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"Une mère etc.", le nouveau roman d'Isabelle Spaak
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"Une mère etc.", le nouveau roman d'Isabelle Spaak

RCF,  -  Modifié le 5 avril 2019
Christophe Henning recommande "Une mère etc.", le nouveau roman d'Isabelle Spaak.
RCF / Christophe Henning RCF / Christophe Henning

C’est l’histoire d’une jeune femme partagée. Elle est fille de bonne famille, bien élevée, sans histoire. Elle est aussi une enfant venue d’ailleurs, de Colombie plus précisément. Fille adoptée, elle chérit ses parents mais s’inquiète des origines : elle veut, elle doit retrouver la trace de sa mère biologique. Et voici Emmanuelle sur la piste de Blanca Nohora Granados. Une plongée dans cet autre univers, inconnu : « La Colombie est un pays d’une beauté brute, aux paysages fracassants », confie la narratrice, qui ne cache pas non plus la violence urbaine, la misère palpable… Elle découvre, elle enquête : « Trouver Blanca mué en nécessité vitale. Inexplicable. Je n’ai pas vécu avec ma mère biologique, n’ai jamais pensé à elle durant trente ans, et d’une minute à l’autre, elle a occupé tout l’espace », confie Emmanuelle.
 

Une quête des origines, un beau récit d’adoption…

En effet, un roman d’Isabelle Spaak, écrit à partir de l’histoire vraie de Florence Billet, c’est dire si ça sonne juste. Ce qui est bouleversant, c’est l’attachement sincère aux parents adoptifs et cette urgence à retrouver la trace des origines. Tel un road movie colombien, la narratrice bouscule l’administration, interroge les éventuels témoins, force les portes et recrute un enquêteur, se livre à une émission de téléréalité… C’est oublié aussi que la Colombie des années 1980 est un pays déchiré, que personne ne veut se souvenir des blessures et de la violence de cette époque. Mais comment se tourner vers demain quand on cherche encore d’où l’on est ? « Comprenez-moi, je veux savoir d’où je viens, de qui je tiens. Faire la part des choses entre ce que je vous dois, à vous, mes parents adorés, et à elle, cette inconnue. A son sang qui coule dans mes veines », confie celle qui s’appelait Sandra dans ses premiers jours.
 

Ne nous dites pas comment l’histoire se termine…

Ce que je peux dire, c’est qu’au fil du roman, la double origine – biologique et adoptive – apparaît comme une chance, une double culture vivifiante, pourvu qu’on puisse passer par l’épreuve de vérité : savoir qui nous sommes est la pierre angulaire d’une vie vraie, confiante : « qui peut me dire s’il connaît un enfant adopté en paix avec lui-même ? », interroge Isabelle Spaak. L’écrivain a su reprendre le fil sensible de l’histoire de Florence Billet, pour en tisser librement un roman haletant, enlevé, qui nous invite à nous réconcilier avec nos origines… « Chacun trimballe son histoire, chacun fait ce qu’il peut, Y compris ne pas en faire tout un plat ». Et pourquoi pas un roman !
 

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