Mémoire vivante de Lorraine RCF - page 11

Depuis 1966, tout simplement à Pagney-derrière-Barine...

Alexis Jacques André Grüss, né le 23 avril 1944, est un artiste et directeur de cirque français.

Carole Gaessler, née le 23 février 1968 à Thionville, est une journaliste et animatrice de télévision française.

Le Jeudi saint de 1987, il est convoqué par le nonce, dans le couvent de l'Annonciation, à Paris. Monseigneur Angelo Felici, dit à Pierre Raffin qu’il est nommé évêque de Metz par le le Saint Père. Mgr Raffin ne pouvait alors en parler à personne, excepté le cardinal Lustiger.
Il devient le premier dominicain à être évêque en France, depuis l’Ancien Régime. Selon la règle concordataire, le Pape, Jean Paul II, a proposé un candidat au Président de la République. Sa nomination est connue qu’en septembre 1987. Tragiquement, c’est sur cette même période que Monseigneur Schmitt, évêque de Metz d’alors, décède, le 9 septembre 1987.
Le 11 octobre 1987, il est ordonné évêque, parmi les plus jeunes évêque de France, à 49 ans. C’est aussi la date du 25e anniversaire de l’ouverture de Vatican II. Mgr Raffin fête ainsi ses 25 ans d’épiscopat également.
Il a aimé Metz, tout comme d’autres lieux qu’il a pu visiter. Il s’est toujours plu partout où il passait.
Durant l’Eté 1987, il s’est rendu à Castel Gandolfo, accompagné par Mgr Jean Bernard, Mgr Brandt, pour organiser, avec Jean Paul II, le voyage du Pape à Strasbourg, Nancy, Mulhouse, et Metz.
En janvier 1988, quelques semaines après son ordination, il est allé à Rome et a eu un entretien avec le Pape, il l’a invité à venir.

Durant ses années parisiennes, Mgr Raffin avait fait l’expérience de Radio Notre-Dames. Il avait remarqué que ce dispositif était d’une grande utilité dans la vie du diocèse de Paris. Quelques années plus tard, l’évêque souhaitait faire émerger une radio similaire pour le diocèse de Metz.
Le voyage apostolique de Jean Paul II en Alsace, puis Metz et Nancy a précipité le lancement de la jeune radio, car elle devait être d’attaque pour couvrir l’évènement.
Radio Jerico avait une fonction d’information, notamment sur la vie du diocèse et de l’Eglise. Son fondateur, Mgr Raffin, proposait alors chaque samedi matin un grand entretien sur la vie diocésaine.

Il s’exprime aussi sur la période de fin de la crise de la sidérurgie, en Moselle. Les mines de charbon sont encore en pleine activité, mais on parlait de leur fermeture. La situation de la Moselle était devenue fragile. Les piliers de la mono industrie se fissuraient. Il y avait de nombreux départs de jeunes du département. Une situation qui ne s’est pas arrangée, du côté de l’armée.
Mgr Raffin notait une déchristianisation au fil des ans, ainsi que la mort de nombreux prêtres. Il y a un appauvrissement progressif, et il doit faire des choix douloureux comme la fermeture du collège épiscopain de Bitche.

Au retour du Liban, il effectue 4 années de théologies. Durant ses années d’études, il fait une thèse sur les rituels orientaux, et professions monastiques, dans la liturgie de l’Orient, afin de voir quelle lecture religieuse s’en dégageait. En 1956, il entre dans l’ordre dominicain.
Dans son couvent dominicain, à Evry, on pouvait y trouver une centaine d’étudiants. Mgr Raffin en garde des souvenirs positifs et heureux de ces années d’études, de la liberté qu’il a trouvé là bas.
1954, c’est une année grave pour l’Eglise de France et les dominicains, car Rome a mis un point d'arrêt à l’expérience apostolique des prêtres ouvriers. Parmis eux, des prêtres diocésains, des dominicains, jésuites, etc
Le Saint Siège exigeait que tout le monde rentre dans l’ordre, abandonnant le travail. Le climat était assez lourd, et les dominicains traînaient le pas pour suivre les directives de l’Eglise.

