« Une fille comme elle », de Marc Levy

Vous n’êtes pas sans savoir que Marc Levy est l’écrivain français contemporain le plus lu au monde : plus de 40 millions d’exemplaires vendus, traduit dans une cinquantaine de pays, un roman par an, et voici le dix-neuvième : « Une fille comme elle ». Oui, je sais, le succès agace, surtout dans le petit monde littéraire, encore plus quand l’écrivain va s’installer à New York. Mais voilà, dans la catégorie Feel good book, ces livres qui font du bien, Marc Levy est champion toutes catégories.
 
Est-ce que les bons sentiments font de bons livres ? Il est de bon ton de dénigrer cette littérature populaire, de dédaigner ces bouquins bons pour les lectures d’été, un peu, vous savez, comme les revues people que personne ne lit mais qui se vendent si bien, quand on ne bénit pas le toubib d’être en retard, ce qui permet de feuilleter Voici ou Gala dans la salle d’attente. Eh bien, non : stop à l’ostracisme… Pourquoi pas lire Marc Lévy !
 
Tous les ingrédients d’un « page turner », d’un livre qui vous aspire, sont réunis : la ville mythique de New York, une jolie jeune femme handicapée, des histoires de voisinage et de jalousie, et l’amour bien sûr ! Dès les premières pages, on a compris que Chloé allait tomber dans les bras de Sanji, un richissime entrepreneur indien venu jouer les liftier dans un immeuble tout droit sorti d’un musée hollywoodien. L’intrigue est légère, les personnages attachants, et la vie pleine de surprises au numéro 12 de la Cinquième avenue, excuser du peu. Tout tourne autour de l’ascenseur ancestral manuel, vestige d’un autre temps, c’était tellement mieux avant. En fait, le roman de Marc Lévy est très théâtral : on imaginerait bien enlever la façade pour observer avec attendrissement, ce qui se passe à chaque étage de ce petit immeuble.
 
L’air de ne pas y toucher, Marc Lévy aborde des thèmes qui nous touchent tous, la différence, le milieu de la finance, l’amour impossible, mais aussi la résilience, la solitude… Vous savez, toutes ces questions qui traversent notre quotidien, les rapports de voisinage, les incompréhensions familiales, et certainement le courage d’être soi. Il y a parfois des airs de philosophie de pacotille – je cite – « Il y a une quantité incroyable de gouttes d’eau qui ne font pas déborder le vase », mais aussi des citations à méditer, telle celle de Montesquieu : « Nous ne faisons rien de mieux que ce que nous faisons librement ». Allez, n’hésitez pas : prenez donc la liberté de lire Marc Levy !