Accueil
Olivier Glain, Céline Jeannot-Pietroy, "Vous avez dit Gaga"
Partager

Olivier Glain, Céline Jeannot-Pietroy, "Vous avez dit Gaga"

Un article rédigé par Jean-Claude DUVERGER - RCF Saint-Étienne, le 17 mars 2018  -  Modifié le 28 février 2024

Située aux confins du domaine linguistique du franco provençal et à proximité de la zone occitane, la ville de Saint-Étienne a vu se développer au fil des siècles une variété linguistique locale, communément appelée « gaga ». Parlée et écrite à Saint-Étienne jusqu’au début du XXe siècle, elle est souvent qualifiée de « patois ». Les traces qui en restent aujourd’hui dans le français local donnent à celui-ci une sonorité particulière. C’est ce parler gaga d’hier et d’aujourd’hui que nous invitent à découvrir chercheurs, passionnés et artistes.
 

Chronique de Jacques PLAINE publiée dans L’Essor

 
 
Olivier Glain et Céline Jeannot-Pietroy - Vous avez dit gaga ? - Publications de l’Université de Saint-Étienne - 15 €
 
Plus que quelques vieilles pierres « notre parler » est sans doute, avec la bonhomie, le vrai patrimoine de Saint-Étienne. Entourés de quelques chercheurs et universitaires, Olivier Glain et Céline Jeannot-Pietroy se sont penchés sur son passé, son présent et son avenir.
 Il  n’y a guère plus d’un siècle en un temps où les immigrés venaient au pire du fin bout de la Haute Loire, le « parler Gaga » était un patois, un vrai. Un patois parlé dans la rue, sur les marchés, dans les cafés, au lavoir ou à « l’Union des travailleurs » par une population enracinée depuis des générations entre nos sept collines. On y « japillait » de la vie quotidienne, des maladies, des enfants, du jardin, du bien manger comme du bien boire voire du boire sans soif. Sans oublier de faire la fête aux qualités et aux défauts des hommes et des femmes, pour lesquelles le vocabulaire gaga est d’une redoutable richesse.
 Avec l’arrivée d’une population venue d’ailleurs, le patois en tant que langue structurée a disparu mais des mots sont toujours là. Des mots nés du francoprovençal, dit-on, et dont Olivier Glain et Céline Jeannot-Pietroy vous racontent ici les pérégrinations.
 On en compte aujourd’hui environ 1500 que les Stéphanois parsèment dans leurs conversations, convaincus - ou presque – de s’exprimer dans la plus pure langue de Molière. Certains - « débéloise » par exemple - sont même servis « entre guillemets », comme on sort dans les grandes occasions les bijoux de famille ou le service à café de la grand-mère.
 Et puis il y a l’accent auquel Olivier Glain consacre un chapitre spécial. L’accent dont les gens d’ici n’étaient pas spécialement fiers jusqu’au jour où un ministre, Charles Fiterman, puis le sélectionneur des Bleus champions du monde en 1998, Aimé Jacquet, le firent entrer dans « le petit cafuron à images » comme l’écrit Jeanluc Epallle lui donnant ainsi une reconnaissance internationale.
 Tapis rouge enfin pour le passé surcomposé (« je l’ai eu fait ») qui aurait bien sa place dans l’arsenal grammatical du français de l’Académie.

  


© clichés Louis Reynard

Cet article vous a plu ?
partager le lien ...

RCF vit grâce à vos dons

RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation  de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !

  • Ce don ne me coûte que 0.00 € après déduction fiscale

  • 80

    Ce don ne me coûte que 27.20 € après déduction fiscale

  • 100

    Ce don ne me coûte que 34.00 € après déduction fiscale

Faire un don