Puis il raconte : le 11 oct 1962 le concile Vatican II s’ouvrait. Un événement qui l’a marqué, où il a pu regarder sur le poste de télé fraîchement arrivé, en compagnie des membres de la communauté, le concile et le discours de Jean XXIII. Ce dernier, assis sur un trône, prononçait un discours d’ouverture en latin. Mgr Raffin fut ébahi par les propos libérateurs du Pape.
Il est ordonné prêtre en 1964, un moment qui l’a marqué. Il a alors fait plusieurs ministères, avec une mission : vulgariser les documents du concile. Il achevait cette tâche en 1965 donc dès 1966 il a commencé à rendre public le contenu de ces décrets au grand public et autres institutions religieuses.
Deux ans après, les événements de mai 68 ont “endommagé” l’institution, selon Mgr Raffin, avec une paralysie de l’institution par certains moments. Les jeunes n'avaient plus confiance envers l’institution.

En 1978 il devient prieur du couvent dominicain, toujours en région parisienne. C’est une communauté importante : 40 religieux. Pendant 6 ans, il est prieur. Il fait de nombreuses maisons au Proche Orient, Scandinavie, Afrique.
Quand il regarde sa vie passée, il avoue avoir rarement fait ce qu’il avait envisagé de faire. Les demandes de ses supérieurs lui ont tracé son chemin, la providence a tracé sa route.
Le 4 août 1987, il est nommé évêque, consacré le 11 octobre 1987. Il connaissait pourtant très peu l'Église locale.
Entre-temps, il raconte s’être intéressé au renouveau charismatique. Il a découvert un peuple chrétien en manque et blessé par les remises en question de mai 68. Un peuple qui avait un grand besoin de formation solide, de retrouver confiance dans le concile.
En 1984 c’est la fin du priorat. Il se dirige aussi dans l’enseignement, en assistant trois promotions de la maison St Augustin.

Pierre Raffin a été évêque de Metz de 1987 à 2013, pui évêque émérite de cette même ville.
Mgr Raffin revient sur son enfance et son parcours ecclésiastique. Originaire de Nancy, il doit quitter la ville avec sa famille pour fuir la guerre. Ils arrivent à Dijon en 1940, et y restent jusqu'en 1956, date à laquelle il repart de Dijon pour entrer dans l’ordre dominicain à Paris.
Depuis son enfance, l’ancien évêque a toujours voulu devenir prêtre. Une conviction, d’abord née lorsqu’il se rendait à la messe avec sa mère, puis confirmée avec les enseignements des prêtres durant sa scolarité. Elevé et éveillé dans la pratique religieuse par sa mère, il a toujours eu une liberté concernant sa foi et ses choix professionnels. Son voyage scolaire à Assise en Italie, a fini par le conforter de s’engager dans cette voie.
Vivant avec sa famille à Dijon dès 1940, il a quitté “la ville aux cent clochers” en 1956. Cette année-là, à 18 ans, il est parti pour Paris, où il a fait son entrée dans l’Ordre des Dominicains.
De son enfance à Dijon, il garde des souvenirs de la guerre, des bombardements qui les ont emmenés, lui et sa famille, à la cave. A 6 ans, ses parents écoutaient Radio Londres, ses parents, sur une grande carte géographique, notaient avec des punaises l’avancées des alliés
A 18 ans il rentre chez les dominicains. Puis il effectue un séjour de 2 ans au Liban où il passe son service militaire en enseignant le français dans des établissements religieux.
Mgr Raffin est resté attaché au Liban, il aime y retrouver d’anciens élèves ou amis, dont certains sont prêtres ou évêques. A l’époque, il racontait que le Liban était un pays très calme, où les chrétiens étaient majoritaires
Ce fut une période très enrichissante, sur l’Orient et l’islam, dans une heureuse harmonie avec les chrétiens.

Marie-Thérèse Hellenbrand, le travail pendant la Guerre (partie 2) - triplon

Elle est la fille de Louis Hellenbrand, imprimeur qui a ouvert son commerce à Metz pendant l'entre-deux guerre. Expulsé le 21 novembre 1940 car il ne veut pas être le représentant des imprimeurs de Metz (donc en Allemagne), la famille Hellenbrand se rend à Lourdes puis à Grenoble. Elle revient sur les années dans la France libre.

Marie-Thérèse Hellenbrand, la vie pendant la Guerre (partie 1)

Marie-Thérèse Hellenbrand est née en 1921 à Geynange et est imprimeur en retraite.
Elle est la fille de Louis Hellenbrand, imprimeur qui a ouvert son commerce à Metz pendant l'entre-deux guerre. Elle revient sur son enfance à Geynange et à Metz et sur la mobilisation de son père en 1938 et 1939. De là, elle quitte Metz pour se rendre en Normandie, puis à Quimper, avant de revenir à Metz.

Marie-Thérèse Hellenbrand est décédée le 12 décembre 2020.