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Bhoutan, En quête de Bonheur 2/4
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Bhoutan, En quête de Bonheur 2/4

Un article rédigé par Thierry Lyonnet - RCF,  -  Modifié le 17 juillet 2023
Deuxième partie de notre voyage dans ce petit pays de l'Himalaya : le Bhoutan bien connu pour son Bonheur National Brut" instauré par le 4 ème Roi du Bhoutan. Coup de projecteur sur l'éducation et l'agrobiologie dans ce pays où bonheur se conjugue avec enseignement gratuit et préservation de l'environement
RCF / Thierry Lyonnet - Bhoutanais en costumes traditionnels RCF / Thierry Lyonnet - Bhoutanais en costumes traditionnels

Selon nos indicateurs de développement, le Bhoutan compte parmi les États les plus pauvres de la planète. Mais le pays du Bonheur national brut (BNB) offre à tous ses habitants l'éducation et les soins de santé. En compagnie du photographe et écrivain Robert Dompnier, co-fondateur de l'agence Tirawa (spécialisée dans les voyages au Bhoutan), Thierry Lyonnet se rend dans des écoles et centres de formation, pour comprendre la place que tient le concept du Bonheur national brut dans l'éducation bhoutanaise. Et y découvrir l'importance du bouddhisme.
 

"Le Bonheur national brut, qui est une philosophie de développement, serait un concept beaucoup plus difficile à mettre en œuvre dans un pays qui n'aurait pas une culture bouddhique"

 


©Thierry Lyonnet / RCF - Dans la cour d'école, Thimphou, Bhoutan.

 

​Le Bonheur national brut, ça commence à l'école

Chaque matin le drapeau est hissé dans la cour de l'école tandis que les élèvent chantent l'hymne national. Chaque matin aussi, les écoliers bhoutanais font leurs exercices de méditation de pleine conscience. "Il est important de s'asseoir en silence, de respirer et d'avoir pleinement conscience de qui on est et de vivre également dans l'instant présent, explique la pédagogue Deki Choden, selon moi c'est une des notions essentielles du Bonheur national brut que nous essayons de mettre en place dans notre système éducatif."
 


©Thierry Lyonnet / RCF - Robert Dompnier, Deki Choden et Thierry Lyonnet

 

Le Bonheur national Brut en réponse à la modernité

Si le Bhoutan es un pays pauvre, il n'est pas coupé du monde. Les séances de méditation mises en place dans les écoles ELC, pour Early Learning Center, que Deki Choden a fondées, on les appelle brain brushing ou "brossage de cerveau". "C'est une expression empruntée au neuroscientifique Dan Siegel, ça fonctionne comme le brossage de dents."

Appliquée au système éducatif, la notion de Bonheur national brut ressemble à un concept nourri par les neurosciences et directement inspiré du bouddhisme. "Le monde du XXIe siècle dans lequel nous vivons aujourd'hui nous inonde tellement d'informations et de stimulations en tous genres, c'est pour cela que nous avons un réel besoin de méditer sur pourquoi l'on est ici et aussi sur ce pourquoi nous devons être reconnaissant."

 


©Thierry Lyonnet / RCF - Institut de formation à l'artisanat

 

L'importance du Bouddhisme dans le concept de Bonheur national brut

Malgré la modernité, le bouddhisme tient une place fondamentale au Bhoutan. Arrivé au VIIIe siècle, il a "totalement imprégné la culture et la tradition, note Robert Dompnier, c'est quelque chose quasiment d'atavique pour les gens qui naissent dans ce pays, c'est-à-dire qu'ils naissent dans un environnement complètement bouddhique". Et si les jeunes pratiquent un peu moins que leurs parents, "ils gardent toujours un très grand respect pour le bouddhisme".

"Le bouddhisme sous-tend complètement la société bhoutanaise et ses préceptes, qui sont à la fois le respect de l'autre et le respect de la nature, sont très importants dans cette idée du Bonheur national brut." Françoise Pommaret, ethno-historienne spécialiste du Bhoutan et chercheur au CNRS, vit au Bhoutan depuis 1981. Selon elle, "le Bonheur national brut, qui est une philosophie de développement, serait un concept beaucoup plus difficile à mettre en œuvre dans un pays qui n'aurait pas une culture bouddhique. Il n'est peut-être pas applicable tel quel dans un autre pays".

 


©Thierry Lyonnet / RCF - Robert Dompnier et Françoise Pommaret

 

 

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