire Kauffmann pour son livre « Hôtel de Bretagne » chez Flammarion et Régis Jauffret pour « Papa », aux éditions du Seuil.
 

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