Voyage passionnant à travers le bassin minier de la Loire pour découvrir les neuf communes encore en activité après la Nationalisation des Charbonnages. Marquées par leur héritage socio-politique, elles ont diversement vécu ce moment-passion que fut la grève de 1948. Durant cette grève, le chemin des mineurs fut croisé par de multiples acteurs qui, à leur manière, ont interféré avec les événements : les forces de l’ordre, les ingénieurs et les gouverneurs, les immigrés, les femmes, l’Église, les bénéficiaires de la solidarité.
Maurice Bedoin - « 1948, la grève des mineurs dans le Bassin de la Loire » - Actes Graphiques - 24 €
Avec Jean-Claude Monneret, Corinne Porte et Jean-Michel Steiner, Maurice Bedoin avait publié en 2011 : « 1948 : les mineurs stéphanois en grève ». Un ouvrage qui à travers les photos de Léon Leponce mettait en lumière une lutte ouvrière jusque là oubliée de l’Histoire : la grève de 1948. Aujourd’hui, Maurice Bedoin reprend la plume pour nous replonger dans cette lutte désespérée des mineurs du bassin de la Loire.
En 2011 l’ouvrage avait été publié par les Presses Universitaires de Saint-Étienne, celui de 2017 - inaugure une nouvelle collection aux éditions Actes Graphiques. Collection initiée en partenariat avec le Gremmos « Groupe d’étude et de recherche sur les mémoires du monde ouvrier stéphanois.»
En octobre et novembre 1948 une grève d’ampleur nationale avec occupation des puits, inondation des galeries et violences à tous les étages plombait notre bassin stéphanois. 22 000 mineurs face à 4 000 soldats : CRS, Gardes mobiles, plus trois régiments d’appelés du contingent.
Dix communes rattachées à toutes les tendances du spectre politique - de Firminy et La Ricamarie dont la majorité était communiste à Saint-Chamond dont le maire Antoine Pinay était alors Secrétaire d’Etat aux Affaires économiques - ont chacune vécu à leur façon cet immense gâchis avec à la manœuvre au Ministre de l’Intérieur un Jules Moch bien décidé à mater un mouvement qu’il qualifiait d’insurrectionnel. Pour la Loire un bilan particulièrement sévère : deux morts, des centaines de blessés, de licenciements, d’arrestations et pas moins de 340 mineurs condamnés à la prison ferme.
En 2011, dans leur premier ouvrage, les auteurs avaient commenté 123 clichés choisis parmi 10 000 plaques de Léon Leponce un photographe proche des grévistes. Aujourd’hui c’est au travers de 138 entretiens que Maurice Bedoin donne la parole aux autres acteurs de cette grève qui pendant sept semaines a secoué notre région : mineurs, épouses et enfants de mineurs, mais aussi militaires, avocats, ingénieurs, immigrés, anciens militants, toutes catégories occultées dans le premier volume. Léon Leponce reporter au Patriote ne pouvait être partout.
RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !